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Société Publié le jeudi 18 mars 2021 | AIP

Bitumage de l’axe Agnibilékrou-Takikro-frontière ghanéenne : des populations toujours dans l’attente (reportage)

Les populations des villages situés sur l’axe routier Agnibilékrou-Takikro-frontière ghanéenne attendent toujours le début des travaux de bitumage, cinq mois après leur lancement. Elles ont exprimé mardi 16 mars 2021 leur désir de voir « le plus tôt possible » cette route longue de 33 kilomètres revêtue de bitume.

Les populations de Presso, Déimba, Attakro, Tienkoikro, Broffouédou et d’Ifo, tous traversés par cette route et le village de Takikro, abritant le poste douanier avant la frontière du Ghana déplorent le retard constaté dans le démarrage des travaux de bitumage.

Lancés le 21 octobre 2020 par le ministre Abinan Kouakou Pascal, président du conseil régional de l’Indénié-Djuablin, les travaux de la route Agnibilékrou-Takikro devraient durer 18 mois maximum. « Et depuis cette cérémonie, plus rien », relève Kouabena Jean-Jacques producteur de vivrier à Presso, premier village situé à neuf kilomètres d’Agnibilékrou.

Il a ajouté que des agents viennent à tout moment réaliser des mesures topographiques, plantent des piquets et annoncent chaque fois l’arrivée imminente des machines. « Mais, sans suite », se plait-il à ajouter.

De son côté, Mademoiselle Elodie Kouadio, originaire de Tienkoikro, souhaite voir la promesse des autorités s’accomplir « au grand bonheur des populations qui attendent la réalisation d’un rêve, vieux de 60 ans ». « Nous voulons voir les machines sur le terrain », affirme, pour sa part, Kobénan Yao du village de Tienkoikro.

Kouamé Pascal, planteur à Ifo, dit être gagné par le désespoir comme bon nombre de villageois qui estiment que la promesse de bitumage de leur voie est une « propagande électoraliste », soutenant qu’à la veille de chaque élection, des hommes politiques annoncent et posent des actes pour s’attirer la faveur des électeurs.

Des jeunes, en revanche, croient encore dur comme fer que le bitume de cette route va voir le jour dans un proche avenir. « Plusieurs d’entre eux ont déjà rassemblé leurs dossiers et attendent d’être pris pour des contrats auprès de l’entreprise chargée du revêtement de la voie », fait noter Koffi Adja Adeline, commerçante à Ifo, un village voisin de Takikro.

Une route dégradée et abandonnée


Chute de deux camions due au mauvais état de la route

Cette route internationale, à l’Est, entre le Ghana et la Côte d’Ivoire, n’a jamais été bitumée. Elle était le passage privilégié des cars de voyageurs et des camions de marchandises. « Cette route passant par le bureau de Takikro est avantageuse et nous arrange, parce que c’est plus court », relève Siaka Sylla, un chauffeur de camions de marchandises basé à Bouaké.

Aujourd’hui, le tronçon, jadis à fort trafic, est dans un état de dégradation avancée et parsemée de trous béants. Il est délaissé, par la plupart des opérateurs économiques qui ont fait le choix de la longue distance en passant par Abidjan pour Noé, en dépit des frais supplémentaires que cela occasionne.

Seuls quelques camionneurs « entêtés » continuent d’emprunter « le raccourci » non sans subir les dommages de cette voie abimée en déversant très souvent toute leurs charges au cours du trajet.

Lundi 15 mars 2021, un camion chargé de marchandises, en provenance du Ghana pour Bouaké, s’est renversé à l’entrée du village de Presso. Un autre a déversé le même jour tout son contenu à l’entame d’une colline dans les environs du village de Déimba, bloquant du coup le passage aux autres camions.


Un camion renversé dans le village de Deimba empêche la circulation

Seuls les minicars arrivent à se frayer un chemin à travers une voie de fortune ouverte pour la circonstance par les populations.

La nécessité de revêtir la voie internationale Agnibilékrou-Takikro frontière ghanéenne

« Aujourd’hui le deuxième poste douanier pourvoyeur de l’État en matière de recettes après celui de Noé, connait une baisse de trafic », soutient un agent des Douanes ivoiriennes, soutenant qu’en de bitumage de cette voie, le bureau de Takikro pourra se targuer d’atteindre les activités et le niveau du poste de Noé et même faire plus de recettes.

Bouadi Kouadio fait remarquer qu’en passant par Noé, les opérateurs économiques paient plus de frais. « Cela a forcément des répercussions sur le marché local et ce sont les populations qui en pâtissent », déplore-t-il. Un avis partagé par Moussa Koné qui interpelle l’État de Côte d’Ivoire à faire « beaucoup d’efforts » pour bitumer cette voie. « Le bitumage de cette voie internationale Agnibilékrou-Takikro-frontière ghanéenne permettra d’intensifier le trafic et de redynamiser l’activité et le développement de cette zone du pays, rassure, pour sa part, Sita Koné.

Longue de 33 kilomètres, la route Agnibilékrou-Takikro-frontière ghanéenne aura une largeur de sept mètres en deux fois une voie avec un accotement d’un mètre et demi de part et d’autre.

Le coût des travaux est estimé à 18 milliards de FCFA, selon le directeur de cabinet du ministre de l’Equipement et de l’Entretien routier, Coulibaly Fabrice, qui fait savoir qu’elle aura une durée de vie de 15 à 20 ans « si l’entretien est correctement assuré ».

(AIP)
reportage Marcel N'Gbesso
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