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Politique Publié le jeudi 15 janvier 2009 | Le Nouveau Réveil

Démocratie tâtonnante en Côte d`Ivoire : Medias et société civile “se chamaillent” à un panel

L'Opération des nations unies en Côte d'Ivoire, Onuci, a initié, hier, à son siège à Attécoubé, un panel sur le thème : "Le rôle des medias et de la société civile dans le processus démocratique" développé au cours des communications des conférenciers Derek Quinn, consultant medias Onuci, Guillaume Ngefa, directeur adjoint division des droits de l'homme, SE Merete Lundemo, Ambassadeur de la Norvège en Côte d'Ivoire, et Dénis Kah Zion, président du Groupement des éditeurs de presse de Côte d'Ivoire, GEPCI. Selon le premier intervenant, les medias sont d'une importance capitale dans l'instauration de toute démocratie digne de ce nom. La société civile doit également jouer le rôle qui est le sien. "Vous avez le pouvoir, exercez-le! N'ayez pas peur de faire votre travail". SE Merete a présenté l'exemple "édifiant" de son pays où société civile, medias et gouvernement oeuvrent en partenariat pour consacrer durablement la démocratie. "Les trois acteurs se partagent les valeurs que sont l'ouverture, la transparence et l'Etat de droit qui permettent une exécution correcte de la démocratie…Pour l'entrée de la Norvège dans l'UE, il s'est instauré des discussions entre la société civile et le gouvernement". Le directeur adjoint de la division des droits de l'homme a notifié que la société civile et les medias doivent travailler de concert pour faire avancer la démocratie…les medias sont membres de la société civile. De l'avis du président du GEPCI, Kah Zion, "Quand on parle de démocratie en Côte d'Ivoire, tous les acteurs sociaux devraient être interpellés : les décideurs, la société civile, la presse, la communauté internationale. Curieusement, l'opinion nette qui se dégage est que tous les citoyens se focalisent sur les medias. Est-ce à cause de leur rôle d'intermédiaire qui les place à la conjonction des opinions ? Alors qu'on peut avoir une société civile dont la neutralité positive peut faire avancer la démocratie. Hélas, on en voit des sociétés civiles complices qui accompagnent les pires dictatures… Accompagner le processus démocratique, en l'espèce, accompagner la sortie de crise ne veut dire pousser le journaliste à tremper dans le mensonge, à cacher la vérité au peuple. Ce serait tuer l'essence même des medias". Sujet d'intérêt, les échanges ayant suivi les exposés ont été singulièrement animés.
Echanges houleux
Le Secrétaire général du SYNAPPCI, Guillaume Gbato, a attiré l'attention de la communauté internationale sur les conditions de vie et de travail des journalistes. Mais, il n'a pas omis de reconnaître la part de responsabilité de ceux-ci dans la crise ivoirienne. Les membres de la société civile présents à ce panel n'ont pas du tout boudé leur liberté d'expression. Les différentes organisations non gouvernementales, Ong, ont reproché aux medias leur rôle dans l'enveniment de la crise que traverse le pays. Marguerite Yoli Bi, du réseau WANEP-CI, s'est indignée de ce que certains medias dont la RTI auraient boycotté, leurs manifestations. Une attitude qu'elle aimerait voir corrigée. Fernand Gauze de la Convention de la société civile ivoirienne a lui affirmé que la presse est parfois "victime de journalisme alimentaire". Il a demandé "l'instauration en Côte d'Ivoire d'une varie presse responsable et respectable et la création d'une nouvelle passerelle entre la société civile et les medias en Côte d'Ivoire". Pour Me Josiane Diallo, présidente de l'association des femmes, il faut créer un cadre permanent de concertation entre la société civile et les medias. "Qu'on arrête d'écrire n'importe quoi dans les journaux, le CNCA, l'OLPED… ne fonctionnent pas", a-t-elle asséné. En réaction, le président du GEPCI, Dénis Kah Zion, a appelé à la courtoisie dans les interventions. Car "Les journalistes ne sont pas les seuls à mettre le feu. Nous sommes conscients de nos responsabilités…En Côte d'Ivoire, personne n'est propre, mettons-nous ensemble pour travailler". Mme Bernise N'guessan, conseiller technique du ministre de la Communication, répondant à une interpellation du président du GEPCI, a indiqué que l'Etat œuvre en faveur des medias. Elle a notamment cité la mise de la loi sur la presse de 2004, la carte d'identité des journalistes professionnels, le fonds d'aide à la presse. Le président de l'OLPED, Zio Moussa a dénoncé les propos discourtois et outrageants de Guillaume Ngefa et de Fernand Gauze de la société civile ivoirienne. "Je voudrais dire à MM. Ngefa et Gauze que s'ils étaient des journalistes, ils seraient de piètres journalistes, car ils parlent de choses qu'ils ne savent pas. Le CNCA n'est pas n'importe quoi. Si les Ong se comportent de la sorte, nous ne pouvons pas être partenaires…" L'Ambassadeur Merete a signifié pour sa part qu'"il revient à la société civile de se montrer crédible et digne de considération". Mme Gogoua, de l'ONEF a invité les uns et les autres à mettre balle à terre et à travailler dans le sens qui arrange le processus démocratique. Le MIDH, par la voix de son président, Me Traoré Drissa, a souhaité le renouvellement des instances dirigeantes des organes de régulations des medias.
P. Tadjau et Serges Amani
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