C’est un «Théâtre de verdure» et une salle d’exposition du Centre culturel français d’Abidjan (Ccf), qui ont fait le plein de férus de la culture, mais aussi d’émotions, pour sa réouverture, lundi soir, à l’occasion du vernissage de la 12ème édition de Arkadi, qui signifie «L’art est bon» en malinké. Créations vestimentaires, musique et chants, peinture, sculpture et design, ont fusionné dans une harmonie conjuguée pour donner à ce lever de rideau de l’évènement du Bin Kadi So (traduisez, «La maison du bonheur total» en malinké) de Marie Josée Hourantier, des allures édéniques. Rompant, par ailleurs, avec les traditionnelles cérémonies inaugurales, le vernissage de lundi n’a pas sacrifié aux pompeux et par trop politiques discours. L’art sous toutes ses coutures a fait sien le trône, ou plutôt la scène (et les cimaises) du Ccf. Sous les regards enthousiasmés des ministres Augustin Kouadio Komoé, de la Culture et de la Francophonie, président de la cérémonie, Léon Emmanuel Monnet, des Mines et de l’Energie et de Mme Agnès Monnet, directrice de l’Agence de coopération française. On notait aussi les présences distinguées de SEM. André Janier, ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, de l’ex-ministre de la Culture et de la Francophonie, Pr Zadi Zaourou, et des acteurs majeurs de la culture en Côte d’Ivoire. Après une geste, mêlant chant, musique lyrique et poésie, menée par une Wendyam au talent surdimensionné, accompagnée par la troupe du Bin Kadi So dont elle est l’égérie et le Yakomin (orchestre philharmonique traditionnel africain), se succédèrent sur la scène, quatre stylistes. D’abord Norbert Akou. Avec des tenues mi-ville mi-soirée, puis, opérant une performance alliant peinture et mode, en direct, il a montré la véracité de l’adage selon lequel aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. Puis, dans la même veine, la jeune créatrice, Makodjiby, dans un éclectisme enjoué, lâchera, telles des félines domestiquées, des mannequins sur le «T» improvisé, pour laisser le public se délecter de son empreinte futuriste. Eloi Sessou, valeur montante de la mode ivoirienne, qui suit confirmera le bien que les esthètes pensent de lui, avec la présentation de modèles façonnés dans du pagne wax, et dont la marque distinctive est la finition florale qu’il leur donne, grâce à des accessoires aussi originaux que chatoyants. Enfin, c’est la créatrice de mode, Nawal El Assad, chantre du dialogue interculturel, qui a clos le côté défilé. Dans la mouvance de «Trilogie» et de la collection «Les Reines d’Egypte» qu’elle a promues en 2008 à Abidjan, au Caire et à Paris, elle a offert au public un soupçon de Néfertiti, Cléopâtre et La Reine de Saba. Un retour dans l’Egypte ancienne, cousu sur le fil de la modernité, avec une dextérité impériale, en somme. Une visite guidée de l’exposition d’arts plastiques (peinture, sculpture, tapisserie, photographie et design), a permis aux invités de découvrir les pièces d’une trentaine d’artistes. Des signatures de référence aux pinceaux en herbe. Commentant ce vernissage aux allures arc-en-ciel, le ministre de la Culture et de la Francophonie, affirme qu’il est «l’expression du dynamisme jamais démenti, mais qui reprend du souffle avec la réouverture du Ccf, et dont la dimension atteinte par Arkadi en 12 éditions, est un indice fort». Idem pour l’ambassadeur de France, qui soutient que «c’est l’illustration du retour à la normale en Côte d’Ivoire». Le directeur général de Côte d’Ivoire Telecom, sponsor officiel de Arkadi, depuis 6 éditions, dira que «la culture est le socle d’édification d’une société. Et, une entreprise qui se veut citoyenne et qui défend des valeurs, ne peut que soutenir une telle action». C’est donc, tous émus, que des spectateurs n’ont cessé de clamer haut et fort: «Arkadi dê !».
Aujourd’hui, après la table ronde autour du thème des «Pierres vivantes», a lieu la cérémonie de dédicace des œuvres «Les quatrains du dégoût» de Zadi Zaourou, «Au coin de la rue, la vie m’attendait» de Flore Hazoumé et «Et à l’aube, tu t’en allais» d’Aïssatou Seck. Ce sera à 17 h. Show final ?
Demain, avec le spectacle «Entre chair et ciel, Héloïse et Abélard», adaptation du roman de Christiane Singer, «Une passion», dans une mise en scène de Marie Josée Hourantier et des costumes de Nawal el Assad.
Remi Coulibaly
Aujourd’hui, après la table ronde autour du thème des «Pierres vivantes», a lieu la cérémonie de dédicace des œuvres «Les quatrains du dégoût» de Zadi Zaourou, «Au coin de la rue, la vie m’attendait» de Flore Hazoumé et «Et à l’aube, tu t’en allais» d’Aïssatou Seck. Ce sera à 17 h. Show final ?
Demain, avec le spectacle «Entre chair et ciel, Héloïse et Abélard», adaptation du roman de Christiane Singer, «Une passion», dans une mise en scène de Marie Josée Hourantier et des costumes de Nawal el Assad.
Remi Coulibaly