Les populations rurales des 10 villages de la sous-préfecture d'Assikoi, dans le canton Annapé, dans le département d’Adzopé éprouvent d'énormes difficultés pour se déplacer dans la région. La raison, le réseau routier, en toute saison et de façon générale, est impraticable. Naturellement, les transporteurs, soucieux de préserver leurs véhicules, n’osent pas s’aventurer dans cet “enfer”. Depuis belle lurette, les pistes villageoises, à plusieurs endroits, ont été abandonnées sans bénéficier de réels travaux d’entretien. Ainsi, l'avènement des Conseils généraux en 2002 a, un tant soit peu, fait naître une lueur d’espoir pour les populations locales. Mais les investissements de plus de 199 millions FCFA consacrés à ce secteur pour désenclaver la zone, n’ont pas changé grand-chose. La réalité est qu'après les dernières pluies, la région semble revenue à la case départ. Nids de poule et autres crevasses par-ci, rigoles prononcées au-travers de la chaussée par-là, ainsi que des routes rétrécies et cabossées à plusieurs endroits défient au quotidien les rares véhicules qui empruntent ces pistes. Face à cette situation désastreuse qui constitue un véritable danger pour les usagers, les transporteurs, du moins les propriétaires des véhicules de transport en commun communément appelés “Badjan” ou “Dyna” refusent d'assurer la desserte du canton Annapé, pour éviter de fréquentes pannes techniques. Ce sont seulement 3 ou 4camions-bennes de type “Kia” et autres véhicules bâchés conçus pour prendre des bagages qui assurent le transport les populations dans tout le canton. On imagine donc les conditions dans lesquelles se déplacent les populations qui ont véritablement besoin d’être soulagées. Dans ce contexte, les accidents de la circulation sont devenus fréquents. Et pour parcourir un trajet Adzopé-Diasson distant de 27km, il faut au minimum passer 1h30mn et les véhicules sont condamnés à faire seulement un aller chaque jour car le retour se fait le lendemain. Le voyageur, qui n’est pas au rendez-vous au départ du véhicule, doit prendre son mal en patience en attendant le lendemain. C’est à une gymnastique angoissante que sont soumises les populations du fait du mauvais état des routes. “Cela fait des années et des années que nous interpellons nos autorités locales et nos cadres, pour nous sortir définitivement de cet enclavement. Nous ne savons plus que faire. Nous sommes obligés de nous en accommoder, malgré nous”, a déploré un habitant du village de Diasson, le sexagénaire Jérémie Assika Agnan. Qui appelle vivement le Conseil général d’Adzopé à les sortir de cette situation.
Patrice Tapé
Patrice Tapé