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Société Publié le vendredi 11 août 2017 | Pôle Afrique

Dimbokro, Gagnoa, Abidjan- Évasions en cascade de prisonniers, la société civile, » la hiérarchie devait être démise de ses fonctions »

Encore des évasions. Ce mardi 8 août, en fin de matinée, des prisonniers ont réussi à prendre le large au palais de justice du Plateau situé en plein cœur de la capitale économique ivoirienne alors que certains d’entre eux venaient d’être présentés à un juge d’instruction. C’est la deuxième évasion de détenus dans le pays en quarante-huit heures. Bien avant, en 2016, une série d’évasions avait permis à des prisonniers de respirer l’air de la liberté, coûtant leurs postes à des régisseurs de prison.

Selon un communiqué du Procureur de la République Adou Richard Christophe, rendu public quelques heures après la fuite, ce fait inédit est survenu suite à une agression dont certains de ces détenus se sont rendus coupables sur des agents de la police. « Ce mardi 08 août 2017 aux environs de 11 heures, des détenus extraits de la Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan qui venaient de recevoir des notifications en cabinet d’instruction, ont agressé des agents de police, en mission de déferrement au palais de justice d’Abidjan-Plateau occasionnant ainsi l’évasion de (20) personnes dont (10) détenus et (10) déferrés », lit-on dans le communiqué qui précise en outre « qu’il s’agit bel et bien d’une évasion et non d’une attaque dont le palais de justice aurait fait l’objet ».

Plusieurs autres versions plus rocambolesques de cette évasion sont données dans la presse locale. L’une d’elle fait cas d’un coup bien préparé et mené par un commando armé, quatre hommes au total, qui a tenu en respect toute la sécurité présente avant de libérer leurs complices et permettre à d’autres détenus de prendre aussi le large.

Comment cela a-t-il été possible dans ce lieu où la sécurité devait être la plus stricte ? Le Procureur Adou Richard annonce déjà que des recherches ont été immédiatement engagées en vue de retrouver les évadés.

Ce fait divers qui pourrait inspirer des cinéastes est le dernier en date d’une série enregistrée dernièrement en Côte d’Ivoire. Le dimanche 6 août à la veille de la fête de l’indépendance, au centre-ouest du pays, la ville de Gagnoa a également connu une évasion. Cinq (05) prisonniers détenant un pistolet, ont aussi pris le large en emportant des armes et des motos. Fin mai, c’est la ville de Dimbokro dans le centre, qui retenait déjà l’attention. Dans la célèbre prison de cette localité, une mutinerie, au moment de la récréation a permis à un détenu de s’évader.

Cette répétition surprend la société civile en Côte d’Ivoire. « Nous sommes ahuris et étonnés à la fois parce que nous pensons que ces endroits devraient être les plus sécurisés pour les occupants. Mais, nous constatons que ces maisons d’arrêts sont devenues des passoires où à tout moment on peut entrer et sortir s’en être inquiéter », commente pour Pôleafrique.info, Dr Adjoumani Kouamé président de la Ligue Ivoirienne des Droits de l’Homme (LIDHO).

Le défenseur des droits humains dit aussi s’expliquer difficilement la scène d’évasion survenue au palais du tribunal d’Abidjan-Plateau. Pour lui, cette évasion « rocambolesque qui fait honte » pourrait avoir des conséquences sur l’économie nationale. « Le plus rocambolesque que nous avons connu est ce qui s’est passé au Plateau qui est un centre des affaires et la capitale économique du pays. Vous comprenez que les investisseurs pourraient avoir peur de la Côte d’Ivoire », soutient-il non sans inviter les autorités en charge de la sécurité à être plus alerte. Dr Adjoumani Kouamé estime en outre que la répétition des évasions est liée à la formation des agents de sécurité qui selon lui manquent de civisme.

Dans le cadre de l’enquête suite aux évasions au tribunal du Plateau, depuis ce mercredi 9 août, sept agents en charge de la sécurité au tribunal du Plateau dont le commandant du palais du tribunal, sont aux arrêts. « La solution ne passe pas par-là », estime la LIDHO.

« C’est une faute administrative, c’est donc au plus haut responsable hiérarchique qu’incombe cette faute. En outre, c’est une fuite en avant parce que tant qu’il n’y aura pas une formation adéquate pour toutes ces personnes chargées d’exécuter des tâches, il y aura toujours des défaillances. C’est donc toute la hiérarchie qui devrait être démise de ses fonctions. Il faut que cela soit fait une fois, pour ne pas que ce soit les seconds couteaux qui paient les pots cassés », estime Dr Adjoumani Kouamé qui appelle à une enquête qui associera les parlementaires et la société civile.

Richard Yasseu
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