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Société Publié le jeudi 1 mars 2018 | Treichville Notre Cité

Cours de répétition à l’école primaire, collège et lycée: Business profitable, mais…danger

L’école Régionale, l’école Chicago et bien d’autres temples du savoir de la Cité sont pris d’assaut tous les soirs et chaque week-end par de nombreux élèves assistés par des répétiteurs pour renforcer leurs connaissances apprises à l’école.

Il est 19 heures ce lundi 12 février 2018, lorsqu’une foule d’élèves convergent vers l’école Régionale. Ils sont munis pour la plupart de leur cartable(s) ou classeurs. Comme eux, plusieurs élèves prennent régulièrement rendez-vous dans les établissements scolaires pour revisiter et réapprendre les différents cours qu’ils ont eu à faire en classe.

La réussite au bout des répétitions

L’objectif des élèves en allant aux cours de répétition est d’être mieux encadré. Comprendre, analyser et démontrer eux-mêmes les différents exercices dans leur livre à l’effet de réussir au devoir et interrogation en classe est leur souhait. « Avec le répétiteur, j’ai la possibilité de l’interrompre pour qu’il m’explique en profondeur ce que je ne comprends pas », affirme Jean Luc, élève en classe de Tle D. Et c’est l’un des atouts des cours de répétition. En effet, dans le contexte des cours de renforcement, l’enseignant est supposé être disponible, il est censé mieux s’occuper de l’élève et lui consacrer plus de temps. Pour Amoin Françoise, élève en classe de 1ère A1, les cours de répétition permettent aux élèves de mieux cerner les cours dispensés à l’école. «Dans les lycées comme Sainte Marie ou le Lycée Classique, les élèves sont peu dans les classes, ce qui leur permet d’assimiler rapidement les cours. Par contre au lycée, nous sommes nombreux et ce n’est pas évident. Le répétiteur devient donc un élément clé dans notre formation ».

Un business juteux pour les répétiteurs

Généralement ce sont des étudiants qui jouent le rôle de répétiteurs. Selon plusieurs spécialistes de l’éducation, le premier job des étudiants ivoiriens est le cours à domicile. Et à Treichville, les étudiants excellent dans ce domaine. L’un des avantages des répétiteurs est lesalaire après le ré-encadrement. Ces derniers sont généralement payés mensuellement. Et les salaires diffèrent chez chaque répétiteur en fonction des matières et des heures consacrées aux élèves. Au niveau des élèves du primaire, confie Djoumou, répétiteur, « mes prestations sont dans l’ordre de 5000 FCFA/enfant. Pour les collégiens, je monte encore plus les frais. Et au niveau des lycéens, chaque matière à son prix. Souvent je peux me retrouver avec 150.000Fcfa/mois ». De plus en plus, le constat qui se fait sur le terrain est que les répétiteurs fédèrent leurs énergies pour créer des mini-écoles. En début d’année, plusieurs ils se mettent ensemble pour coordonner leurs activités. Ils mettent sur pied des classes de la 6è à la Tle avec les matières scientifiques et les matières littéraires. Les tarifs sont dans l’ordre de 15.000 Fcfa/mois. Les plus connus sont Maître Thomas et Lamba…

Des parents laxistes, des répétiteurs limités

Lorsque nous investiguons, nous nous sommes rendu compte que les répétiteurs, à l’unanimité, se plaignaient d’un fait, le non accompagnement des parents dans l’encadrement de leurs enfants. Pour Eric, répétiteur, les parents ont simplement démissionné. « Bien souvent, nous avons des élèves de CM1 et CM2, qui ne savent pas lire. Pis, des élèves de 6è qui ne peuvent pas articuler deux mots de suite. Et les parents nous demandent de produire un résultat, qu’est-ce qu’on peut bien faire avec tout ceci. Nous sommes obligés de leur réapprendre les syllabaires, de revenir aux B-A-BA de l’enseignement, malgré leur niveau ».S’il est vrai que les parents ont abandonné l’instruction des enfants aux seuls encadreurs ou maîtres de maison, le constat qui se fait également, c’est que ces derniers sont aussi limités intellectuellement. « Nous avons eu recours, explique un parent d’élève, à un répétiteur pour notre fille en classe de CM2. Nous avons constaté qu’à chaque fois qu’il venait, s’était le même exercice, comment remplacer « (à) ou (a) », « (et) ou (est) ». Toujours la même chose. Nous avons donc décidé de le remercier. Plusieurs répétiteurs n’ont donc pas un bon niveau. C’est depuis ce jour que mon mari et moi, avions initié le cahier de texte comme à l’école. Le répétiteur le remplit, et nous savons où nous allons », nous a confié Dame Ouattara.

Mauryth GBANE
J-B AHOUTY
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