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Politique Publié le mardi 27 juin 2017 | L’intelligent d’Abidjan

2020 : Après la sortie de Bédié / Un proche du Président de l’Assemblée nationale révèle : « Soro n’est pas dans le fétichisme des dates »

© L’intelligent d’Abidjan Par Prisca
Colloque organisé par le Club International de Conférences avec pour thème "Usages du langage et Usages de la violence en Afrique"
Lundi 22 avril 2013. Abidjan. Hôtel Tiama au Plateau. Photo : Pr. Franklin NYAMSI
Le samedi 24 juin 2017, Franklin Nyamsi, conseiller spécial de Guillaume Soro et coordinateur du prochain colloque international sur le pardon et la réconciliation en Côte d’Ivoire prévu à Paris au mois de septembre 2017, était face à la presse ivoirienne au Grand Hôtel du Havre, au 18 rue d’Amsterdam à Paris, pour situer les raisons et enjeux du colloque.

« Les consignes du président de l’Assemblée nationale ivoirienne sont claires : des personnes qui ont porté des paroles opposées et dissonantes durant des décennies doivent s’exprimer lors de cette rencontre (…) J’ai parlé ici de l’ancien conseiller du président Laurent Gbagbo, Toussaint Alain. Rassurez-vous, il n’a nullement renié ses convictions », a précisé celui qui parle à l’oreille du patron du parlement de Côte d’Ivoire.
Poursuivant, il a ajouté que le colloque rentre dans un processus de construction de l’avenir : « Nous n’avons pas pour objectifs que tout le monde devienne ‘’soroiste’’ à la sortie de ce colloque, mais que nous puissions trouver des propositions de solutions pour construire un minimum commun nécessaire pour ne plus que la Côte d’Ivoire vive ce qu’elle a connu par le passé récent ».

Interrogé sur la légitimité de l’ancien chef de la rébellion ivoirienne qui a introduit la violence des armes dans le débat politique de Côte d’Ivoire, et sa capacité à demander lui-même le pardon de ses compatriotes, le conférencier du jour a admis « qu’aucune rébellion au monde n’était belle », mais il précisera que celle conduite par l’ancien leader estudiantin était de la résistance qui ressemblait à celle du Général français Charles De Gaule lors de la seconde guerre mondiale.

« Je ne pourrai pas vous dire le nombre incalculable de fois où le président Guillaume Soro a prononcé le mot pardon lors de ses intervention aux populations. Et nous nous souvenons encore du discours du 3 avril dernier au perchoir de l’Assemblée nationale (…) Le président Guillaume Soro, tout en ne niant pas ses responsabilités, souhaite que ses frères et lui passent à une autre Côte d’Ivoire qui ne vivrait plus cela (…) Mais percevoir la prise des armes comme un acte d’incivisme serait oublier que Nelson Mandela avait pris les armes. Les gens ont oublié que le Général De Gaule va en Angleterre avec 177 de ses camarades et monte un commando pour venir combattre un régime qu’il jugeait injuste. Comme il est blanc et qu’il a de bons historiens, les gens oublient que De Gaule a été un grand rebelle. Paris a été prise comme Abidjan l’a été à un certain moment. Comme De Gaule, Guillaume Soro était rentré en résistance. De Gaule a combattu un régime qui ressemblait à celui que Guillaume Soro a combattu. En son temps, Charles De Gaule avait décrété que certains de ses concitoyens étaient emmenés dans des fours crématoires nazis, et De Gaule a décidé de résister. En 2002, quand Guillaume Soro décide de prendre les armes, c’est en légitime défense pour faire face à un régime d’exclusion qui avait posé des actes d’assassinat contre une partie de la population et condamnait, aux yeux de Guillaume Soro, celle-ci à la mort ou à l’exil » a soutenu le conseiller du dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo jusqu’au contentieux électoral de novembre 2010.
Insistant sur la fidélité en amitié de son mentor avec ses camarade issus de la FESCI (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), Franklin Nyamsi a révélé que Charles Blé Goudé avait toujours des contacts avec Guillaume Soro depuis le temps de la clandestinité au Ghana jusqu’à la détention à la prison de Scheveningen. Répondant à une préoccupation, Franklin Nyamsi a également souligné que Soro Guillaume était en pleine consultation en vue de proposer une loi d’amnistie générale devant l’Assemblée nationale.

Revenant sur la récente sortie de Henri Konan Bédié dans l’hebdomadaire Jeune Afrique où se dernier avait révélé que les ambitions de Guillaume Soro pour le la présidence ivoirienne visaient plutôt 2030, plutôt que 2020, Franklin Nyamsi a simplement indiqué que son patron ne faisait pas fixation sur une date ou période précise dans l’accomplissement du destin que Dieu lui vouera. « Le président Guillaume Soro n’est pas dans le fétichisme des dates » a-t-il martelé aux journalistes.

Jean-Paul Oro, à Paris
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