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Politique Publié le mercredi 22 mai 2019 | AIP

Des groupes parlementaires s’interrogent sur la question sécuritaire en Côte d’Ivoire

© AIP Par Serge T.
Conference de presse du groupe parlementaire de l’Opposition sur la situation sécuritaire de la Côte d’Ivoire
Mardi 21 Mai 2019 Abidjan. Les députés du groupe parlementaire de l`opposition ont animé une conférence de presse pour dénoncer les récentes violences à Béoumi ayant fait une dizaine de décès et plus de 100 blessés. Et exigent une commission d’enquête.
Abidjan- Les groupes parlementaires PDCI-RDA, Rassemblement et Vox Populi ont initié mardi à la maison du PDCI-RDA à Abidjan, une conférence de presse pour questionner des sujets liés à la sécurité en Côte d’Ivoire, notamment les affrontements inter-communautaires de Béoumi, les échauffourées d’Attécoubé ainsi que les violences observées en période d’élection.

La député Yasmina Ouégnin a expliqué que la démarche s’inscrit dans la volonté de ces groupes de lutter pour préserver et promouvoir les intérêts des populations, regrettant toutefois que les débats ne se tiennent pas à l’hémicycle pour des raisons indépendantes de la volonté de ces groupes.

Selon elle, il est incongru que l’indice de sécurité au niveau du pays étant à 1.1, des armes aux mains de civils viennent s’immiscer dans un conflit inter-communautaire à Béoumi. Elle a dénoncé la simplicité avec laquelle cette crise est gérée. « On a l’impression que tout se banalise alors que la spirale de la violence gagne de plus en plus les villes », a-t-elle indiqué.

Le porte-parole du groupe parlementaire Rassemblement, Koné Ggnagadémon a estimé qu’il est regrettable que des armes circulent encore dans le pays aux mains de civils, alors qu’un processus de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) s’est opéré pour consolider la sortie de crise. « La question de la réconciliation se pose avec acuité, il faut faire en sorte que les Ivoiriens réapprennent à vivre ensemble », a-t-il conseillé.

Pour le député de Daoukro-N’Gattakro, Akoto Olivier, le gouvernement doit œuvrer à la prise en main effective de la résolution des conflits inter-communautaires. Selon lui, la politisation de la réconciliation a favorisé la rupture sociale. « Nous sommes tous coupables de ce qui est en train de se passer mais certains plus que d’autres », a-t-il indiqué.

Dans une déclaration publiée dimanche, le Conseil des droits de l’Homme énumérait une série de conflits récents dans le pays, notamment celui du 30 mars au 1er avril 2019 à Bin-Houyé (département de Zouan -Hounien) où un accident mortel a soulevé le courroux des populations qui mettent à sac le marché de la localité avant de l’incendier.

Le 12 avril à Agboville, suite à l’agression d’un jeune lycéen d’ethnie Abbey, Bedou Enoch, retrouvé la veille grièvement blessé devant le Lycée moderne, des affrontements entre jeunes Abbey et Malinké font état de nombreuses personnes, non parties au conflit, victimes d’agressions physiques, de coups et blessures ainsi que des destructions de biens.

Du 11 au 13 avril à N’douci, un conflit oppose jeunes Abbey et Malinké au marché, pour le contrôle de fumoirs. Le 14 mai à Sipilou, suite à une bavure policière ayant occasionné le décès d’un jeune conducteur de moto-taxi, les populations se soulèvent et saccagent des biens publics et privés. Le 18 mai à Abengourou, un conflit foncier opposant deux tendances de la communauté musulmane vire à l’affrontement, faisant des blessés graves.

Le 15 mai à Béoumi, suite à un accident de la circulation entre un véhicule de transport en commun de voyageurs communément appelé "Massa" et une moto-taxi, une vive altercation éclate entre les deux conducteurs, après la destruction volontaire de certains accessoires de la moto-taxi par l’apprenti du chauffeur du "Massa", rappelle-t-on.


gak/cmas
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