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Société Publié le vendredi 27 octobre 2017 | L’intelligent d’Abidjan

Entretien - Djakaridja Cissé alias Le national Djalbou, leader syndical estudiantin: « Pourquoi l’homologation des frais d’inscription des bacheliers orientés dans les grandes écoles privées peut porter préjudice à l’Etat »

Djakaridja Cissé connu sous le nom de Le national Djalbou est le président du bureau exécutif national de l’Union Nationale Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (Unesci). Par ailleurs, il est le porte-parole de la plateforme Ceeci, Unesci, Aneci, Feder (Cuaf). Dans cet entretien, il parle de son syndicat et le rapport qu’il entretient avec la Fesci.
Quelle est votre motivation en créant la plateforme Cuaf ?
C’est à la suite d’une série de réflexions que nous avons décidé de créer cette plateforme qui regroupe quatre structures estudiantines que sont la Ceeci, l’Unesci, l’Aneci et la Feder. Il faut reconnaitre qu’aujourd’hui, le milieu estudiantin et scolaire n’est pas totalement abandonné en Côte d’Ivoire, mais seulement, il n’est pas beaucoup écouté par les autorités.

Que sera donc la plus-value de la Cuaf en termes d’amélioration des conditions d’étude des élèves et étudiants ?
La Cuaf est une coalition de structures matures. Son but est de contribuer davantage à l’amélioration des conditions d’étude. Pour cela, nous optons pour le dialogue constructif avec les autorités compétentes telles que notre ministère de tutelle, les présidents d’universités etc... Parce que si nous continuons à revendiquer dans la violence, il va de soi que nous en sortirons toujours bredouilles.

Mais, vous venez de dire que vous n’êtes pas toujours écoutés. Cela n’est-il pas lié à la violence?
Oui ! Mais je pense que c’est parce qu’il y a des revendications asymétriques de notre part. Toutefois, si nous posons des revendications ensemble, les autorités vont nous écouter naturellement. Il faut savoir vendre son image, dit-on. Donc, je pense que si nous nous mettions en symbiose, nos interlocuteurs viendront vers nous. De surcroît, nos courriers seront plus crédibles à leurs yeux.

Pourquoi la Fesci est-elle absente de la Cuaf. Pourquoi ne l’avez –vous pas associée ?
La Fesci est bien informée de l’existence de la Cuaf. J’ai approché mon camarade Assi Fulgence alors que la plateforme était encore à l’état embryonnaire. Nous avons eu des échanges dans le mois d’avril dernier sur le campus et il m’a donné son aval en disant que toute structure œuvrant pour une lutte noble et cohérente dans le sens de l’amélioration des conditions d’étude des élèves et étudiants est la bienvenue.

Après que la mise en place du Cuaf est effective, l’avez-vous contacté à nouveau ?
Il est vrai que je ne l’ai pas encore envoyé un message formel, mais il doit en être informé comme je l’ai dit tantôt. Au niveau de l’université, chaque structure à son style de management, la Fesci, l’Uneci, Ageci. Cependant, nous lui avons assigné une lourde responsabilité à travers le lancement de la Cuaf, et surtout en tant que l’un de nos devanciers. Et comme il m’a donné sa caution, la porte est grandement ouverte à la Fesci.

Au-delà de la Cuaf, l’actualité c’est le respect strict de l’homologation des frais d’inscription des bacheliers orientés par l’Etat dans les grandes écoles privées. Ils sont fixés à quarante mille FCFA (40 000 FCFA), et la Fesci a lancé un préavis de grève le 16 octobre dernier au cas où cette mesure ne serait respecté. Quelle est la position du Cuaf sur la question ?
Au niveau du Cuaf, nous estimons que la revendication est noble mais il y a aussi une réalité qui se pose sur le terrain.

Laquelle ?
La réalité, c’est que les fondateurs et gestionnaires de grandes écoles nous disent que l’application des quarante mille FCFA (40 000 FCFA) les mettrait dans l’incapacité de ne plus recevoir des étudiants. Ce qui peut porter préjudice à l’Etat, et ne nous sommes pas là pour mettre l’Etat en mal mais l’aider à la création de cadres d’échange au profit des conditions d’étude favorables.

Mais en quoi l’homologation des quarante mille FCFA pose problème aux fondateurs. Est-ce que vous pouvez nous en donner des détails ?
J’ai échangé avec le Dr Eleté Aka qui est le président de l’Union Patronale de l’Enseignement Supérieur Privé (Upesup) au téléphone lundi dernier. Il a promis de nous rencontrer, mais en réalité les fondateurs d’établissement entendent discuter de ce problème avec le ministère. Ce qui est dans la logique des choses, néanmoins nous sommes les messagers des élèves et étudiants. Donc, il faut nous associer. Ainsi, au sortir de cet échange, il m’a demandé d’être patient parce qu’ils seraient en pleine concertation au niveau de leur plateforme, nous sommes à l’écoute.

Et pourtant, la Fesci veut rentrer en action cette semaine…
Nous ne sommes pas contre la revendication de la Fesci, je pense que c’est une structure responsable, même si elle a parfois recours à la violence. Je voudrais interpeller mon frère Assi Fulgence en lui disant que la Cuaf est en train de créer un cadre de discussions avec le ministère. Nous sommes en pourparlers avec les autorités éducatives, et il est de notre intérêt à tous de s’inscrire dans cette dynamique en vue de donner une énième chance aux négociations. Il ne faut pas oublier que la revendication de la Fesci est fondée sur une note circulaire émanant du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui a à sa tête le Pr Bakayoko-Ly Ramata. Elle fait donc une suggestion auprès des grandes écoles. Nous devons donc en tenir compte parce nous savons pour l’instant le consensus entre le ministère et les fondateurs de grandes écoles.

Entretien réalisée par OD avec MS
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