La session 2009 du Conseil économique et social (Ces) s’est ouverte hier au siège de ladite institution à Abidjan. Au cours de cette cérémonie qui a réuni 90 conseillers sur les 114 attendus, le président de l’institution s’est adressé à ses pairs. Laurent Dona Fologo a indiqué les orientations de cette institution pour l’année 2009du nouvel exercice. Se prononçant sur la situation socio politique du pays, Fologo s’est vertement attaqué à l’opération d’identification et d’enrôlement qui, selon lui, est une perte inutile de temps. « La Côte d’Ivoire organise des élections depuis 1946, c’est-à-dire bien avant les indépendances. Le listing électoral de 2000 n’a été contesté par aucun acteur politique. Il est surprenant que l’on revienne sur ces acquis engendrant, de ce fait, des pertes inutiles de temps et d’argent. Le problème des élections de 2000 n’est pas une question de liste électorale. C’était simplement un problème de candidatures », a estimé le patron du Ces. Avec la verve qu’on lui connait, le père du « sursaut national » estime également que la Côte d’Ivoire est à mesure d’organiser avec succès ses propres élections comme cela l’a été dans d’autres pays africains. « Si des élections ont pu être organisées chez d’autres frères africains et par eux-mêmes, lesquelles élections ont été saluées par la communauté internationale, pourquoi n’était-il pas possible, avec les réajustements à apporter au listing existant, de faire de même chez nous ? À la vérité, le mal ivoirien s’appelle manque de confiance les uns dans les autres et le prix à payer, c’est ce que nous vivons en ce moment », a-t-il déploré. En dépit de ces observations, Fologo, tout en réaffirmant sa confiance aux structures chargées d’organiser les élections, a reconnu que « l’Accord politique de Ouagadougou reste la seule boussole pour sortir le pays de la crise ». Se prononçant sur l’élection du nouveau président américain, le patron du Ces a indiqué que ce scrutin est une interpellation pour les Ivoiriens. « L’élection de Barack Obama, un Américain Noir d’origine africaine dont les suffrages ont dépassé les classiques oppositions républicains-démocrates, Blancs-Noirs, riches-pauvres est une interpellation. C’est un exemple à méditer, surtout pour ceux qui réfléchissent encore, dans nos pays en terme de fief électoral fondé sur l’ethnie, la langue ou la religion», a-t-il averti.
Kra Bernard (Stagiaire)
Kra Bernard (Stagiaire)