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Société Publié le mercredi 9 mai 2018 | AIP

L’ONI plus proche des populations du Tonkpi et du Bafing pour la délivrance de la CNI (interview)

Man- Présent dans les régions du Tonkpi et du Bafing depuis avril 2017, le coordonnateur de zones et directeur régional de l’Office national d’identification (ONI), Bakayoko Abdoulaye, ne ménage aucun effort pour se rapprocher des populations et leur faciliter, dans la mesure du possible, l’obtention de leur carte nationale d’identité (CNI) . Au cours d’une interview accordée à l’AIP, il explique sa mission dans lesdites circonscriptions.

AIP : Quelle est la mission de l’Office national d’identification dans les régions du Tonkpi et du Bafing ?

Bakayoko Abdoulaye : Depuis le 1er avril 2017, nous avons été affectés ici, dans la région du Bafing et du Tonkpi. Notre mission est de faciliter l’enrôlement des populations,leur dire que l’ONI est présent sur le terrain après les opérations de 2015. Nous sommes présents pour nous rapprocher des populations à travers des équipes mobiles, faire des sensibilisations, avoir des rencontres avec les autorités administratives, policières et judiciaires ainsi que différents chefs de villages. C’est ce que nous avons fait pendant un an.

A ce jour combien de personnes avez-vous enrôlé ?

Depuis le 1er avril 2017 jusqu’au 31 mars 2018, nous avons enrôlé 12 340 personnes en nouvelles demandes comme en duplicatas dans les deux régions. Dans le Bafing, nous avons enrôlé 1360 personnes et dans le Tonkpi 10 980 personnes. En nouvelles demandes dans le Tonkpi, 8836 personnes et le Bafing 1196. Ce qui fait un total de 10 032 pour les deux régions, concernant les nouveaux demandeurs.

Pour les duplicatas, ceux qui ont perdu leur CNI et qui sont venus la refaire, dans le Tonkpi, on dénombre 2066 et dans le Bafing 154, donc au total, 2220 personnes. Pour les modifications et les rectifications, dans la région du Tonkpi, on a 78, et le Bafing, 10 donc au total 88. Voici un peu ce que la coordination a fait en un an, du 1er avril 2017 au 31 mars 2018.

Es- ce que ce résultat vous satisfait ?

Moi je suis satisfait. Ma satisfaction se situe au niveau du nombre de personnes enrôlées, l’objectif, pour moi en un an, était d’atteindre 10 000 personnes dans les deux régions compte tenu de certaines difficultés .Mais j’ai dépassé 10 000 et donc je suis satisfait.


Quelle sont les pièces demandées pour avoir sa CNI

Les pièces demandées pour la CNI sont un extrait d’acte de naissance original, un certificat de nationalité original, si possible la photocopie de la carte d’identité de l’un des parents, plus la quittance de 5000 francs CFA.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’exercice de votre fonction ?

Nous avons remarqué que les populations des deux régions avaient du mal à avoir les pièces que sont l’extrait d’acte de naissance et le certificat de nationalité.

Il y a plusieurs personnes qui ne sont pas déclarées à l’état civil, même les plus âgées. C’est vraiment un problème. Dans la région du Bafing, on enregistre 22 000 personnes qui ne sont pas déclarées à l’état civil. Donc ce que nous faisons pour faciliter la tâche aux populations, c’est de rentrer en contact avec les différents présidents de tribunaux pour organiser ce qu’on appelle une audience foraine qui n’est pas gratuite, mais dont le coût est réduit. C’est ce que nous avons engagé par rapport aux extraits de naissance et l’obtention du certificat de nationalité. Puisque les centres d’enrôlement sont éloignés des populations, car l’enrôlement se fait dans les chefs-lieux de région et de département. Dans le Tonkpi et le Bafing, l’enrôlement se fait à Man, Danané, Sipilou, Biankouma,Zouan-Hounien , Touba, Koro et àOuaninou.

Concernant le problème lié aux pétitionnaires, nous avons l’exemple de celui qui s’est fait enrôler en 2008-2009 et qui a reçu la CNI. Et de 2009 à 2014, il a apporté des modifications sur sa filiation et sans le faire savoir, il vient s’enrôler avec cette nouvelle filiation. Or ses empreintes et ses photos sont dans la base de données et donc automatiquement, cela donne un doublon imparfait, donc il ne pourra pas avoir sa carte nationale d’identité.

Il y a certains, par contre, qui n’ont pas changé de filiation, qui se sont fait enrôler dans l’espoir d’avoir une nouvelle pièce et dans ce cas, c’est un doublon parfait. La direction générale de l’ONI a décidé de régler le problème de 50 000 personnes qui sont des doublons parfaits. A l’échelle nationale, on a 100 000 personnes qui sont en doublon imparfait et donc on demande à ces pétitionnaires de se rendre dans le lieu où ils ont fait l’enrôlement pour s’informer sur la voie à suivre. Ou on les conduit à Abidjan puisqu’il y a une cellule pour cela. Voici les problèmes qui sont liés aux pétitionnaires.

Concernant l’ONI même, nous avons eu des problèmes de production, de juillet 2017 à mars 2018. Dieu merci, le problème a été résolu et les cartes ont commencé à sortir.

Donc au niveau de la région du Tonkpi, en un mois, c'est-à-dire en avril 2018, nous avons reçu 923 CNI et le Bafing 420 CNI. Une fois le problème réglé, les cartes sont produites et viennent au fur et à mesure.

Parmi les demandes, nous avons également des dossiers rejetés à cause du certificat de nationalité ou de l’extrait de naissance. Ces deux documents sont contrôlés par un département appelé "Département de l’état civil et de l’identification" (DECI). Quand ont reçoit les dossiers et qu’on finit l’enrôlement dans les centres, ils sont acheminés sur Abidjan où se fait un premier contrôle.

Quand tout se déroule bien après combien de temps, le pétitionnaire peut-il avoir sa CNI dans les deux régions ?Actuellement combien de cartes attendent leurs propriétaires ?

Il faut au minimum, trois mois. Quand je suis arrivé dans les débuts, en un mois, les pétitionnaires avaient leurs cartes.

Au niveau de la région Tonpki, 6000 cartes attendent leurs propriétaires et le Bafing, 3000.

Comment vous procédez pour motiver les pétitionnaires à venir retirer leur CNI ?

Les CNI arrivent et quand je les reçois, je passe dans les différentes radios pour annoncer aux populations que les cartes d’identité sont présentes. Mes agents, ici à travers des SMS, informent les pétitionnaires de se rendre dans les centres d’enrôlement pour retirer leur carte. A travers les équipes mobiles, j’ai eu également à faire des distributions de CNI. Dans le Tonkpi, j’ai distribué 300 CNI dans deux villages et dans le Bafing, 200 CNI.

Nous sillonnons également les sous-préfectures et avant notre arrivée, nous exhortons les sous-préfets de dire aux chefs de village qu’il y a des cartes pour les populations et quand elles viennent avec leurs récépissés, nous regardons sur la liste pour leur donner leur carte. Pour les absents, je laisse les CNI aux sous-préfets et nous revenons à la base à Man.

Qu’en est-il pour les cartes hors CEDEAO ?

Pour les hors CEDEAO depuis le mois de janvier, le gouvernement a accepté qu’on délivre la carte de résident biométrique aux ressortissants hors CEDEAO et cela se fait à travers des équipes mobiles. Et j’ai reçu une équipe mobile ici et nous avons enrôlé près de 35 ressortissants hors CEDEAO. Pour le moment ça va. La carte de résident pour les Français est à 150 000 francs CFA, les religieux 35 000 francs et ceux qui ne sont pas Français, c’est à 300 000 francs.

Les perspectives à cour et long terme ?

C’est de toujours continuer la sensibilisation, continuer les équipes mobiles, continuer à satisfaire les populations.

La carte d’identité se fait à partir de 16 ans et donc nous continuons la sensibilisation. Moi mon objectif est que les populations se sentent heureuses, soient satisfaites. Moi je ne suis par un directeur régional de bureau, je ne suis pas un coordonnateur de bureau, je vais vers les populations pour les enrôler également par équipe mobile, sans oublier les élèves qui ont 16 ans.

Nous demandons aux populations d’avoir confiance en l’ONI. Nous sommes là pour elles. Quel que soit le problème enregistré par rapport à la CNI, nous sommes là pour les situer sur la question.



amak/kp
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