x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le vendredi 26 mai 2017 | Ministères

52ème assemblée annuelle de la BAD / Déclaration de madame Kaba Nialé Ministre du plan et du développement

© Ministères Par DR
Madame Kaba Nialé Ministre du plan et du développement présente au 52ème assemblée annuelle de la BAD
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat,
Messieurs les anciens Chefs d Etat ;
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs de Gouvernement ;
Monsieur le Président du Groupe de la BAD ;
Monsieur le Président du Conseil des Gouverneurs de la Banque Africaine de Développement ;
Mesdames et Messieurs les Gouverneurs de la BAD ;
Distingués membres du Conseil d’Administration ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Messieurs les Anciens Présidents du Groupe de la BAD ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Mesdames et Messieurs les représentants des Institutions internationales ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs ;
Je voudrais avant tout propos, au nom de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, adresser nos remerciements au Président de la République et au peuple indien pour l’excellent accueil dont la délégation de Côte d’Ivoire a bénéficié.
Je voudrais également traduire la gratitude de la Côte d’Ivoire à Monsieur Akinwumi Ayodeji Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement pour le regain de dynamisme qu’il a su insuffler à la Banque Africaine de Développement depuis son arrivée à la tête de cette Institution. Je puis l’assurer du soutien de la Côte d’Ivoire dans la mise en œuvre des réformes engagées ou à venir.

Monsieur le Président Adesina, votre implication personnelle ainsi que celle de la Banque dans l’organisation de la Conférence Internationale pour l’Emergence de l’Afrique, tenue à Abidjan en Mars dernier, a fortement contribué à la réussite de cet évènement. Recevez ici l’expression de notre profonde gratitude.

Je voudrais enfin renouveler les remerciements du Gouvernement de Côte d’Ivoire au Groupe de la BAD pour son appui constant à la mise en œuvre du Plan National de Développement 2012-2015, mais aussi pour les annonces de financement à hauteur de 2 milliards de dollars faites à Paris en mai 2016, lors du Groupe Consultatif pour le financement du Plan National de Développement 2016-2020.

La BAD s’affiche aujourd’hui comme l’un des plus importants soutiens de la Côte d’Ivoire dans sa résilience agricole et sa marche vers l’émergence à horizon 2020. La Banque a réalisé en effet d’immenses efforts d’investissements en faveur de notre pays, notamment dans la mise en œuvre des projets de développement de pôles agricoles dans plusieurs régions (Indénié, Bélier, Savanes et Bounkani) en vue de la transformation de nos produits agricoles.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Comme vous le savez, pour réaliser son ambition de parvenir au stade de pays émergent à l’horizon 2020, la Côte d’Ivoire s’est dotée d’un Plan National de Développement couvrant la période 2016-2020.

Pour ce faire, l’un des piliers essentiels de ce plan consiste à transformer de façon structurelle notre économie, en mettant un accent particulier sur l’industrialisation, en d’autres termes la transformation industrielle de ses matières premières, surtout agricoles.

En effet, l’agriculture joue un rôle déterminant pour l’économie ivoirienne. Elle constitue plus de 27% du PIB, deux tiers des emplois et 67 % des recettes d’exportation.
Aujourd’hui, les effets des réformes structures sont tangibles avec les très bonnes performances agricoles enregistrées.
Au niveau mondial, la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao avec 1.700.000 tonnes (soit environ 40% de la production mondiale), premier producteur de noix de cajou avec plus de 700 000 tonnes (soit environ 20% de la production mondiale). Elle produit également plus de 402 000 tonnes de coton et vise un objectif de 600 000 tonnes en 2020.

A cet effet, nous avons amélioré substantiellement les revenus des producteurs qui bénéficient, désormais d’au moins 60% du prix CAF.

En outre, au niveau des fruits et légumes frais non transformés, la Côte d’Ivoire est le premier exportateur en Afrique de l’Ouest (avec plus de 50% des exportations de fruits et légumes de la région).

Par ailleurs, le pays dispose également d’une agriculture vivrière en plein essor (bananes, manioc, légumes) grâce à la mise en œuvre d’un ensemble de réformes et d’actions contenues dans son Programme National d’Investissements Agricoles.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Malgré ces bonnes performances, l’Agriculture ivoirienne reste confrontée à de nombreuses difficultés.

En effet, bien qu’étant le premier exportateur de produits
agricoles en Afrique, plus de 90% de ces produits sont exportés sous forme primaire, c’est-à-dire sans la moindre transformation. A titre d’exemple, à ce jour, seulement 30% du Cacao, moins de 5% du Café, moins de 5% de l’Hévéa et seulement 8,6% du Coton sont transformés en Côte d’Ivoire avant d’être exportés ou consommés sur place.

A ces faibles taux de transformation s’ajoutent les pertes importantes post-récoltes des cultures vivrières, compte tenu de l’absence de structures de conservation et de transformation, qui diminuent leurs disponibilités.

Ce faible niveau de conservation et de transformation de nos matières premières rend notre économie fragile, vulnérable et moins résiliente face aux chocs extérieurs dus à la variabilité des cours des matières premières.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Face à une telle situation, et pour permettre à notre agriculture de mieux servir à la croissance de notre économie et au développement de notre pays, le Gouvernement s’est fixé un certain nombre d’objectifs précis.

Tout d’abord, il a adopté un Plan National d’Investissements Agricoles, pris en compte dans le Plan National de Développement, et qui vise la modernisation et la mécanisation de l’agriculture en vue d’en intensifier la rentabilité et d’éviter l’utilisation extensive des terres arables. La modernisation de l’agriculture permettra également de libérer de la main-d’œuvre qui sera disponible pour les agro-industries.

L’un des objectifs majeurs visés par le Gouvernement est d’augmenter le taux de transformation sur place des matières premières, notamment agricoles, avant leur exportation. A titre d’exemple, d’ici 2020, le Gouvernement prévoit transformer sur place plus de 50% du cacao et de l’anacarde produits en Côte d’Ivoire, 10% de l’hévéa et 25% du coton.

La transformation sur place des matières premières agricoles, en plus de donner de la valeur à nos productions à travers une plus grande valeur ajoutée, permettra de créer de l’emploi et de lutter contre la pauvreté. Par exemple, la transformation de 1000 tonnes d’anacarde engendre la création de plus de 200 emplois, en majorité destinés aux femmes, couche la plus vulnérable de la population.

La transformation des matières premières constitue l’une des priorités du Gouvernement ivoirien. Elle passe nécessairement par la densification du tissu industriel, notamment l’agro-industrie. Pour ce faire, le Gouvernement a initié un code d’investissements très attractif ainsi qu’un programme de développement des zones industrielles aménagées aussi bien à Abidjan que dans les différentes régions du pays.

En outre, le Gouvernement a procédé à la mise en place de programmes pour le développement de la transformation des produits agricoles. Ce programme permettra d’apporter divers appuis aux opérateurs et investisseurs dans la filière à savoir (i) faciliter leur accès au financement dédié à la transformation ; (ii) améliorer la qualité des produits ; (iii) aider à la commercialisation, notamment sur les marchés internationaux ; et fournir l’accompagnement technique et technologique aux opérateurs.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Pour atteindre de tels objectifs, le Gouvernement de Côte d’Ivoire fait face à plusieurs défis qu’il s’attèle à surmonter ;
Tout d’abord, il s’agira de transformer totalement les modes de production, pour passer d’un mode de production manuel, extensif et itinérant avec de faibles rendements, à un mode de production mécanisé, intensif, moins dévoreuse de terres et de forêts et à hauts rendements.

L’autre défi consiste à sécuriser la propriété foncière et à favoriser l’accès des femmes (qui s’investissent beaucoup dans la culture vivrière) et des jeunes (qui constituent une force de travail indéniable et l’avenir du secteur agricole) aux terres cultivables.

Il s’agira en outre de tout mettre en œuvre pour réussir le transfert de technologies adaptées à la production et à la transformation bord champs, comme l’a réussi par exemple l’Inde.

Le Gouvernement s’attèle également à faciliter l’accès des opérateurs du secteur agricole ou agro-industriel aux financements, qui ont souvent difficilement accès aux financements du système bancaire classique, en favorisant notamment la mise en place de partenariats publics-privés avec de grands groupes internationaux.

En outre, la stratégie consiste aussi à tout mettre en œuvre pour réussir une approche filière permettant à chaque segment de la filière, mais aussi à chaque intervenant jugé essentiel, de participer efficacement à la chaîne de valeur nationale et de pourvoir intégrer avec succès une chaîne de valeur internationale.

Enfin, pour garantir le succès de tout ce qui précède et pérenniser les acquis, le Gouvernement poursuit les investissements dans le capital humain en formant les jeunes pour la promotion d’une agriculture moderne et mieux adaptée aux besoins de l’économie.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Comme vous en conviendrez, la situation de l’agriculture en Côte d’Ivoire témoigne à quel point le choix du thème des présentes assemblées, est opportun, à savoir "Transformer l’agriculture pour la création de richesse en Afrique" est judicieux et d’actualité.
Un tel thème permettra en effet de débattre d’une question qui nous concerne tous, et de proposer des solutions innovantes pouvant permettre à nos pays de tirer le maximum de profits possibles de leurs énormes potentialités agricoles.

Mesdames et Messieurs,
Honorables invités,
Les présentes assemblées de la BAD constituent donc une excellente occasion pour réfléchir ensemble sur la meilleure façon de coordonner les actions à l’effet de faire de notre agriculture, non plus une agriculture de subsistance ou de rentes, mais plutôt une agriculture vue comme activité entrepreneuriale avec toutes ses composantes, et capable de générer plus de richesse et de mieux répondre aux besoins de nos populations et nos économies.
Même si les défis paraissent grands, nous disposons de nombreuses potentialités pour réussir ce pari. Pour ce faire, nous devons nous inscrire dans la logique et la dynamique décrite ci-dessus.
Je voudrais vous rassurer que la Côte d’Ivoire, sous la conduite Son Excellence Alassane OUATTARA, Président de la République, et avec l’appui de tous ses Partenaires dont notamment la BAD, s’est résolument engagée sur cette voie.
Pour clore mon propos, je voudrais partager avec vous l’espoir que nos efforts et nos réflexions au cours de ces assemblées nous nous permettront d’engager de façon irréversible la transformation de notre agriculture pour la création de plus de richesse en Afrique.
Je vous remercie.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ