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Sport Publié le lundi 24 juillet 2017 | Diasporas-News

VIIIes Jeux de la francophonie Abidjan 2017 : Entretien avec Franck Elemba (médaillé d’or au lancer de poids) «Les dirigeants du Congo n’ont pas voulu me payer un stage»

© Diasporas-News Par DR
VIIIes Jeux de la francophonie Abidjan 2017: Franck Elemba (médaillé d`or au lancer de poids)
Médaillé d’or du concours de lancer de poids aux Jeux de la Francophonie 2017, dimanche à Abidjan, le congolais Franck Elemba n’est pas heureux. L’athlète qui avait buté au pied du podium (4è) aux Jeux Olympiques de Rio 2016 reproche à son pays, le Congo, de l’avoir abandonné.

Franck Elemba, vous êtes médaillé d’or des Jeux de la Francophonie 2017. Que ressentez-vous après cet exploit?
C’est la deuxième fois que je remporte une médaille d’or dans un tournoi international. Mais je l’ai obtenu avec beaucoup de difficultés et de petits soucis au niveau du matériel. Les organisateurs ont refusé que je lance avec le poids que j’utilise habituellement. Mais comme je voulais cette première place pour l’honneur du Congo, j’ai été obligé de faire avec. Le résultats est là. Pour arriver là, ce n’est pas facile. Dans un sport individuel, on travaille dur matin, midi et soir pour hausser son niveau. On est donc confronté à des blessures. C’est d’ailleurs ce qui me ralentit un peu dans ma progression, en ce moment. En plus, j’ai du mal à aller au bout des traitements. Des blessures sont apparues au niveau de mes tendons rotuliens, ces dernières semaines. Je dois néanmoins continuer à appuyer sur mes jambes. Résultat, j’ai ces douleurs en tête. Et, du coup, il y a beaucoup de stress. En plus, je me sens délaissé et même abandonné. C’est très difficile de garder le moral durant la préparation pour ces Mondiaux.
Pourquoi vous sentez-vous délaissé?
Les dirigeants du Congo n’ont pas voulu ou peut-être pas pu me payer un stage de préparation depuis un an. Rien de tout ce que je leur ai demandé n’a été fait. Lorsque les gens essaient de vous aider, vous le sentez. Mais lorsque vous sentez qu’il n’y a rien de fait pour vous, ça devient difficile et ça fait mal au cœur. J’ai prévu des stages un peu partout dans le monde. Pour le premier, par exemple, il a fallu emprunter de l’argent en banque pour payer les billets d’avion de mon entraîneur qui a dû en partie payer ses nuits d’hôtel. Mon club en France, a également contribué au fait que je participe à ce stage. Les choses sont vraiment difficiles car seul mon club essaie de faire quelque chose depuis les Jeux olympiques 2016. C’est très dur pour moi. Je sais que mon pays traverse une crise. Mais lorsque vous donnez le meilleur de vous-même aux Jeux olympiques, cela devrait entraîner un soutien des autorités de votre pays pour aller plus loin. Je vais participer aux Mondiaux alors que mon entraîneur n’a pas de billets d’avion. Je vais utiliser une petite prime de victoires pour lui payer le trajet. Tout ça fait que je termine la saison en étant démotivé.
Qu’attendez-vous des autorités congolaises?
J’attends un geste de la part du président de la République Denis Sassou-Nguesso et du gouvernement. En attendant, je vais continuer à travailler. Je vais essayer de conserver toutes mes forces pour réussir quelque chose aux Mondiaux à Londres. Je souffre mais ce n’est pas ce qui va m’arrêter. J’ai un objectif et je vais le réaliser. C’est d’aller chercher une médaille à Tokyo. Cette médaille, elle sera pour moi et pour ma famille. Pour ma mère surtout qui m’a beaucoup aidé. Elle est à la retraite et elle souffre. Je vais rentrer chez moi, réfléchir à une solution pour payer mes dettes en France et au Maroc.

Propos recueillis par Jean Christophe Pagni
Correspondant de Diasporas-News à Abidjan
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