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Économie Publié le samedi 22 avril 2017 | AIP

"Démanteler le Franc CFA aujourd’hui, c’est courir au désastre", estime Ahoua N’Doli

© AIP Par DR
Cérémonie du lancement des travaux de réhabilitation de la voie routière Akoupé-Kotobi-Bongouanou
Samedi 23 juillet 2016. Samedi 23 juillet 2016. Réhabilitation de l’axe routier Akoupé-Bongouanou. Le chef du gouvernement, Daniel Kablan Duncan, s’est rendu, à Bongouanou où il a lancé les travaux de réhabilitation de l’axe Akoupé-Kotobi-Bongouanou, long de 58 Km.
Abidjan - Le directeur de cabinet du vice-président de la République, Théophile Ahoua N’Doli, estime que sortir aujourd’hui du Franc CFA équivaudrait, pour les Etats africains ayant en partage la monnaie, à se lancer dans "une aventure désastreuse" et réfute la thèse qui relègue le Franc CFA au rang de relique de la colonisation dont l’Etat français se servirait pour étouffer le développement économique de ses anciennes colonies.

Economiste et universitaire, Ahoua N’Doli a partagé son point de vue, vendredi, lors d’une double cérémonie de présentation et de dédicace d’un ouvrage qu’il vient de publier sur la marche économique et sociale de la Côte d’Ivoire de l’époque coloniale jusqu’à nos jours.

Intitulé "Le Réveil de l’Eléphant d’Afrique", le livre, selon son auteur, se veut "une contribution à une meilleure compréhension de l’histoire la Côte d’Ivoire sous l’angle économique".

Il propose, sur une vingtaine de pages, son point de vue sur le débat persistant et de plus en plus d’actualité, sur l’avenir du Franc CFA, notamment son arrimage à l’euro pour alimenter le "compte d’opération" du Trésor français qui, selon ses pourfendeurs, financerait l’économie de la métropole.

Pour Ahoua N’Doli, soutenir pareille thèse relève de l’ignorance. "L’on entend aujourd’hui plusieurs personnes parler du compte d’opération sans réellement savoir de quoi il s’agit. Ils parlent d’asservissement des pays africains par la France. Il soutiennent que ces comptes financent l’économie française, etc.", a-t-il relevé, avant de marquer sa ferme opposition en se fondant sur des chiffres.

Il a indiqué qu’en réalité, les 16 pays de la zone Franc ne représentent que 3% du PIB de la France et que le montant du compte d’opération représente "0,00000 Epsilon". "Ce n’est pas ça qui va financer l’économie française", a-t-il déduit.

Selon le directeur de cabinet de Kablan Duncan, en réalité, le compte d’opération est un compte de garantie. "La France garantit le Franc CFA à 100%. Vous n’avez pas 5 F, mais vous pouvez importer tout ce que vous voulez à travers le monde. Combien de pays peuvent faire cela", s’est-il interrogé, se disant ouvert à la contradiction et prêt à mener le débat.

"Le Trésor français garantit 100% la convertibilité du Franc CFA et demande légitimement qu’une partie des réserves de change des pays concernés soit logée chez lui. Ce n’est qu’un simple mécanisme bancaire qui n’a pas d’arrière-pensée politique", a-t-il poursuivi, avant d’affirmer que "pour l’heure, l’Afrique a besoin des fondamentaux d’un tel mécanisme pour préserver ses fragiles avancées économiques."

"Au stade actuel de la construction de notre espace monétaire commun, un démantèlement du compte d’opération fragiliserait nos économies", prévient Ahoua N’Doli, en proposant que "le mécanisme peut être revisité, amélioré et jusqu’aller au changement du nom Franc CFA si cela arrange certains de nos intellectuels."

"Nous disons, sur cette question, à certains intellectuels africains qu’ils ne sont pas plus patriotes que ceux qui gèrent ces questions. Les dirigeants africains, sur ces questions, sont soucieux d’éviter des aventures désastreuses à leurs peuples", a-t-il conclu.

kg/kp
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