Après la présentation, le 21 janvier, à New York, devant le Conseil de sécurité, du 19e rapport du Sg de l’Onu par Young Jin Choi, le représentant spécial de la Côte d’Ivoire a fait un plaidoyer.
Monsieur le président,
Ma délégation voudrait saisir l’opportunité de cette séance du Conseil de sécurité consacrée au 19ème rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire pour présenter les récentes évolutions de la situation en Côte d’Ivoire au nom du Gouvernement ivoirien.
Permettez-moi, avant tout propos, de féliciter le Secrétaire général pour la qualité de ce Rapport qui tient compte des efforts fournis par les parties ivoiriennes en vue de mettre en œuvre le processus de paix initié suite à la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou.
Nos remerciements vont également à l’endroit de la Présidence du Conseil de sécurité pour ce mois de janvier, assumée par la Représentation de la République Française. Au nom du Gouvernement ivoirien, nous voudrions encore une fois, exprimer toute notre appréciation, à l’Ambassadeur Jean-Maurice Ripert, et à son équipe, pour la conduite exemplaire des travaux du Conseil.
Le Gouvernement ivoirien a examiné avec beaucoup d’attention, le présent rapport du Secrétaire général qui rend compte de la situation en Côte d’Ivoire et présente des critères pour une éventuelle réduction progressive des effectifs militaires de l’Onuci.
Nous nous réjouissons du signal fort lancé par les Nations Unies à travers les recommandations du Secrétaire général visant à réduire la présence militaire de l’Onu en Côte d’Ivoire. Cela confirme les progrès notables accomplis depuis l’appropriation par les protagonistes ivoiriens du processus de sortie de crise avec la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou. C’est le lieu de remercier le Représentant spécial du Secrétaire général, l’ambassadeur Choi, pour son appréciation objective de la réalité ivoirienne et pour ses actions menées en faveur du retour effectif de la paix dans mon pays.
Ces progrès ont été consolidés avec la signature, le 22 décembre dernier, d’un quatrième avenant de l’Accord de Ouagadougou qui précise les modalités et le calendrier pour la conduite des opérations de désarmement des ex-combattants des Forces nouvelles et le démantèlement des milices, le lancement du processus de réunification des forces de défense et de sécurité ivoiriennes et l’achèvement du redéploiement de l’administration publique sur l’ensemble du territoire, y compris le redéploiement du corps préfectoral, de l’appareil judiciaire et de l’administration fiscale et douanière.
Monsieur le président,
Je suis heureux de vous annoncer que la mise en œuvre de ce 4ème Accord a débuté puisque le Gouvernement ivoirien a procédé, ce jeudi 15 janvier 2009, à une double cérémonie marquant le retour de l’administration financière et judiciaire en zone Centre, nord et ouest c’est-à-dire les zones précédemment occupées par les Forces nouvelles. A propos de l’Administration financière, il faut indiquer qu’après une phase de sensibilisation en cours, l’ouverture des postes douaniers de Ouangolo, Pogo et Bouaké sera effective le 2 février 2009, c’est-à-dire dans moins de dix jours. L’administration fiscale quant à elle est en train d’être déployée dans les ex-zones occupées. Concernant l’Administration judiciaire, quelque 380 membres du personnel judiciaire comprenant des magistrats, des greffiers et des gardes pénitentiaires ont été présentés à Bouaké et doivent être redéployés dans les zones centre, nord et ouest dans le cadre de la restauration de l’Autorité de l’Etat et du redéploiement de l’Administration sur l’ensemble du territoire national. La Police et la Gendarmerie sont également en train d’être redéployées pour soutenir les autres administrations. Les Commissariats de Police et les brigades de gendarmerie seront ouverts pour accueillir les 3400 éléments des brigades mixtes dont la liste est en train d’être dressée par le Centre de commandement intégré qui est déjà en possession d’une partie du financement de cette opération.
Concernant l’identification des populations, le Gouvernement ivoirien vient de procéder, ce 15 janvier 2009, au décaissement de la somme de 4,6 milliards de francs CFA, soit environ 10 millions de dollars américains, au bénéfice de la Commission électorale indépendante (Cei) et de l’ensemble des structures nationales en charge du processus d’enrôlement, afin de poursuivre et d’achever l’opération en cours dont la fin est prévue pour le 28 février 2009. Ce décaissement prend aussi en charge le redéploiement de l’administration judiciaire, conformément aux recommandations du 4ème Accord complémentaire de Ouagadougou. Ce décaissement vient s’ajouter au montant de 2,3 milliards de francs CFA déjà décaissée au début du mois de janvier 2009, soit un total cumulé de 6,9 milliards de francs CFA qui équivaut à environ 14 millions de dollars US sur un total de 15 millions de dollars US demandés par la Commission électorale indépendante pour déployer à travers tout le pays les 4 000 équipes restantes pour l’identification et l’inscription sur les listes électorales
Le prochain décaissement d’un montant de 2,7 milliards de francs CFA soit environ 5 millions de dollars s’effectuera dans le courant du mois de février 2009. Cet effort financier de l’Etat de Côte d’Ivoire est soutenu par la communauté internationale qui s’est engagée par le biais de l’Onuci, du Pnud et de l’Union Européenne.
Monsieur le président,
Au jour d’aujourd’hui plus de 3 millions et demi de personnes ont été identifiées soit plus de la moitié des 6 millions et demi à 7 millions de personnes escomptées pour constituer le corps électoral. Comme vous pouvez le constater, Monsieur le président, le processus électoral se présente sous de bons auspices et à la mi-février, le Cadre Permanent de Concertation de l’Accord de Ouagadougou pourrait se réunir et faire des propositions de dates à la Commission Electorale Indépendante pour la tenue des élections présidentielles probablement au dernier trimestre de 2009.
La Côte d’Ivoire est certainement un pays solide mais la persistance de la crise a fini par amenuiser les ressources financières de l’Etat et à mettre à mal son équilibre financier. C’est pourquoi mon Gouvernement demande de l’aide pour permettre de financer les actions liées notamment à la démobilisation des ex-combattants, à la restauration de l’autorité de l’Etat et au redéploiement de l’administration publique sur l’ensemble du territoire national, et d’une façon générale à la consolidation de la paix. A propos de consolidation de la paix, j’aimerais saisir l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour remercier le Gouvernement français pour les appuis qu’il ne cesse d’apporter à la Côte d’Ivoire dans les instances compétentes en vue d’une réduction substantielle de la dette ivoirienne nécessaire à la relance de notre économie et à la reconstruction post-crise.
J’aimerais pour terminer appeler l’attention du Conseil sur une situation qui devient presqu’un problème humanitaire. Il s’agit des sanctions individuelles imposées jusqu’à présent à Messieurs Charles Blé Goudé, Eugène Kouadio Djué et Martin Fofié Kouakou.
Monsieur le président,
La guerre est terminée et ces trois personnalités jouent un rôle important dans le processus de sortie de crise. Ma délégation souhaite qu’il soit mis fin à cette dure épreuve qui devient dramatique pour ces oubliés du processus de réconciliation nationale.
Je vous remercie.
SEM Alcide Djédjé, représentant spécial de la Côte d’Ivoire à l’Onu
Monsieur le président,
Ma délégation voudrait saisir l’opportunité de cette séance du Conseil de sécurité consacrée au 19ème rapport du Secrétaire général sur l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire pour présenter les récentes évolutions de la situation en Côte d’Ivoire au nom du Gouvernement ivoirien.
Permettez-moi, avant tout propos, de féliciter le Secrétaire général pour la qualité de ce Rapport qui tient compte des efforts fournis par les parties ivoiriennes en vue de mettre en œuvre le processus de paix initié suite à la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou.
Nos remerciements vont également à l’endroit de la Présidence du Conseil de sécurité pour ce mois de janvier, assumée par la Représentation de la République Française. Au nom du Gouvernement ivoirien, nous voudrions encore une fois, exprimer toute notre appréciation, à l’Ambassadeur Jean-Maurice Ripert, et à son équipe, pour la conduite exemplaire des travaux du Conseil.
Le Gouvernement ivoirien a examiné avec beaucoup d’attention, le présent rapport du Secrétaire général qui rend compte de la situation en Côte d’Ivoire et présente des critères pour une éventuelle réduction progressive des effectifs militaires de l’Onuci.
Nous nous réjouissons du signal fort lancé par les Nations Unies à travers les recommandations du Secrétaire général visant à réduire la présence militaire de l’Onu en Côte d’Ivoire. Cela confirme les progrès notables accomplis depuis l’appropriation par les protagonistes ivoiriens du processus de sortie de crise avec la signature de l’Accord Politique de Ouagadougou. C’est le lieu de remercier le Représentant spécial du Secrétaire général, l’ambassadeur Choi, pour son appréciation objective de la réalité ivoirienne et pour ses actions menées en faveur du retour effectif de la paix dans mon pays.
Ces progrès ont été consolidés avec la signature, le 22 décembre dernier, d’un quatrième avenant de l’Accord de Ouagadougou qui précise les modalités et le calendrier pour la conduite des opérations de désarmement des ex-combattants des Forces nouvelles et le démantèlement des milices, le lancement du processus de réunification des forces de défense et de sécurité ivoiriennes et l’achèvement du redéploiement de l’administration publique sur l’ensemble du territoire, y compris le redéploiement du corps préfectoral, de l’appareil judiciaire et de l’administration fiscale et douanière.
Monsieur le président,
Je suis heureux de vous annoncer que la mise en œuvre de ce 4ème Accord a débuté puisque le Gouvernement ivoirien a procédé, ce jeudi 15 janvier 2009, à une double cérémonie marquant le retour de l’administration financière et judiciaire en zone Centre, nord et ouest c’est-à-dire les zones précédemment occupées par les Forces nouvelles. A propos de l’Administration financière, il faut indiquer qu’après une phase de sensibilisation en cours, l’ouverture des postes douaniers de Ouangolo, Pogo et Bouaké sera effective le 2 février 2009, c’est-à-dire dans moins de dix jours. L’administration fiscale quant à elle est en train d’être déployée dans les ex-zones occupées. Concernant l’Administration judiciaire, quelque 380 membres du personnel judiciaire comprenant des magistrats, des greffiers et des gardes pénitentiaires ont été présentés à Bouaké et doivent être redéployés dans les zones centre, nord et ouest dans le cadre de la restauration de l’Autorité de l’Etat et du redéploiement de l’Administration sur l’ensemble du territoire national. La Police et la Gendarmerie sont également en train d’être redéployées pour soutenir les autres administrations. Les Commissariats de Police et les brigades de gendarmerie seront ouverts pour accueillir les 3400 éléments des brigades mixtes dont la liste est en train d’être dressée par le Centre de commandement intégré qui est déjà en possession d’une partie du financement de cette opération.
Concernant l’identification des populations, le Gouvernement ivoirien vient de procéder, ce 15 janvier 2009, au décaissement de la somme de 4,6 milliards de francs CFA, soit environ 10 millions de dollars américains, au bénéfice de la Commission électorale indépendante (Cei) et de l’ensemble des structures nationales en charge du processus d’enrôlement, afin de poursuivre et d’achever l’opération en cours dont la fin est prévue pour le 28 février 2009. Ce décaissement prend aussi en charge le redéploiement de l’administration judiciaire, conformément aux recommandations du 4ème Accord complémentaire de Ouagadougou. Ce décaissement vient s’ajouter au montant de 2,3 milliards de francs CFA déjà décaissée au début du mois de janvier 2009, soit un total cumulé de 6,9 milliards de francs CFA qui équivaut à environ 14 millions de dollars US sur un total de 15 millions de dollars US demandés par la Commission électorale indépendante pour déployer à travers tout le pays les 4 000 équipes restantes pour l’identification et l’inscription sur les listes électorales
Le prochain décaissement d’un montant de 2,7 milliards de francs CFA soit environ 5 millions de dollars s’effectuera dans le courant du mois de février 2009. Cet effort financier de l’Etat de Côte d’Ivoire est soutenu par la communauté internationale qui s’est engagée par le biais de l’Onuci, du Pnud et de l’Union Européenne.
Monsieur le président,
Au jour d’aujourd’hui plus de 3 millions et demi de personnes ont été identifiées soit plus de la moitié des 6 millions et demi à 7 millions de personnes escomptées pour constituer le corps électoral. Comme vous pouvez le constater, Monsieur le président, le processus électoral se présente sous de bons auspices et à la mi-février, le Cadre Permanent de Concertation de l’Accord de Ouagadougou pourrait se réunir et faire des propositions de dates à la Commission Electorale Indépendante pour la tenue des élections présidentielles probablement au dernier trimestre de 2009.
La Côte d’Ivoire est certainement un pays solide mais la persistance de la crise a fini par amenuiser les ressources financières de l’Etat et à mettre à mal son équilibre financier. C’est pourquoi mon Gouvernement demande de l’aide pour permettre de financer les actions liées notamment à la démobilisation des ex-combattants, à la restauration de l’autorité de l’Etat et au redéploiement de l’administration publique sur l’ensemble du territoire national, et d’une façon générale à la consolidation de la paix. A propos de consolidation de la paix, j’aimerais saisir l’occasion qui m’est offerte aujourd’hui pour remercier le Gouvernement français pour les appuis qu’il ne cesse d’apporter à la Côte d’Ivoire dans les instances compétentes en vue d’une réduction substantielle de la dette ivoirienne nécessaire à la relance de notre économie et à la reconstruction post-crise.
J’aimerais pour terminer appeler l’attention du Conseil sur une situation qui devient presqu’un problème humanitaire. Il s’agit des sanctions individuelles imposées jusqu’à présent à Messieurs Charles Blé Goudé, Eugène Kouadio Djué et Martin Fofié Kouakou.
Monsieur le président,
La guerre est terminée et ces trois personnalités jouent un rôle important dans le processus de sortie de crise. Ma délégation souhaite qu’il soit mis fin à cette dure épreuve qui devient dramatique pour ces oubliés du processus de réconciliation nationale.
Je vous remercie.
SEM Alcide Djédjé, représentant spécial de la Côte d’Ivoire à l’Onu