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NTIC Publié le mardi 13 janvier 2009 | Le Temps

Vincent Kragbe Gadou (President Directeur General de VITIB S.A.) - “Notre objectif, contribuer au développement de l`Afrique par les Ntic”

Le Village des Technologies de l'Information, de la Communication et de la Biotechnologie (Vitib), est la toute nouvelle technopole qui vient de voir le jour à Grand-Bassam, en Côte d'Ivoire, à quelque trente kilomètres au Sud d'Abidjan. Pourquoi le Vitib a-t-il été créé et quels sont les domaines de compétence de ce centre ? C'est pour en savoir davantage que nous avons rencontré m. Vincent Kragbé Gadou, le Pdg ou si vous préférez, le "Chairman". Interview. Vous êtes le Président Directeur général de VIitib S.A. (Le Village des Technologies de l'Information, de la Communication et de la Biotechnologie). Pouvez-vous nous présenter cette structure ?
Il y a deux concepts dans ce projet, qui sont importants. Le parc Mahatma Gandhi ou La Zbtic est la Zone franche de la Biotechnologie et des Technologies de l'Information et de la Communication. La loi portant création de cette Zone Franche, qui à été votée, dit que celle-ci doit être concédée à un opérateur qui est une société à participation publique minoritaire. Vitib S.A. créé en novembre 2007 est la société qui a passé une convention avec l'État de Côte d'Ivoire pour le développement, la promotion et la gestion de la zone franche, qui est en fait, une zone économique spécialisée dans deux domaines : Les Technologies de l'Information et de la Communication et la Biotechnologie. Vitib S.A. bénéficie déjà de la confiance de partenaires nationaux et internationaux. C'est une société anonyme au capital de 3 milliards de Fcfa, dont 6% des parts sont détenus par l'État de Côte d'Ivoire. 25% par des entreprises indiennes. Et les 69% qui restent sont repartis entre différentes entreprises dont une entreprise chinoise, une entreprise sud-africaine (Mtn), une entreprise des Emirats Arabe (Etisalat), à travers sa prise de participation dans Atlantique Télécom, propriétaire de l'opérateur Moov en Côte d'Ivoire. Il y a un Gie (Groupement d'Intérêt économique) créé par des entreprises du secteur des Ntic en Côte d'Ivoire réunies dans le Gimi (Groupement interprofessionnel des métiers de l'Informatique) et bien d'autres partenaires non moins importants tels : La Sir (Société ivoirienne de Raffinage), Petroci, la Sotra, la Caisse d' Épargne...
Vous avez parlé de zone franche. De quoi s'agit-il ?
La plupart des pays prennent des dispositions incitatrices pour attirer les investissements étrangers dans le contexte de la globalisation. C'est le cas du code général des investissements, du code pétrolier que nous avons en Côte d'Ivoire. Il y a aussi des dispositions qui sont de nature à organiser des secteurs pour favoriser leur croissance. C'est le cas du code des télécommunications. Ici, la loi portant création de la zone franche a pour objectif, de permettre l'éclosion en Côte d'Ivoire, plus précisément en Afrique subsaharienne, des industries et des services dans ces deux secteurs (Ntic et biotechnologie-NDLR). La Côte d'Ivoire vise à être une véritable plaque tournante de la biotechnologie et des technologies de l'information. Vous savez que ces deux secteurs ont un marché mondial de 5000 milliards d'Euros, dont 3500 milliards pour les Ntic et le reste pour la Bioteh. J'ai la conviction que la biotechnologie à un avenir aussi prometteur que les technologies de l'information. C'est pourquoi, nous avons choisi de développer ces deux secteurs en Côte d'Ivoire. La zone franche favorise des dispositions fiscales pour la meilleure organisation de ces secteurs. La Zbtic est située à Bassam, première capitale de la Côte d'Ivoire, à 30 km d'Abidjan et se déploiera sur une superficie de 780 ha.
Qu'est-ce que la biotechnologie ?
La biotechnologie, c'est l'ensemble des techniques et procédés qui permettent de rechercher, de transformer, de manipuler des organismes vivants pour des applications industrielles, dans le domaine de l'agro-alimentaire, de la santé, de l'environnement etc. Vous savez que le Canada est un pays en quête permanente d'un cadre de vie agréable! Et ce pays est très en avance dans l'utilisation de la biotechnologie dont il a su tirer profit pour purifier l'environnement. Ils vont jusqu'à fabriquer des chenilles qui éliminent la saleté. La biotechnologie s'applique à beaucoup de domaines et peut contribuer à aider au développement de l'Afrique. Un de mes collaborateurs qui se trouve être professeur-chercheur dans une université américaine a fait une importante découverte dans le domaine de l'assainissement et de l'enrichissement de l'arachide. Aujourd'hui, la biotechnologie est capable de revaloriser l'agro-alimentaire. Dans le domaine de la recherche sur le Sida, c'est un secteur de pointe et je crois savoir que la fabrication de 60% de médicaments dans le monde procède de la biotechnologie. Dites-nous, m. le Président Directeur général, de façon concrète, comment les nouvelles technologies de l'information et de la communication peuvent, à côté de la biotechnologie, aider au développement en Afrique ?
On a l'habitude de dire que la route précède le développement. Cela est valable pour les Ntic. Dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la formation, les Ntic ont fait leurs preuves. Dans la plupart des villages, il y a une carence, en termes d'enseignants compétents, d'ouvrages, de programmes etc. Grâce à la fibre, grâce au satellite, nous pouvons donner de l'assistance aussi bien dans l'éducation, la santé et l'agriculture. Une jeune infirmière avec très peu d'expérience, affectée dans une sous-préfecture ou dans un village, peut, avec l'aide de la télémédecine, sauver des personnes parce qu'on lui aura donné sur Internet des prescriptions nécessaires pour sauver des vies humaines en cas d'urgence. Dans le domaine de l'éducation, des enfants se trouvant dans ces localités, peuvent recevoir des enseignements identiques à ceux qui sont dispensés dans les grandes villes. Au niveau de l'agriculture par exemple, les planteurs peuvent recevoir périodiquement par leur téléphone cellulaire, des informations sur la météo locale, sur les cours de leur production, etc. Mais tout cela ne peut véritablement se mettre en place que si les problèmes d'infrastructures sont résolus en Afrique, contrairement à l'Europe où les équipements existants permettent une application efficiente et efficace de ces procédés. C'est pourquoi, nous pensons que la priorité devrait être donnée au développement des infrastructures technologiques (...). Si l'Afrique s'y mettait, nous aurions eu, dès à présent, des ordinateurs marchant avec l'énergie solaire, des applications et des contenus web, adaptés à nos préoccupations. Justement, le problème qui se pose en Afrique, vous l'avez dit tout à l'heure, c'est celui des infrastructures. Alors, comment comptez-vous vulgariser l'outil informatique, quand on sait que les Ntic apparaissent comme un luxe pour beaucoup d'Africains qui vivent dans des conditions difficiles ?
La Zone franche est l'une des solutions. Elle permettra entre autres, de sensibiliser et de promouvoir des idées novatrices adaptées à nos besoins. Elle ne résoudra pas directement les problèmes d'infrastructures qui nécessitent une décision politique de très haut niveau, car les investissements sont énormes. En fait, il faut savoir que l'Etat n'a pas à y consacrer beaucoup d'argent. Il suffit d'un peu d'imagination pour que ces infrastructures soient créées dans le cadre d'un partenariat public-privé. " Exploitez mon sous-sol, mais construisez-moi des infrastructures technologiques... ". Suivez mon regard ! Si aujourd'hui, un président africain est suffisamment sensible au fait que ces domaines peuvent aider au développement, il n'y a qu'à leur réserver un bon pourcentage au niveau des investissements nationaux. Le taux de couverture et de pénétration téléphonique d'un pays ne dépend pas seulement de l'Etat. Les opérateurs privés ont compris que la téléphonie est un bon business. Donc aussi bien en fibre qu'au niveau satellitaire, ils couvrent facilement nos régions. Il faut être imaginatif, créatif et leur permettre de le faire de sorte qu'ils ne reviennent pas chers aux utilisateurs. Et ça, c'est possible. Une licence de Gsm en Côte d'Ivoire s'élève à environ 40 milliards de Fcfa. Le coût de la licence aurait pu être "flexé" sur le revenu de ces entreprises. Ainsi, sur plusieurs années le pays profiterait de leurs chiffres d'affaires colossaux (...). L'avènement de la zone franche, en ce qui concerne la Côte d'Ivoire, a sensibilisé l'autorité politique qui y adhère pleinement. Le Président de la République (Laurent Gbagbo-Ndlr) disait, lors de la pose de la première pierre : "Ici (parlant du site de la Zbtic), nous allons planter la plus grande cité des Nouvelles technologies de l'Afrique...". Et, il expliquait, pour un historien qui est loin d'être un économiste, la nécessité du passage de la culture d'exploitation agricole (café, cacao, huile de palme etc.) à l'économie du savoir qui domine aujourd'hui, le monde. La zone franche va donc contribuer à vulgariser l'outil informatique en Côte d'Ivoire mais aussi en Afrique subsaharienne, par une baisse considérable des prix des services et des équipements. Votre premier partenaire dans la réalisation de ce projet, c'est l'Inde. Qu'attendez-vous de ce pays ?
L'Inde, aujourd'hui est un poids lourd mondial au niveau des Ntic. Il était important que nous allions vers ce pays pour bénéficier de son expertise. Donc, quand il s'est agi d'avoir des partenaires, nous avons proposé l'Inde qui nous a tendu la main. La première étude de faisabilité de ce projet à été réalisée en collaboration avec des experts de ce pays. L'Inde est un pays avancé dans ce domaine et avec lequel nous avons "l'avantage" de partager les effets du sous-développement. Ce pays était donc bien placé pour nous comprendre et nous aider à mettre sur pied ce projet. Nous attendions donc de l'Inde certaines choses. La première, que nous avons obtenue, c'était de nous aider à voir comment nous pouvions structurer notre parc en l'adaptant aux réalités de chez nous. Nous attendions aussi du gouvernement indien, qui comprend l'importance de la biotechnologie mais aussi qui est bien placé pour comprendre la nécessité pour nous Africains d'avancer dans ce domaine, de nous aider financièrement. L'Inde a aujourd'hui des entreprises dans le domaine des Ntic qui rivalisent avec des entreprises américaines, japonaises, européennes. Donc étant proches de l'Inde, étant francophones, nous avons bon espoir que des entreprises indiennes, sérieuses, qui ont de la peine à se développer sur un marché dominé par les multinationales, choisissent de venir se développer chez nous et entraînent avec cela, un transfert de technologie. Dans le domaine des zones franches, l'Inde possède une très grande expérience. Ce pays a déjà développé l'Île Maurice. Vous savez que la "Cyber City " de ce pays, qui à elle seule constitue un parc, et qui a été côtée comme l'immeuble le plus moderne et le plus câblé scientifiquement au monde, a été construite par l'Inde ! a côté de nous, au Ghana, il y a le "Koffi Annan Institute Technologie Information " qui est dans le domaine de la formation (...). Il convient de noter que nous ne nous sommes pas limités à l'Inde. Dernièrement, nous avons approché à Sophia Antipolis, la société Cicom, dont l'expertise ne souffre d'aucun doute, pour mettre à jour notre Business Plan. Vous savez que Sophia Antipolis est le plus grand parc technologique européen ! Nous voulons tirer profit de son expérience parce que nous attendons aussi des opérateurs européens dans notre parc. Nous avons aussi sollicité une institution chinoise pour la réalisation de notre Plan de masse des 800 hectares qui nous ont été alloués. Enfin, nous comptons parmi nos partenaires stratégiques la société sud africaine Mtn et la société Etisalat des Emirats Arabes Unis. Vous invitez aussi les Ivoiriens de l'étranger ainsi que les investisseurs étrangers à s'intéresser au Vitib...
J'ai fait mes études à l'étranger, aux Etats-Unis. Donc je pense connaître les besoins et les possibilités de notre diaspora. Mieux, dans ce projet, le premier soutien que le Président de la République m'a donné, c'est la possibilité d'aller voir ce qui se passe ailleurs. J'ai donc visité des grands parcs à travers le monde. Chaque fois, j'ai eu l'occasion de rencontrer la diaspora ivoirienne et parfois, la diaspora africaine. Je me suis rendu compte en ce qui concerne la Côte d'Ivoire que dans la plupart de ces pays, nous avions une diaspora de qualité exceptionnelle. J'ai rencontré plusieurs Ivoiriens évoluant dans des centres de recherche, des universités, des sociétés, dans des organisations importantes... Il faut remarquer que ces personnes, pour la plupart, rêvent d'aider la Côte d'Ivoire, voire de rentrer au pays pour exercer, mais, ils n'ont pas l'environnement qui le permet. Certains ont des projets, au vu de leurs expériences dans les pays développés, qui sont dans les tiroirs. Il y a donc un potentiel très fort pour eux de faire des choses dans un cadre qu'on leur offre comme la zone franche, pour développer leurs idées. Ils pourraient aussi sensibiliser les multinationales dans lesquelles ils travaillent ou les petites entreprises à se délocaliser chez nous. C'est ce qui a été fait en Inde. Des Indiens très brillants qui travaillaient avec des sociétés de la "Silicone Valley" ont conseillé à leurs employeurs d'investir dans leur pays parce que les investissements leur reviendraient nettement moins chers. C'est pourquoi, nous avons "Vitib Académie" qui est le fleuron de la structuration de ce projet.
Vitib Académie est dans deux secteurs. Il y a d'abord celui des laboratoires technologiques. Chaque laboratoire couvre trois activités : Le développement des capacités, c'est- à-dire qu'on prendra des diplômés d'un certain niveau pour leur apprendre à visser des boulons, à avoir une connaissance technique pratique ; c'est ce que les Indiens appellent " Finishing Schools ". L'un des tout premiers facteurs de succès d'une zone comme celle-là, étant la main-d'œuvre qualifiée à bon marché. Ces diplômés seront donc formés aux métiers des entreprises qui vont s'installer sur le parc. On forme en Ntic en Biotech, en langue (Anglais, Chinois etc.) et en méthodes et outils de productivité. Nous avons ensuite la recherche. Nous installons des laboratoires de recherche qui peuvent être utilisés aussi bien par nos professeurs d'université que par les entreprises qui exercent dans notre parc. Si nous avons des dons et que nous sommes capables de mobiliser des financements pour avoir dès maintenant des laboratoires à nous, nous aurons résolu des problèmes. Certaines personnes comme des membres de notre diaspora qui ont de très bonnes idées mais qui n'ont pas un environnement pour s'exprimer, pourraient ainsi les tester et les conduire jusqu'à terme. Le dernier volet, c'est celui de la veille technologique que nous ferons en collaboration avec les grands opérateurs internationaux des nouvelles technologies et de la biotechnologie. On aura ainsi un laboratoire Microsoft, un laboratoire Linux, un Laboratoire HP... et idem pour la biotechnologie. "Vitib académie" est aussi consacrée à l'incubation. Nous allons sélectionner chaque année des projets aussi bien en biotechnologie qu'en Ntic. Les porteurs de ces projets seront pris en charge pendant un an par Vitib SA afin qu'ils créent leurs entreprises. Nous les aiderons ensuite à se lancer sur les premiers marchés en les accompagnant. Ce sont donc ces deux activités de la "Vitib Académie", qui vont permettre de créer des entreprises africaines, capables de produire ou d'assurer de la sous-traitance à un très haut niveau. Vitib Académie va donc nous permettre de satisfaire l'un des premiers objectifs visés par ce projet, c'est-à-dire, créer des emplois. Notre business plan prévoit à terme, au bout de 20 ans, la création de 40 000 emplois Bac "plus", au niveau de la zone franche et autour de la zone, de nombreux emplois indirects (transport, hôtellerie...).
Où en est la réalisation de ce projet très ambitieux ?
Effectivement, quand on présente ce projet, nombreux sont ceux qui pensent qu'il est du domaine du rêve. Mais je suis de ceux qui pensent que les rêves précèdent les grandes réalisations. Nous avons déjà démarré nos activités grâce à deux de nos partenaires : la Sir qui nous a concédé en location avec promesse ferme de vente de son site de 2IAO qui a déjà d'importantes infrastructures et Mtn qui a décidé de mettre en place, gracieusement, notre infrastructure de télécommunication sur ce site. Nous allons disposer de bandes passantes très larges pour satisfaire nos clients qui s'installent sur ce site pilote. L'année dernière (2007 ndlr), eu égard à l'importance du projet et sa réalité, une structure comme "Financial Time", nous a désigné comme le meilleur Africain de l'année. C'est la preuve que notre vision est partagée par d'autres personnes qui voient que ce projet est l'un de ceux qui peuvent le plus attirer des investissements étrangers dans un pays africain. Nous venons de bénéficier d'une aide de 20 millions de dollars du gouvernement indien qui nous permet de démarrer les constructions sur le nouveau site de 800 hectares. Cinq entreprises sont déjà agréées sur le site pilote et nous avons une dizaine en cours d'agrément. Nous allons donc recevoir une quinzaine voire une vingtaine d'entreprises dans les domaines de l'industrie et des services. M. le Président Directeur général, quelle part de marché représentent aujourd'hui les Ntic dans l'économie en Afrique?
Les Ntic ne pèsent pour l'instant rien dans l'économie en Afrique. Pour les dix années à venir, le marché des Ntic et de la biotechnologie est estimé à environ 5000 Milliards d'Euros dans le monde. Les pays africains ne fabriquent pas encore des équipements Ntic. Il y a quelques tentatives mais cela ne représente rien dans l'économie mondiale. La Chine produit 75% des Cdrom dans le monde. Les Etats-Unis dominent le marché de la biotechnologie. Ils sont imités par les pays asiatiques. Il y a des soupçons de recherche en Afrique du sud, mais ce qu'il faut savoir, c'est que nous sommes encore en retard sur les autres... Les Africains doivent se persuader que le succès appartient à ceux qui voient les opportunités avant qu'elles ne deviennent évidentes aux yeux des autres. Nous devons cesser d'être de simples consommateurs car nous n'avons rien à envier aux autres. Les Africains de la diaspora ne doivent pas se contenter de critiquer leurs dirigeants. Ils doivent trouver les moyens de participer activement à la formulation et à la mise en œuvre des stratégies appropriées au développement de leur continent. C'est une invitation que je leur adresse avec la forte conviction qu'ils en ont la capacité.

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