Les Eléphanteaux n’ont pas foulé le sol burundais hier comme prévu. Alain Gouaméné et ses poulains sont restés à quai par la faute de l’Etat ivoirien qui n’a pas encore décaissé le moindre copeck pour la dernière ligne droite de la préparation de la CAN juniors qui débute dans deux semaines au Rwanda. « Nous devrions être à Bujumbura depuis hier (ndlr : avant-hier, jeudi) pour entamer la phase d’acclimatation malheureusement nous sommes encore ici », confie le manager général des équipes nationales, El Hadj Kaba Koné joint au téléphone. Avant d’expliquer que le sélectionneur Alain Gouaméné avait arrêté un programme d’entraînement prévu du 2 au 15 janvier à Bujumbura. La capitale burundaise étant à 25 minutes de vol à nid d’oiseau de Kigali, ce stage devrait permettre à la sélection ivoirienne de s’acclimater pour entamer une compétition qui se jouera à 1480 mètres d’altitude. Mais, explique M. Kaba, l’Etat ivoirien qui a depuis longtemps reçu la communication via la direction des sports de haut niveau, n’a jusque là déboursé aucun franc. Bloquant ainsi le départ des juniors ivoiriens. Pourtant, ce regroupement est d’autant plus important, qu’il doit non seulement permettre aux Ivoiriens de s’acclimater mais également amener Gouaméné à communiquer la liste finale des 18 joueurs retenus pour cette CAN. La fédération, elle, dit être à bout de souffle. Comment ne pas l’être si depuis plusieurs mois elle préfinance les différentes sorties des équipes nationales. Et jusqu’à présent, révèle Kaba Koné, la FIF n’a pas encore été remboursée. « Les quatre matchs éliminatoires des juniors ont été préfinancés, les sorties de l’équipe cadette, même les derniers matchs de l’équipe A ont été financés par la fédération qui attend vainement d’être remboursée. Elle est essoufflée », conclut-il la voix grave. Pour sauver la face, le ministère du Sport et des Loisirs a entrepris une série de négociations. Dagobert Banzio est en train de se bouger pour que les juniors ivoiriens ne déclarent pas forfait. Même s’il est vrai que, selon le manager général, cette capitulation n’est pas encore envisagée. « Si rien n’est fait nous aviserons », a-t-il fait savoir. Quant à l’équipe, elle continue de s’entrainer à Bingerville en attendant qu’une solution rapide soit trouvée pour lui permettre d’aller sur les hauts plateaux pour parachever sa préparation. La Côte d’Ivoire, qui vise une qualification à la coupe du monde des juniors, n’a pas le droit de se louper. Encore faut-il que l’Etat donne les moyens à sa sélection pour combattre à armes égales avec ses adversaires.
Koné Lassiné
Koné Lassiné