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Art et Culture Publié le samedi 22 juillet 2017 | AIP

Interview / Le Québec annonce l’ouverture d’un bureau régional à Abidjan pour intensifier ses relations avec la Côte d’Ivoire

Abidjan – La ministre québécoise des Relations extérieures et de la Francophonie, Christine St Pierre, à Abidjan, dans le cadre des 8èmes jeux de la Francophonie a annoncé vendredi dans un entretien avec l’AIP, que le Québec envisage l’ouverture d’un bureau régional à Abidjan, pour intensifier ses relations avec la Côte d’Ivoire.



AIP : Le Québec que vous représentez aux 8èmes jeux de la Francophonie, entrevoit ouvrir un bureau à Abidjan, pouvez-vous nous situer le niveau des relations diplomatiques entre votre province et la Côte d’Ivoire ?

Mme Christine St Pierre : Ce matin avec la signature de l’entente avec le gouvernement de la Côte d’Ivoire, nous avons franchir une nouvelle étape, c’est-à-dire officialiser avec le gouvernement ivoirien l’ouverture de ce bureau. Il fallait bien évidemment avoir les autorisations, les documents, et là c’est fait, donc La relation est absolument excellente, et pour nous, il fallait la concrétiser en posant un geste qui est l’ouverture d’un bureau ici à Abidjan. Ça c’est fait de façon très cordiale, nous avons eu un magnifique accueil en arrivant ici. J’ai fait plusieurs rencontres et tout se passe vraiment à merveille.

AIP : Qu’est ce qui justifie l’ouverture de ce bureau en Afrique de l’Ouest ?

Mme Christine St Pierre : Nous avons déjà ouvert un bureau l’année dernière à Dakar au Sénégal. C’est dans le cadre de la stratégie de l’Organisation Internationale de la Francophonie sur l’économie. En 2014 à Dakar, il y a une stratégie économique qui a été lancée par les membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et nous le gouvernement du Québec, nous nous sommes dit que nous sommes membre à part entière de l’OIF même si nous sommes un Etat fédéré, nous devons poser un geste concret. C’est un beau texte, une belle stratégie qui a commencé, mais s’il n’y a personne pour poser des gestes très concrets, ça demeure une feuille de papier. Cette année, nous avons obtenu un nouveau budget qui permet cette action. L’année dernière, nous avons commencé par ce bureau à Dakar, et cette année avec ce nouveau budget, nous avons décidé d’ouvrir ici à Abidjan. C’est un pays qui a une croissance économique importante, une stabilité politique et nous considérons que nous sommes capables d’accroître nos échanges avec la Côte d’Ivoire. Nous avons aussi au Québec une communauté ivoirienne importante, beaucoup d’étudiants viennent au Québec en provenance de votre pays. La relation date de très longtemps, mais là je pense qu’elles viennent de franchir une nouvelle étape très très importante. Dans notre représentation d’Abidjan, nous allons axer notre action sur le commerce, l’éducation. Nous avons une offre éducative au Québec qui est importante, notamment en formation technique, ça peut être très intéressant ici, étant donné la croissance et le besoin de main d’œuvre spécialisée et nous allons bien sûr intégrer d’autres domaines comme la culture, faire des partenariats. Nous avons beaucoup de choses à faire et on va le faire je suis convaincue avec beaucoup de collaboration et de collégialité.



AIP : Le Québec est présent aux jeux de la Francophonie avec 90 athlètes et artistes, pourquoi avoir engagé autant de personnes ?

Mme Christine St Pierre : Il y a beaucoup d’engouement et d’enthousiasme. C’est notre plus importante délégation des jeux de la Francophonie, à l’exception des jeux tenus au Canada. De tous les jeux qui se sont tenus à l’extérieur, du Canada, c’est la plus importante délégation. Nous voulons démontrer que le français est bien vivant au Québec. Vous savez en Amérique du nord, la francophonie représente 2% de la population. C’est un combat de tous les jours, la protection du français. La province du Québec a comme langue officielle le français mais elle est aussi à mon avis, le berceau amiral de la francophonie en Amérique du Nord. Nous avons en Amérique du Nord 10 millions de locuteurs francophones, c’est peu par rapport à environ 380 millions de personnes qui parlent l’anglais, nous avons un devoir de protection. Nous avons voulus avoir une délégation aussi importante pour avoir une bonne compétition dans toutes les disciplines. Notre ambition n’est pas de revenir nécessairement avec des médailles, parce que ce n’est pas le plus important. L’important pour nous est que les jeunes acquièrent une belle expérience humaine, en compétitionnant autant sur le plan sportif que sur le plan artistique et je suis convaincue qu’ils reviendront avec des souvenirs impérissables.



AIP : Quel est le niveau d’engagement du Québec dans l’organisation des jeux ?

Mme Christine St Pierre : L’Organisation des jeux de la francophonie est essentiellement organisé par l’OIF, et notre contribution à l’OIF est assez importante, elle représente 8 500 000 dollars, soit plus de quatre milliards de francs CFA par année. Notre contribution directe ici aux jeux, c’est notre expertise, nous avons envoyé des personnes ressources ici. Notre contribution, c’est aussi nos athlètes, nos artistes. Notre délégation est de 123 personnes, ça veut dire beaucoup de sous et nous sommes très fiers de le faire, parce que c’est une belle vitrine pour le Québec.



AIP : Que pensez-vous de l’Organisation des jeux en Côte d’Ivoire ?

Mme Christine St Pierre : On sent qu’il y a beaucoup de travail qui se fait, les gens travaillent avec sérieux. La sécurité est omniprésente et ça nous en sommes contents, parce qu’on veut que tout se passe dans l’harmonie, nous n’avons pas de craintes, et c’est quelque chose qui nous rassure, et je pense que ce sera de très beaux jeux et c’est la jeunesse qui vient dire que c’est formidable s’être ensemble. Cela fait quelques heures à peine que nous sommes arrivés et ce que j’ai vu me plaît beaucoup. Hier nous avons rencontré toute notre délégation québécoise et tout le monde était unanime pour dire qu’ils ont été bien reçu, bien accueilli, que tout se passait très bien et si nos athlètes, nos artistes sont heureux, c’est ce que nous souhaitons.



AIP : Quelles sont les perspectives du Québec pour les prochains jeux de la Francophonie ?

Mme Christine St Pierre : Les prochains jeux auront lieu en 2021 au Nouveau Brunswick, une province du Canada. Le Québec était candidat pour les prochains jeux, nous avons été un peu déçu, mais en même c’était une compétition saine et nous avons immédiatement dit que nous allons aider, contribuer avec notre expertise avec la ville de Moncton à l’organisation des jeux, il n’y a pas d’animosité de notre part. Ces jeux vont se tenir à Moncton, dans un endroit où les francophones sont présents, très attachés à leur langue, mais ont un grand défi parce que la province a une importante communauté d’anglophones. C’est plus difficile de protéger leur langue, ils ont besoin et c’était leur argument de montrer que leur langue est bien vivante, montrer qu’il existe. On va travailler de concert avec eux.



AIP : La province du Québec est-elle préoccupée par la crise migratoire qui secoue l’Europe ?

Mme Christine St Pierre : Oui, nous avons une relation avec l’Union Européenne qui est importante, nous avons signé très récemment un accord de libres échanges avec l’Union Européenne. Nous avons des partenariats très importants avec la France, la Belgique, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie, l’Espagne, ce sont des pays pour nous qui sont importants sur le plan commercial, alors tout ce qui s’y passe nous intéresse mais nous ne nous immisçons pas dans la politique intérieure du pays. Par exemple les dernières élections en France, on a regardé comme vous le déroulement mais évidemment nous n’avons pas pris position. Cependant la question concernant les réfugiés, c’est une question qui interpelle tous les pays qui regardent la situation là-bas en Syrie et on a accueilli au Québec et au Canada beaucoup de réfugiés. Si on compare à ce que l’Europe a reçu c’est minime, mais par rapport à notre capacité, nous avons mis les bouchées doubles. Il y a des collaborations importantes, mais c’est une non-ingérence dans les affaires intérieures des pays. Nous avons cependant une exception avec l’Angleterre, le Brexit, nous avions pris position pendant la campagne référendaire, en disant que nous étions en faveur d’une Europe unie, en faveur du fait que l’Angleterre demeure dans l’Union Européenne, c’est très rare que nous intervenons dans la politique intérieure, là on le fait pour démontrer qu’ensemble c’est plus fort que tout seul.

(AIP)

Interview réalisée par Kouamé Mireille et Son Désirée

sdaf/kam
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