Le Conseil de sécurité de l’ONU lèvera-t-il les sanctions prises contre Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou ? Quand cela pourra-t-il se faire ? A ces deux questions, une source crédible proche de l’ONUCI s’est voulue claire au cours d’un échange vendredi avec elle : «ces sanctions ne seront pas levées avant la tenue des élections présidentielles. C’est vrai que le processus de paix est sur la bonne voie et que ces trois personnes participent à la normalité de la situation mais il faut demeurer vigilants. D’où le maintien de ces sanctions». Nos tentatives pour joindre hier M. Hamadoun Touré, porte-parole de l’ONUCI, afin d’avoir la position officielle de la structure sur ces questions, ont été vaines. Cependant, connaissant à l’aune de la crise ivoirienne, le fonctionnement des Nations unies, il faut croire que l’ONU ne prévoit pas la levée des sanctions contre Blé, Djué et Fofié, dans l’immédiat. A savoir, avant la tenue des élections présidentielles. Des élections dont le représentant spécial du SG de l’ONU en Côte d’Ivoire, M. Young Choi, a envisagé récemment dans son rapport au Conseil de sécurité, le premier tour pour octobre 2009.
L’attitude de l’ONU vis-à-vis de Blé, Djué et Fofié apparaît, sans conteste, en déphasage avec l’évolution positive du processus de paix en Côte d’Ivoire depuis la signature en mars 2007 de l’Accord politique de Ouagadougou entre le Pouvoir ivoirien et les forces nouvelles (les ex-rebelles). Une évolution positive à laquelle Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou ont apporté, chacun à son niveau, une contribution notable. Le leader de la jeunesse patriotique, Charles Blé Goudé, président du COJEP, a multiplié depuis 2007, les initiatives pour engager une réconciliation entre les ex-rebelles, la jeunesse qui leur est proche et les patriotes. Mais également avec les jeunesses des partis de l’opposition. Blé et ses amis de la galaxie patriotique se sont rendus dans le fief des ex-rebelles. A l’inverse, ils ont accueilli des responsables de premier plan des Forces Nouvelles dans les localités du Sud où ceux-ci craignaient jusque-là de se rendre. L’on parle même aujourd’hui, d’une amitié suivie entre Blé Goudé et le «commandant» Issiaka Ouattara dit Wattao des forces nouvelles.
De son côté, Eugène Djué, un autre leader de la galaxie patriotique, sillonne depuis 2007 la région de Bouaké pour porter le message de la réconciliation et de la paix. Il y rencontre en tout convivialité les ex-rebelles et leurs rapports sont totalement aux antipodes de l’adversité. L’ex-chef rebelle Fofié Kouakou, Com’zone de Korhogo, figure au niveau des forces nouvelles parmi ceux qui soutiennent sincèrement, a-t-on appris, l’Accord politique de Ouagadougou.
La levée des sanctions contre Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou pourraient sonner, à notre sens, comme un soutien voire un encouragement de l’ONU à l’endroit de ces trois personnes afin qu’elles poursuivent leur croisade pour la paix. «Si le but recherché par l’imposition des sanctions était de parvenir à la réconciliation et à la fin de la guerre, pourquoi les maintenir maintenant ? Existe-t-il un autre objectif que veut atteindre l’ONU en maintenant ces sanctions alors que le contexte de l’année 2007 est totalement différent de celui de 2004, date à laquelle a été votée la résolution 1572 ? Comment peut-on reprendre en octobre 2007, le contenu et le ton de la résolution 1643 votée en décembre 2004 ? (…) Ceux qui faisaient la guerre hier sont les meilleurs amis aujourd’hui. Le Premier ministre Guillaume Soro était, il y a deux jours, le samedi 20, l’invité de Charles Blé Goudé dans la région natale du Président Laurent Gbagbo», se plaignait l’Ambassadeur Alcide Djédjé, Représentant de la Côte d’Ivoire à l’ONU, lors d’une adresse au Conseil de sécurité, le lundi 22 octobre 2007. Il s’élevait contre un projet de reconduction de ces sanctions qui circulait dans les couloirs du siège de l’ONU à New York.
En dépit de la colère du diplomate ivoirien, les sanctions ont été reconduites.
Le jeudi 2 février 2006, la France de concert avec le Royaume-Uni, le Danemark et la Slovaquie, a déposé auprès du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, la liste de trois ivoiriens (Blé Goudé Charles, Eugène Djué et Fofié Kouakou). A la majorité des quinze membres du Conseil de sécurité, ces trois personnes ont été frappées, dès le mardi 14 février 2006, d’une interdiction de voyager à l’étranger et du gel de leurs avoirs prévus par la résolution 1572 du 15 novembre 2004.
Blé Goudé et Eugène Djué sont accusés d’être «les instigateurs des manifestations violentes qui ont visé l’ONUCI, entre le 16 et 20 janvier 2006». La liste déposée, le jeudi 2 févier 2006, leur impute aussi «des violations des droits de l’homme et des appels à la violence». Fofié Kouakou est, pour sa part, accusé de «violations des droits de l’homme et du recrutement de mercenaires et d’enfants soldats». Son nom a été ajouté à la liste par «souci d’équilibre» entre les deux camps (Pouvoir et rébellion armée).
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr
L’attitude de l’ONU vis-à-vis de Blé, Djué et Fofié apparaît, sans conteste, en déphasage avec l’évolution positive du processus de paix en Côte d’Ivoire depuis la signature en mars 2007 de l’Accord politique de Ouagadougou entre le Pouvoir ivoirien et les forces nouvelles (les ex-rebelles). Une évolution positive à laquelle Charles Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou ont apporté, chacun à son niveau, une contribution notable. Le leader de la jeunesse patriotique, Charles Blé Goudé, président du COJEP, a multiplié depuis 2007, les initiatives pour engager une réconciliation entre les ex-rebelles, la jeunesse qui leur est proche et les patriotes. Mais également avec les jeunesses des partis de l’opposition. Blé et ses amis de la galaxie patriotique se sont rendus dans le fief des ex-rebelles. A l’inverse, ils ont accueilli des responsables de premier plan des Forces Nouvelles dans les localités du Sud où ceux-ci craignaient jusque-là de se rendre. L’on parle même aujourd’hui, d’une amitié suivie entre Blé Goudé et le «commandant» Issiaka Ouattara dit Wattao des forces nouvelles.
De son côté, Eugène Djué, un autre leader de la galaxie patriotique, sillonne depuis 2007 la région de Bouaké pour porter le message de la réconciliation et de la paix. Il y rencontre en tout convivialité les ex-rebelles et leurs rapports sont totalement aux antipodes de l’adversité. L’ex-chef rebelle Fofié Kouakou, Com’zone de Korhogo, figure au niveau des forces nouvelles parmi ceux qui soutiennent sincèrement, a-t-on appris, l’Accord politique de Ouagadougou.
La levée des sanctions contre Blé Goudé, Eugène Djué et Fofié Kouakou pourraient sonner, à notre sens, comme un soutien voire un encouragement de l’ONU à l’endroit de ces trois personnes afin qu’elles poursuivent leur croisade pour la paix. «Si le but recherché par l’imposition des sanctions était de parvenir à la réconciliation et à la fin de la guerre, pourquoi les maintenir maintenant ? Existe-t-il un autre objectif que veut atteindre l’ONU en maintenant ces sanctions alors que le contexte de l’année 2007 est totalement différent de celui de 2004, date à laquelle a été votée la résolution 1572 ? Comment peut-on reprendre en octobre 2007, le contenu et le ton de la résolution 1643 votée en décembre 2004 ? (…) Ceux qui faisaient la guerre hier sont les meilleurs amis aujourd’hui. Le Premier ministre Guillaume Soro était, il y a deux jours, le samedi 20, l’invité de Charles Blé Goudé dans la région natale du Président Laurent Gbagbo», se plaignait l’Ambassadeur Alcide Djédjé, Représentant de la Côte d’Ivoire à l’ONU, lors d’une adresse au Conseil de sécurité, le lundi 22 octobre 2007. Il s’élevait contre un projet de reconduction de ces sanctions qui circulait dans les couloirs du siège de l’ONU à New York.
En dépit de la colère du diplomate ivoirien, les sanctions ont été reconduites.
Le jeudi 2 février 2006, la France de concert avec le Royaume-Uni, le Danemark et la Slovaquie, a déposé auprès du comité des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU, la liste de trois ivoiriens (Blé Goudé Charles, Eugène Djué et Fofié Kouakou). A la majorité des quinze membres du Conseil de sécurité, ces trois personnes ont été frappées, dès le mardi 14 février 2006, d’une interdiction de voyager à l’étranger et du gel de leurs avoirs prévus par la résolution 1572 du 15 novembre 2004.
Blé Goudé et Eugène Djué sont accusés d’être «les instigateurs des manifestations violentes qui ont visé l’ONUCI, entre le 16 et 20 janvier 2006». La liste déposée, le jeudi 2 févier 2006, leur impute aussi «des violations des droits de l’homme et des appels à la violence». Fofié Kouakou est, pour sa part, accusé de «violations des droits de l’homme et du recrutement de mercenaires et d’enfants soldats». Son nom a été ajouté à la liste par «souci d’équilibre» entre les deux camps (Pouvoir et rébellion armée).
Didier Depry didierdepri@yahoo.fr