x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 3 janvier 2009 | Le Temps

Enquête express/ Phénomène des petits mendiants - Ils ont envahi les grands carrefours d’Abidjan

Le phénomène des petits mendiants est devenu depuis un certain temps, un véritable fléau.
Abidjan "la perle des lagunes" est devenue depuis un certain temps, "la perle des petits mendiants". Des garçonnets et fillettes téléguidés par leurs génitrices prennent d'assaut chaque matin, les grands carrefours d'Abidjan à la recherche de leur pitance. Avec des méthodes peu orthodoxes, et une manière de quémander très gênante pour les passants. Agressifs, ils tentent parfois de barrer la route aux passants qui refusent de leur prêter une attention. Ces enfants d'origine Sahélienne dont l'âge varie entre sept et douze ans sont lancés aux trousses des passants pour leur demander miséricorde. Un phénomène de plus en plus fréquent sur les grandes artères du District d'Abidjan. Ce, sous l'œil vigilant de leurs parents qui ont décidé de faire de ces enfants, de véritables mendiants disons, des machines à sous. Ces petits innocents prennent en otage les passants qui ont le malheur de passer auprès de leurs " Check-point " (grands carrefours de la ville) jusqu'à ce que, ce dernier ne se décide à mettre la main à la poche. Cette pratique qui avait disparu au plus fort de la crise a fait un retour en force. Du grand carrefour de Marcory en face de la Solibra, à la Riviera II en passant par la commune d'Adjamé en face de la pharmacie Agban, ces bambins attendent leur " proie ". Il n'y a pas que ces enfants. Des jeunes filles dont l'âge varie entre seize et dix huit ans sont dans ce circuit. Au nombre de celles-ci, Aicha Diallo, une mulâtresse se rencontrée en plein boulot au grand carrefour de la Riviera II. Une jeune belle fille, avec un corps agréablement bâti assorti de seins turgescents enveloppés dans un accoutrement mal propre. Elle nous fixe grandement ses yeux brillants. Nous essayons de l'approcher et elle nous adresse un large sourire. Un sourire qui traduit plus ses envies de nous soutirer de piécettes que d'attirer notre amitié. Une fois près d’elle, comme elle sait le faire avec tous les passants, ne manque pas de nous accoster. Allant jusqu'à introduire sa main dans la poche de notre chemise espérant trouver une piécette. Malheureusement pour elle, c'est sur un bloc-notes qui tombera. J'essaye de le lui reprendre mais elle oppose une résistance.
Ces enfants travaillent sous le regard de leurs parents
Ainsi naît une promiscuité entre nous. Ce qui nous amène à lui soutirer quelques mots. Elle ne parle pas bien le français. Mais elle nous aborde la première avec l'expression qu'elle utilise fréquemment : " donne-moi l'argent ". Nous ne manquons pas de lui demander pourquoi une femme tant sulfureuse que belle préfère quémander des piécettes aux abords des voies publiques plutôt que de chercher à se marier " cela ne te fait pas honte. La réponse de Mlle Diallo : "Je cherche un mari. Si tu veux m’épouser je suis prête" nous rétorque t-elle. Cette réponse nous fait croire un instant que le fait que cette dernière tende la main aux passants était peut-être dû à l'absence de quelqu'un dans sa vie. "Accepteriez-vous de quitter la rue si nous nous trouvons un mari ? " l'interrogeons-nous. Mais cette dernière nous répondra qu'elle avait son fiancé mais qu'elle était là parce que cela lui avait été recommandé par sa mère. Après avoir échangé avec A. Diallo, nous nous approchons d'une femme qui a d'environ la quarantaine qui était très attentive à notre échange. Après l'avoir interrogée nous nous rendons compte que A. Diallo était l'une des filles de cette dame. Voulant savoir son nom, elle refuse de nous le révéler. Nous proposons de la confier à une dame qui était à la recherche d'une servante dans son restaurant. Ce, moyennant un salaire de 20.000 mille FCFA, le mois. Mais grande sera notre surprise car cette dame nous répondra qu'elle se plait dans cette situation. " Je n'ai pas besoin de ce que tu me proposes ", nous répond-elle. Tout brusquement la dame met fin à notre entretien, car les enfants qu'elle avait postés pour lui rapporter ses piécettes se laissaient fasciner par notre chasseur d'image en s'attroupant autour de son appareil photo plus tôt que de se préoccuper des passantes et passants. A l'approche de leur mère, les enfants se mettent rapidement au travail. Il n'y a pas que ces enfants d'origine sahélienne qui s'adonnent à ces pratiques peu recommandables aux carrefours et grandes altères de la capitale économique. Ils sont de plus en plus concurrencés sur le terrain par d'autres gamins. Mais avec des méthodes plus particulières à eux. Réciter des passages du livre de la vie (bible) qu'ils ont ingurgité avec l'aide de leurs éducateurs. Et ces phrases qui sont ensuite servis aux passants pour demander leur clémence. L'endroit stratégique de cet autre groupe est le carrefour Duncan, sur le Boulevard Latrille. Où les passants ont moins de chance d'échapper aux mailles de ces enfants mendiants. Tellement les psaumes choisis par ces derniers incitent à la clémence et à la miséricorde.
Gninlkita Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ