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Société Publié le vendredi 30 juin 2017 | Abidjan.net

Non déclaration des enfants scolarisés à l’état civil dans le Tonkpi/ Bih Tiémoko Martin, président de l’ONG Likoleh: ‘’Ce que nous faisons pour aider l’Etat’’

© Abidjan.net Par DR
Bih Tiémoko Martin, président de l’ONG Likoleh
On vous sait très actif dans la région du Tonpki, surtout dans le domaine du soutien matériel et financier auprès des personnes vulnérables. C’est quoi concrètement LIKOLEH, la structure que vous dirigez ?

LIKOLEH est une structure d’union, de paix et de cohésion sociale en langue DAN. C’est également une ONG de promotion des droits fondamentaux pour un meilleur développement car tant que ces droits cités seront bafoués.

Vous êtes actuellement à l’œuvre dans cette région avec un programme qui prend en compte l’autonomisation des femmes et l’appui à la déclaration à l’état civil des enfants scolarisés, une initiative chère au gouvernement de l’Etat de Côte d’ivoire. Comment cela se passe réellement sur le terrain ?

Il faut dire d’abord qu’en Côte d’Ivoire, aucune mairie n’est située près d’une maternité ou du moins aucune mairie n’est collée à une maternité. La maternité de Man est très loin de la marie et par exemple la mairie de Logoualé est très loin de la maternité. Du coup, il y a problème. Il faut informer ces élus locaux pour rapprocher l’état civil à la maternité en mettant en place au sein de la maternité un petit bureau d’état civil de sorte que l’enfant qui nait à la maternité est immédiatement enregistré puis les heures qui suivent, son extrait est établi. Au niveau des villages, il faut responsabiliser des femmes dans tous les quartiers. Ces femmes seront des marraines qui vont enregistrer les grossesses dans leurs quartiers, faire le suivi jusqu’à l’hôpital, à l’accouchement et emmener les parents à aller à la sous-préfecture pour établir l’extrait de l’enfant. Nous allons choisir quatre villages pilotes ou nous, LIKOLEH, allons appuyer les parents à établir leur extrait d’acte de naissance. De sorte à déclarer des villages avec Zéro cas de naissance non déclarée. Nous ferons également les caravanes de sensibilisations dans tous les villages pour mettre fin aux mariages précoces des jeunes. Un fait réel mais dangereux sur l’éducation, la santé en un mot la vie de la jeune fille.


Au cours de la cérémonie de lancement de vos activités sur la période 2017-2019, vous annoncez prendre en compte 8 sous-préfectures de la région du Tonpki. Quels sont ces sous-préfectures et qu’est ce qui leur est réservé?

Votre question m’emmène tout d’abord à remercier notre bailleur, la fondation internationale OSIWA (Open society Initiative for West Africa) et le gouvernement de Cote d’Ivoire pour le financement et tous les autres appuis. Il s’agit effectivement d’intervenir de 2017 à 2019 dans 08 Sous-préfectures qui sont Bogouiné, Ziogouiné, Podiagouiné, Sangouiné, Zagoué, Fagnanpleu, Mahapleu, Yapleu. Après cet événement nous allons regagner le terrain pour les caravanes de sensibilisation, les appuis aux groupements EPC de femmes, à l’insertion des femmes dans le pouvoir traditionnel et surtout un accent sur les cas d’extrait de naissance et dire non aux mariages précoces des jeunes filles.

Pensez-vous que vos actions ont un impact véritable dans le quotidien des communautés bénéficiaires ?

Nos actions ont un véritable impact dans le quotidien des communautés bénéficiaires dans la mesure ou depuis 2014, pour l’autonomisation des femmes, nous avons appuyés au moins 40 groupements de femme en EPC(Epargne pour le changement) à travers la création non seulement des champs de manioc, mais aussi par la mise en place à Gouékangouiné d’une unité semi industrielle de transformation de manioc en attiéké et placali, laquelle unité est désormais mise à la disposition des femmes productrices d’attiéké qui autrefois utilisaient les moyens rudimentaires. Concernant la promotion des droits de femme, nous avons pu insérer plus de 250 femmes à de divers postes de responsabilité au sein des instances traditionnelles du Tonkpi. Nous avons également appuyé plusieurs écoles primaires dans des actions culturelles.

Quel bilan pouvez-vous faire de toutes vos activités depuis la création de votre ONG ?

Le bilan est très positif. C’est justement parce que nous avons bien travaillé que la Fondation OSIWA nous a encore fait confiance. Nous en sommes-nous aussi beaucoup satisfait.


Quels résultats voulez-vous atteindre à travers ces actions dans les années à venir ?

Nous voulons que l’autonomisation ne soit plus vu comme une vue d’esprit mais une réalité, couvrir toute la région du Tonkpi mais étendre nos activités dans d’autres régions du pays. Nous voulons que d’ici 2019, chaque village du Tonkpi puisse avoir dans sa notabilité, des femmes, installer des comités de défense des droits de la femme dans chaque village, avoir des femmes chefs de terre, chef de tribu car la pesanteur culturelle est de trop dans le Tonkpi, mais rendre autonome financièrement au moins 60 groupements de femmes. J’ai donc un rêve pour ces populations.

Quel est ce rêve?

Notre rêve est de voir cette population se développer par notamment les activités d’autonomisation des femmes, par l’implication des femmes à tous les niveaux dans les prises de décisions

N’y a-t-il pas des ambitions politiques derrière vos actions ?

Jamais, jamais et jamais. Pour vivre heureux, il faut vivre très loin de la politique politicienne. J’ai donc un message à l’endroit des populations du Tonkpi et de nos bailleurs de fonds.

Quel est ce message à l’endroit des populations du Tonkpi et à l’endroit de vos bailleurs de fonds ?

Nous remercions infiniment la Fondation OSIWA, notre bailleur privilégié, et le PNUD. Nous sollicitons les appuis de nos bailleurs pour élargir nos champs d’action car il y a beaucoup de problème à résoudre. Aux populations, nous leur demandons de nous aider à les aider par la mise en pratique des stratégies de lutte contre la pauvreté, par la promotion des droits fondamentaux que nous ne cessons actuellement de leur enseigner.

DA
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