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Politique Publié le mardi 28 mars 2017 | AFP

Côte d’Ivoire/procès Simone Gbagbo: prison à vie requis au "nom de la réconciliation"

© AFP
Procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo
Mercredi 01 juin 2016. Abidjan. 2eme jour du procès de l`ancienne première dame de Côte d`Ivoire Simone Gbagbo à la Cour de justice pour crimes contre l`humanité.
Abidjan, 28 mars 2017 (AFP) - Le procureur général du tribunal d’Abidjan a requis mardi une peine d’emprisonnement à vie à l’encontre de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire Simone Gbagbo, jugée pour crime contre l’humanité, un acte pour sceller "la réconciliation nationale" après une meurtrière crise postélectorale.


"Messieurs les jurés, il vous est demandé par l’acte que vous allez poser d’aider la Côte d’Ivoire à tourner une page de son histoire, de sa propre histoire et de lui donner les moyens d’aller à la réconciliation nécessaire" a déclaré le procureur Aly Yéo, dès l’entame de son réquisitoire qui a duré une heure.

Pour lui, "la réconciliation passe avant tout par la justice. Car sans justice la réconciliation n’est qu’illusion".

"Soyez au rendez-vous de l’histoire" a martelé le procureur, appelant les jurés à déclarer "Mme Gbagbo coupable de crime contre l’humanité et de crime de guerre" et à la "condamner à l’emprisonnement à vie".

Mme Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était une nouvelle fois absente mardi pour dénoncer un procès qu’elle juge inéquitable.

- ’Le véritable chef de la Côte d’Ivoire’ -

Selon le procureur, "elle a commencé à s’imposer depuis l’accession de son époux (Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000) "comme le véritable chef de la Côte d’Ivoire, de l’armée, de la police et de la gendarmerie".

L’ex-première dame de Côte d’Ivoire a été le chef d’une cellule de crise, "véritable organe décisionnel sur le plan sécuritaire", souligne le parquet général, sur la base des documents saisis chez le couple présidentiel, lors de leur arrestation le 11 septembre 2011.

Lundi, les avocats des parties civiles, qui défendent les intérêts de l’Etat de Côte d’Ivoire, ont également estimé que l’ex-première dame était coupable, l’accusant d’avoir été "plus calife que le calife" lors de la crise ivoirienne.

Le jury s’est retiré après le réquisitoire pour délibérer. Le verdict est attendu ce mardi.

Le procureur a requis en l’absence des avocats commis d’office de Mme Gbagbo qui réclament une "reprise totale du procès" en raison d’"irrégularités".

Les trois avocats commis d’offices avaient longuement exposé vendredi dernier leurs griefs, dénonçant notamment l’absence de 10.000 documents dans le dossier d’accusation et le remplacement d’un juge.

Me Patrick Georges Vieira a dénoncé une "situation ubuesque, qui est une atteinte aux droits de la défense. Le caractère équitable (du procès) est indiscutablement remis en cause".

Les avocats qui avaient été commis d’office pour remplacer les précédents défenseurs, qui avaient déjà quitté le procès pour protester contre le refus de la cour d’entendre certains témoins, réclament la reprise du procès à zéro.


Le premier défenseur de Mme Gbagbo, Ange Rodrigue Dadjé, a souligné lundi dans un communiqué que "les actes, déclarations et décisions de la Cour d’assises et du ministère public contrevenaient gravement aux engagements pris par l’Etat de Côte d’Ivoire de garantir à Mme Simone Gbagbo un procès juste et équitable".

Mme Gbagbo est jugée depuis le 31 mai 2016 pour son implication présumée dans des tirs d’obus sur le marché d’Abobo, un quartier d’Abidjan favorable à Alassane Ouattara - rival de son mari Laurent Gbagbo à la présidentielle de novembre 2010 - et pour sa participation à une cellule qui organisait des attaques menées par des milices et des militaires proches du régime.

Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays, après le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire électorale de M. Ouattara.

Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015. Son mari est jugé de son côté par le Cour pénale internationale (CPI) de La Haye pour des crimes contre l’humanité commis pendant la crise de 2010-2011.


ck/jh
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