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Économie Publié le mardi 28 mars 2017 | Présidence

Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique : Discours de SEM Alassane Ouattara, président de la republique

Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique : Discours de SEM Alassane Ouattara, président de la republique
© Présidence Par Marc-Innoncent
CIEA 2017: la deuxième édition de la conférence ouverte par le Président Ouattara
Abidjan le 28 Mars 2017. La 2éme édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) s’est ouverte à Abidjan en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les Chefs d’Etat du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, Sénégal, Macky Sall, de la Guinée Alpha Condé, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara (photo), Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Akinwumi Adesina, président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
- Excellence Monsieur Alpha Condé, Président de la République de Guinée, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union Africaine ;

- Excellence Madame Ellen Johnson-Sirleaf, Présidente de la République du Libéria, Présidente en exercice de la CEDEAO ;

- Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République du Sénégal, Président du Comité d’orientation du NEPAD;

- Monsieur le Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire ;

- Monsieur le Premier Ministre de la République de Côte d’Ivoire ;

- Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;

- Madame Helen Clark, Administrateur du PNUD ;

- Monsieur Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement ;

- Monsieur le Représentant du Président de la Banque Mondiale;

- Mesdames et Messieurs les Ministres ;

- Mesdames et Messieurs les Représentants des Institutions régionales et internationales ;

- Excellence Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Membres du Corps Diplomatique ;

- Mesdames et Messieurs les Elus ;

- Honorables Chefs traditionnels et religieux ;

- Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations de la société civile et du secteur privé ;

- Honorables invités ;

- Mesdames et Messieurs ;

C’est avec un grand plaisir que je vous accueille à Abidjan, à l’occasion de la deuxième édition de la Conférence Internationale sur l’Émergence de l’Afrique.

Je voudrais donc, au nom du Gouvernement et du peuple ivoiriens, vous souhaiter la bienvenue en terre ivoirienne. AKWABA à toutes et à tous !

Je voudrais saluer et remercier tout particulièrement le Président Alpha Condé, Président de la République de Guinée, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de l’Union Africaine, La Présidente Ellen Johnson-Sirleaf, Présidente de la République du Libéria, Présidente en exercice de la CEDEAO et le Président Macky Sall, Président de la République du Sénégal et Président du Comité d’orientation du NEPAD, qui nous font l’honneur de prendre part à cette rencontre, lui donnant ainsi un éclat tout particulier.

Chère sœur, chers frères, merci pour votre présence et pour les réflexions que vous venez de partager avec nous sur l’avenir de notre continent.
Excellences,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,

Je voudrais féliciter Mme Helen Clark, Administrateur du PNUD, pour la parfaite organisation de cette conférence. Je remercie à nouveau, Mme Clark, pour avoir choisi la Côte d’Ivoire pour abriter, pour la seconde fois, la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique.
Cette Conférence, organisée en partenariat avec la Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale, se positionne désormais comme une plateforme majeure d’échanges d’idées et d’expériences sur l’émergence de l’Afrique.
A cet égard, nous sommes heureux d’enregistrer la participation de pays émergents tels que la République Populaire de Chine, représentée par le Vice-Ministre du Commerce ; Singapour, représentée par le Ministre d’Etat, Ministre du Commerce et
de l’Industrie et l’Argentine représentée par le Ministre des Affaires Etrangères.

Excellences,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs, Le développement du continent africain, au cours des 50 dernières années, nous interpelle.
En effet, s’il est vrai que notre continent regorge d’un immense potentiel, avec d’importantes ressources naturelles, plus de 60% des surfaces cultivables disponibles et un taux élevé de population jeune, il est surprenant de constater que nos pays sont parmi les moins développés, avec des taux de pauvreté les plus élevés au monde.

Malgré une croissance relativement forte durant la dernière décennie, la contribution relative de l’Afrique Subsaharienne à l’économie mondiale a faiblement évolué.
Sa part dans la production de richesses mondiales n’était que de 3,1% en 2015, alors que celle des pays asiatiques a plus que triplé depuis 1980, pour atteindre 31% en 2015.

Enfin, le taux d’investissement dans notre région, estimé à 20,5% du PIB en 2015, reste encore trop faible au regard des 41,4% investis dans les pays d’Asie. C’est de ce constat que notre réflexion sur l’émergence tire toute son essence.

Aujourd’hui, nous avons tous pris conscience de cette situation et de l’impérieuse nécessité de rattraper notre retard.

Nous avons également pris conscience que le nouveau contexte mondial de mutation géostratégique et de révolution scientifique et technologique nous offre une opportunité unique de rattraper plus rapidement ce retard, afin de nous insérer pleinement dans le nouvel ordre économique international.

Excellences,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
La première édition de la Conférence Internationale sur l’émergence de l’Afrique a été le cadre privilégié pour s’imprégner de l’expérience des pays émergents, partager les caractéristiques de nos plans d’émergence et réfléchir sur nos propres trajectoires
vers l’émergence. Nous avons pu identifier plusieurs secteurs et des domaines prioritaires d’actions, notamment la transformation des matières premières, le développement des infrastructures économiques, la mise à disposition d’énergie abondante, le développement du capital humain, la promotion de la bonne gouvernance, le maintien de la paix et de la stabilité.

Aujourd’hui, la plupart des pays africains disposent, à des degrés de préparation divers et variés, d’une planification stratégique de leur développement vers
l’émergence ; cependant, l’un des enjeux majeurs réside dans nos capacités respectives à réussir la mise en œuvre effective de ces plans.
A cet égard, je me félicite que nous ayons décidé de nous retrouver, pour cette seconde édition, autour du thème central de la « Mise en œuvre des plans
d’émergence en Afrique ».

L’exploitation de l’excellent rapport préparé par le PNUD sur ce sujet, donnera lieu, j’en suis sûr, à des débats riches et passionnants sur cette question.
Pour ma part, je voudrais apporter ma contribution à la réflexion, en partageant avec vous un certain nombre d’obstacles que l’on rencontre le plus souvent :

- En tout premier lieu, la qualité et la pertinence du Plan d’émergence. En effet, il ne s’agit pas nécessairement de faire des copies de modèles qui ont réussi, mais plutôt de savoir adapter ces modèles, en tenant compte des logiques économiques mondiales et de nos réalités socio-culturelles. C’est, à mon sens, l’un des facteurs clés de succès des pays du Sud Est Asiatique, qui ont su élaborer des modèles d’émergence alliant intelligemment les réalités
mondiales à leurs valeurs socio-culturelles.

- Deuxièmement, c’est la volonté politique : l’un des facteurs clés du succès de la mise en œuvre réside dans une volonté politique affichée au sommet de
l’Etat.
En effet, au regard de l’ampleur des réformes structurelles à mener et des changements fondamentaux qu’ils imposent, les processus d’émergence ont
peu de chance de réussir s’ils ne sont pas impulsés au plus haut niveau de l’Etat. Cette volonté politique doit s’exprimer non seulement par le
positionnement stratégique des institutions chargées d’impulser ou de mettre en œuvre les programmes d’émergence mais aussi par les choix budgétaires opérés en faveur des secteurs ou domaines clés.

- Troisièmement, il s’agit du cadre institutionnel et réglementaire de mise en œuvre : Les lourdeurs généralement observées dans les administrations, le manque de coordination ou encore les cloisonnements institutionnels sont des freins à l’efficacité de la mise en œuvre des plans de développement.
Les pesanteurs, l’insuffisance de capacité et le manque de motivation, sont souvent la cause des retards ou des blocages dans l’exécution de ces plans
d’émergence ou de Développement. En effet, la lenteur des réformes visant à améliorer l’efficacité d’une administration est souvent incompatible avec
l’urgence qu’exige la mise en œuvre réussie des programmes. C’est ce qui a motivé, la création, dans certains pays émergents, d’agences spécialisées dont
la mission exclusive est l’opérationnalisation des plans d’émergence. Et c’est là certainement l’une des voies qu’il nous faut sérieusement explorer.

- Quatrièmement, le Capital humain : l’une des grandes leçons à tirer de l’expérience des pays émergents en Amérique latine ou en Asie est
l’importance accordée au développement du capital humain. Là encore, nos pays sont interpellés sur la nécessité d’un système éducatif de qualité et sur
l’enjeu que représente la lutte contre la fuite des cerveaux.

- Le cinquième et dernier point concerne le partage du concept de l’émergence et l’adhésion des populations. Il est primordial de partager la vision qui soustend le plan d’émergence afin de susciter l’éveil de la conscience collective et l’adhésion de tous.
Il est important de montrer aux populations que l’émergence n’est pas un slogan, ni l’affaire d’un Gouvernement ou d’un parti politique mais qu’elle exprime plutôt la volonté collective d’un peuple de sortir d’une situation de vulnérabilité et de prendre son destin en main.
Il s’agit d’un contrat social, basé sur un rapport de confiance, dans lequel tous acceptent de consentir, ensemble, pendant un certain temps, des sacrifices
afin de réussir collectivement.
Ainsi, il sera possible de partager les retombées du développement économique et social afin de garantir une meilleure qualité de vie aux futures
générations.
C’est pourquoi, nous avons ici, en Côte d’Ivoire, initié le concept de l’Ivoirien Nouveau, afin que nos concitoyens, en adoptant les valeurs et les bonnes
pratiques, soient les acteurs principaux de cette marche vers l’émergence.

Excellences,
Honorables invités,
Mesdames, Messieurs,
Nous attendons beaucoup de cette conférence.
Nous sommes convaincus que les résultats seront à la hauteur de nos attentes, au regard de la qualité des Experts présents, venus de nombreux pays qui nous ont précédé sur le chemin de l’émergence.
Je remercie à nouveau les personnalités venues de Chine, de Singapour et
d’Argentine.
Je voudrais vous assurer que la Cote d’Ivoire s’est déjà appropriée les conclusions de la 1ère édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique, notamment celles portant sur la mise en place d’un Secrétariat Exécutif Régional à Abidjan.
J’ai le grand plaisir de vous annoncer qu’un site a déjà été identifié pour abriter le siège de ce Secrétariat Exécutif à Abidjan.
Je reste persuadé qu’avec les nombreuses contributions et les réflexions qui seront menées durant ces trois jours, nous parviendrons à notre volonté commune de voir le continent africain émerger rapidement.
C’est sur ces mots que je déclare ouverte la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique, Edition 2017.

Je vous remercie.
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