Entre le maire de Treichville et les commerçants sinistrés de Belleville, c’est toujours «la guerre». Entre les deux parties, les forces de l’ordre fortement armées s’interposent.
Armées de matraques et autres équipements anti-émeute, les forces de l’ordre composées essentiellement d’éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCos) sont positionnées depuis les premières heures de la matinée à plusieurs endroits du marché de Belleville. Elles ont bloqué les principales entrées. Ainsi personne ne pouvait avoir accès aux lieux. Alors que les commerçants avaient convié à une réunion des représentations diplomatiques et la société civile. Le Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire (Cfc-ci), ulcéré par les agissements de l’autorité municipale, se proposait de tenir une conférence pour dénoncer «la cupidité, l’abus de pouvoir et la dégradation des conditions de vie des opérateurs économiques» installés au marché de Belleville. La mairie de Treichville, criant à la manipulation n’a pas hésité à renforcer le dispositif policier qui surveille la zone depuis le début des manifestations. «Ces gens veulent empêcher la remise en ordre des infrastructures du marché. L’anarchie ne doit pas être acceptée et des consignes fermes sont données aux forces de sécurité pour garantir l’ordre public», martèle un conseiller municipal. Quelques «gros bras» étaient également visibles pour décourager tout rassemblement sur les artères du quartier. «On nous a demandé de tout mettre en œuvre pour empêcher de retomber dans les scènes désolantes d’affrontements violents entre manifestants aux conséquences toujours désastreuses pour les innocents», indique un agent de sécurité. Devant ce déploiement, le Conseil fédéral des commerçants s’est finalement résolu à organiser la réunion à son siège. «Les jours prochains s’annoncent rudes parce que trop c’est trop», a déclaré le président Lamine Ouattara, jugeant les prix d’acquisition arrêtés par la mairie exorbitants. «Le Conseil fédéral est candidat à la construction du marché. Nous avons les moyens matériels et financiers de prendre en charge le projet. Nous sommes également les moins-disant car là où nous proposons 150.000 Fcfa au commerçant, la mairie exige 400.000 Fcfa à 600.000 Fcfa. Nous ne comprenons pas pourquoi François Albert Amichia cherche coûte que coûte à s’emparer d’un projet que les commerçants veulent réaliser eux-mêmes.
L’organisation que je dirige ne saurait accepter qu’on veuille faire le bonheur de ses membres à sa place et contre elle», a fulminé M. Ouattara, critiquant les comportements xénophobes et le manque de sérieux des agents de la collectivité locale. «Ils ont encore les idées du genre les commerçants sont des étrangers et ils peuvent tout admettre. Je voudrais dire que la tendance s’est inversée. Les étrangers n’ont plus pignon sur rue», a-t-il ajouté. Les commerçants de Treichville ont eu le soutien massif de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci). Le vice-président de cette structure Farikou Soumahoro a marqué sa solidarité «aux victimes des abus du maire» et juré qu’il prendra une «part décisive dans la lutte». Il s’est insurgé contre la tendance à marginaliser les commerçants qui constituent l’une des forces de l’économie de ce pays avec, dit-il, 32 % du Produit intérieur brut (Pib). «On ne peut pas continuer à nous infantiliser. Quand le black market a brulé à Adjamé, ce sont les commerçants eux-mêmes qui ont reconstruit. Nous allons faire en sorte que le marché de Treichville revienne aux commerçants», a-t-il promis.
Lanciné Bakayoko
Armées de matraques et autres équipements anti-émeute, les forces de l’ordre composées essentiellement d’éléments du Centre de commandement des opérations de sécurité (CeCos) sont positionnées depuis les premières heures de la matinée à plusieurs endroits du marché de Belleville. Elles ont bloqué les principales entrées. Ainsi personne ne pouvait avoir accès aux lieux. Alors que les commerçants avaient convié à une réunion des représentations diplomatiques et la société civile. Le Conseil fédéral des commerçants de Côte d’Ivoire (Cfc-ci), ulcéré par les agissements de l’autorité municipale, se proposait de tenir une conférence pour dénoncer «la cupidité, l’abus de pouvoir et la dégradation des conditions de vie des opérateurs économiques» installés au marché de Belleville. La mairie de Treichville, criant à la manipulation n’a pas hésité à renforcer le dispositif policier qui surveille la zone depuis le début des manifestations. «Ces gens veulent empêcher la remise en ordre des infrastructures du marché. L’anarchie ne doit pas être acceptée et des consignes fermes sont données aux forces de sécurité pour garantir l’ordre public», martèle un conseiller municipal. Quelques «gros bras» étaient également visibles pour décourager tout rassemblement sur les artères du quartier. «On nous a demandé de tout mettre en œuvre pour empêcher de retomber dans les scènes désolantes d’affrontements violents entre manifestants aux conséquences toujours désastreuses pour les innocents», indique un agent de sécurité. Devant ce déploiement, le Conseil fédéral des commerçants s’est finalement résolu à organiser la réunion à son siège. «Les jours prochains s’annoncent rudes parce que trop c’est trop», a déclaré le président Lamine Ouattara, jugeant les prix d’acquisition arrêtés par la mairie exorbitants. «Le Conseil fédéral est candidat à la construction du marché. Nous avons les moyens matériels et financiers de prendre en charge le projet. Nous sommes également les moins-disant car là où nous proposons 150.000 Fcfa au commerçant, la mairie exige 400.000 Fcfa à 600.000 Fcfa. Nous ne comprenons pas pourquoi François Albert Amichia cherche coûte que coûte à s’emparer d’un projet que les commerçants veulent réaliser eux-mêmes.
L’organisation que je dirige ne saurait accepter qu’on veuille faire le bonheur de ses membres à sa place et contre elle», a fulminé M. Ouattara, critiquant les comportements xénophobes et le manque de sérieux des agents de la collectivité locale. «Ils ont encore les idées du genre les commerçants sont des étrangers et ils peuvent tout admettre. Je voudrais dire que la tendance s’est inversée. Les étrangers n’ont plus pignon sur rue», a-t-il ajouté. Les commerçants de Treichville ont eu le soutien massif de la Fédération nationale des commerçants de Côte d’Ivoire (Fenacci). Le vice-président de cette structure Farikou Soumahoro a marqué sa solidarité «aux victimes des abus du maire» et juré qu’il prendra une «part décisive dans la lutte». Il s’est insurgé contre la tendance à marginaliser les commerçants qui constituent l’une des forces de l’économie de ce pays avec, dit-il, 32 % du Produit intérieur brut (Pib). «On ne peut pas continuer à nous infantiliser. Quand le black market a brulé à Adjamé, ce sont les commerçants eux-mêmes qui ont reconstruit. Nous allons faire en sorte que le marché de Treichville revienne aux commerçants», a-t-il promis.
Lanciné Bakayoko