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Editorial Publié le mardi 18 avril 2017 | La Synthèse

EDITO: leçons de Pâques

Lors du cheminement pour la célébration de la fête de Pâques, c’est-à-dire pendant le carême, l’évêque de Yamoussoukro, Mgr …, a prononcé des paroles fortes en relation avec le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire. « Il faut accepter de mourir pour ressusciter avec Christ », avait lancé le prélat. Ces propos, après que les Ivoiriens ont célébré, dans la ferveur, Christ sorti du tombeau, sonnent comme une invite à ses concitoyens. Une invite, non pas à la mort physique, mais à tuer en nous les rancœurs, les ressentiments, les sentiments de vengeance, pour amorcer la quête du véritable « Vivre Ensemble ». Après la grave crise postélectorale qu’a connue la Côte d’Ivoire, tous les organes mis en place pour réconcilier les Ivoiriens se sont montrés superfétatoires et incapables de remplir les missions pour lesquelles ils ont été créés. Pâques, symbole du sacrifice ultime de Jésus-Christ qui a donné sa vie pour sauver le monde, devrait inspirer les Ivoiriens en ces moments de tribulations. Pour les Ivoiriens, la célébration de Pâques doit, en effet, aller au-delà du festif, car il s’agit, pour chacun d’eux, de sortir du tombeau de la méfiance, pour aller à la rencontre de l’autre, pour fraterniser avec lui ou avec elle afin d’en faire un frère, une sœur avec qui ils bâtiront un havre de paix. Pâques enjoint les Ivoiriens à joindre les actes aux paroles de paix et de cohésion qu’ils prononcent à longueur de journée. Il est question, selon la leçon que le Christ ressuscité donne à la faveur de la célébration de Pâques, de vivre pour soi en intégrant l’autre, en veillant à ne pas le heurter, à lui demander sincèrement pardon quand surviennent les incompréhensions. A quelque niveau où l’on se trouve, quelles que soient les obédiences idéologiques, la fête de la résurrection doit être une interpellation, un épanchement du cœur pour que croissent les germes de la paix. La ferveur qui entoure le Paquinou des frères Baoulé est là pour nous donner l’exemple de ce que la résurrection du Christ est le symbole d’une vie commune, d’une société pacifiée et cohérente. Pour les dirigeants comme pour le citoyen lambda, cette célébration ne doit pas être un épiphénomène, une occasion de beuverie et de ripaille. Elle doit inspirer chacun des Ivoiriens afin qu’il fasse son mea culpa, afin de ressusciter avec ses compatriotes pour une Côte d’Ivoire réconciliée. Difficile est cette épreuve, mais comme la Passion du Christ qui aboutit à la félicité, ce don de soi auquel nous invite Pâques n’est pas impossible. S’il est réalisable, il se présente comme un engagement nécessaire. C’est-à-dire que ressusciter avec Christ, finalement, n’est pas une option mais une obligation pour des femmes et des hommes qui souhaitent vivre ensemble. Alors que la Côte d’Ivoire vit au rythme des procès postélectoraux, aussi bien devant les juridictions nationales qu’internationales, que nombreux sont ceux qui crient à une justice à double vitesse, les Ivoiriens se doivent de réagir pour éloigner les démons de la division. Comme l’agneau de Dieu qui a enlevé le péché du monde, en acceptant de mourir pour ressusciter à Pâques, les femmes et les hommes qui vivent dans ce pays se doivent de trouver les mécanismes les plus justes et les plus équitables pour réaliser la catharsis qui leur permettra de continuer leur marche commune. Les Ivoiriens en ont les capacités. Il leur suffit, dès à présent, d’en exprimer la volonté et de se donner les moyens de construire une paix durable.

TRA BI Charles Lambert
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