x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le jeudi 29 janvier 2009 | Notre Voie

A l`occasion de la visite des Baoulé de Gagnoa à Mama - Gnamien Yao (ancien ministre) : "Nous voulons sonner le glas de ceux qui restent sourds aux avertissements de l`Histoire"

La communauté baoulé de Gagnoa était samedi dernier à Mama, village natal du président de la République, M. Laurent Gbagbo. A cette rencontre d’échange, l’ancien ministre Gnamien Yao a fait une adresse au nom de ses frères et sœurs, collaborateurs de leur hôte. La force de l’engagement et la teneur du message nous amène à vous le servir intégralement.


1. Excellence Monsieur le Président de la République, Permettez-moi en ma modeste qualité de porte-parole de vos collaborateurs, ressortissants des pays Baoulé, de m’associer au porte-parole des populations qui s’est exprimé avant moi, pour remercier toutes les personnalités du Département de Gagnoa en leur grade et qualité respectifs qui ont contribué au succès de cette rencontre.

Sans les nommer toutes, permettez-moi cependant de saluer Monsieur Adolphe Gadji Gnangno, dont la discrétion dans l’efficacité et la persévérance dans l’effort depuis trois ans au profit de la cohabitation fraternelle entre nos parents et leurs frères qui les ont si généreusement accueillis nous ont permis de suivre au quotidien la faisabilité du rassemblement de ce matin.

Au nom de tous, nous lui disons merci et mille fois merci pour sa foi en l’avenir d’un Département de Gagnoa paisible, prospère et toujours plus accueillant.

C’est le lieu de dire également merci et félicitation au chef central des Baoulé du département de Gagnoa, Nanan Yao Christophe ainsi qu’à ses notables pour le formidable travail qu’ils ont abattu à travers cette mobilisation.

Nous saluons également Nanan Loukou Kouakou Antoine, Chef central des Baoulé de Sinfra ainsi que ses notables pour le soutien qu’ils ont bien voulu nous apporter aujourd’hui.

Nous saluons aussi Nanan Kouadio Konan Kalonzo, Chef central des Baoulé du département d’Issia pour être venu nous soutenir.

Nous saluons enfin Nanan Kouassi N’Guessan dit Commandant, Chef central des Baoulé de la sous-préfecture de Saïoua pour sa présence à nos côtés.

"Nanan mou ôni babamou amémonidjouman". Merci

"Man Gnamien yô a mè liè !"



2. Excellence Monsieur le Président de la République, vos parents, vos frères et sœurs ressortissants des «pays baoulé» vivant dans le département de Gagnoa, membres des sphères politique, économique et civile, et nous, vos collaborateurs, sommes venus ici à Mama pour vous saluer, vous, notre Président, dire bonjour à un frère, échanger avec vous, notre chef, encourager le leader que vous êtes dans son combat pour la sauvegarde des valeurs sans lesquelles le combat de notre pays dans son ambition de devenir une grande nation serait vain.
Nous sommes venus, nous, vos collaborateurs, ressortissants «des Pays baoulé», vous apporter notre soutien dans votre détermination à consolider les bases de la démocratie en Côte d’Ivoire.

Avant d’aller plus loin, qu’il nous soit permis, au travers de notre présence, de proclamer solennellement que depuis 1990, celui ou celle qui prétend détenir un titre de propriété sur tel ou tel groupe ethnique dans la manifestation de sa volonté de solliciter les suffrages des ivoiriens, fait une mauvaise lecture de la détermination des Ivoiriens à lutter contre l’ignorance et contre les intrigues, afin de reconnaître à celui qui travaille dans l’intérêt de la Nation, ses mérites, et rien que ses mérites.


3. Excellence Monsieur le Président de la République, notre visite de Mama doit signifier pour l’homme politique que vous êtes, le début d’une éradication sans ménagement de l’ignorance, dans l’interprétation de la démocratie pluraliste, car là où se trouve l’ignorance, règne l’arrogance et le mépris. Partout où règnent l’arrogance et le mépris, sévissent les intrigues, la méchanceté, le mensonge et l’égoïsme, sans oublier bien sûr la sorcellerie.


4. Excellence Monsieur le Président de la République,

Au moment où nous mettons en œuvre le processus devant aboutir à des choix déterminants pour l’avenir de la nation, nous avons choisi de dire non aux intrigues. Notre présence est donc un avertissement à ceux qui se nourrissent d’intrigues pour étouffer les compétences.

Depuis que vous êtes à la tête de la Côte d’Ivoire, vous avez dit non aux intrigues. Quand un chef agit de cette façon, on ne peut que le soutenir, on ne peut que l’aider à réussir. Nous sommes ici pour vous soutenir.


5. Excellence Monsieur le Président de la République, le déplacement de ce jour est non seulement la perpétuation d’une tradition bien ivoirienne qui veut que quand cela se justifie, l’on traduise son admiration à celui des Ivoiriens qui s’est distingué par des actes de bravoure, et d’attachement à la patrie, mais aussi la célébration d’une denrée rare ; à savoir être «le bon prochain».


6. Excellence Monsieur le Président de la République, vous êtes pour nous et pour la grande majorité des Ivoiriens, ce «bon prochain». Pourquoi ne pas le reconnaître et ne pas le dire quand on sait que «le vrai prochain risquera sa situation, son prestige et même sa vie pour le bien-être des autres ?»


7. Excellence Monsieur le Président de la République, depuis le début des années 1950, les peuples de Côte d’Ivoire ont décidé de s’épanouir dans la démocratie. Dès lors, se trouve posée la lancinante question du choix de la source légitime de pouvoir dans cet espace d’un peu plus de 322.000 km2 que partagent dans leur diversité, plus de soixante groupes ethniques. Quarante ans plus tard, soit en 1990, alors que ce débat hantait et effrayait le quotidien des peuples africains, vous avez soutenu et mis en application le fait que «l’autorité se légitime par la volonté librement exprimée de tous».

Pour y parvenir, vous avez contribué à légaliser le système des partis multiples dans notre pays. En suscitant le retour au multipartisme en 1990, vous avez contribué également à dire et à expliquer au peuple ivoirien que la «démocratie est un régime fondé sur plusieurs partis politiques, qui implique l’acceptation de la divergence d’intérêts et d’opinions et organise la compétition électorale sur cette base». Vous avez prévenu aussi qu’en même temps que la démocratie «institutionnalise le conflit, en même temps elle offre des solutions à son règlement». En clair, «il n’existe pas de démocratie sans que soient effectués des choix tranchants pour résoudre les différends».

La conséquence évidente est que : un fils peut ne pas voter pour son père. Un beau-père peut ne pas voter son gendre. Un fils et un père peuvent ne pas militer dans le même parti. Nous sommes venus le dire à nos parents en votre présence.

8. Excellence Monsieur le Président de la République, depuis 1990, nous tous nous avons compris que «faire la politique en démocratie, veut dire choisir son camp, prendre parti. Et dans les sociétés marquées par les divisions sociales et par les incertitudes sur l’avenir, (c’est bien de le savoir, c’est même très important). Mais, en même temps, en démocratie, il faut tout faire pour que les conflits ne se transforment pas en guerre civile».

9. Excellence Monsieur le Président de la République, encore une fois, permettez-moi de dire à nos parents ici rassemblés qu’en démocratie, chacun, à un moment donné, doit se décider, doit agir avec promptitude, doit «procéder à des arbitrages et à des choix» dans l’intérêt de la nation.
C’est le lieu de rappeler qu’au cœur de notre choix collectif en faveur de la démocratie en 1990, se trouvaient aussi la consolidation de notre liberté et de notre indépendance.

Nous nous élevons contre l’idée que des peuples puissent constituer des chasses gardées pour des chapelles politiques. Nous, vos collaborateurs, sommes venus dénoncer cette forfaiture et dire à nos parents d’en faire autant et de nous suivre dans cette voie. A ce propos, Monsieur le Président, Gagnoa est le début d’une croisade qui va se poursuivre dans toutes les zones forestière du grand ouest. Croyez-le, nous ne sommes pas seuls dans notre projet. Les chefs baoulé à différents niveaux nous encouragent et nous soutiennent.


Très chers parents,

Vivez votre liberté. Vivez votre indépendance. Qu’est-ce que la liberté? Que veut dire être indépendant ? seriez-vous tentés de me demander.

Ceux qui savent disent ceci : «Etre indépendant, c’est résister aux pressions de toutes sortes. Etre indépendant, c’est se déterminer de façon autonome parce qu’il s’agit de l’avenir de tous et de chacun. Etre indépendant, c’est être libre d’effectuer un choix ou de prendre une décision, sa propre décision».

C’est pourquoi, en démocratie, il y a un temps pour débattre «des grandes questions avant que tranchent les électeurs».


10. Excellence Monsieur le Président de la République, en vérité, nos parents et nous-mêmes, sommes à Mama pour sonner le glas de cette habitude de certains Ivoiriens qui restent encore sourds aux avertissements de l’histoire dans la pratique de la démocratie.

Ceux-là oublient que «les océans de l’histoire sont agités par les vagues incessantes de la vengeance».

Nous sommes à Mama pour demander à plus d’un Ivoirien, à la suite d’esprits plus illustres que les nôtres, de s’élever «au-dessus de l’injonction de la loi du talion : «vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied».

Nous sommes ici dans cette partie si accueillante de notre pays, pour prolonger les enseignements des sages et rappeler que «la vengeance ne résout aucun problème».


11. Excellence Monsieur le Président de la République, notre venue à Mama marque sans aucun doute, la célébration de la Nation, de l’Etat et de la Solidarité nationale. En même temps, que nous affirmons notre citoyenneté, en même temps nous voulons célébrer ici à Mama, notre attachement à la mère patrie ; nous sommes donc venus réaffirmer et exprimer notre patriotisme.
En clair, nous sommes venus vous dire que nous ne faisons pas partie de ceux qu’on rapatrie en cas de cas.

Nous avons donc le devoir d’être à vos côtés comme des agents de la sécurité incendie, ceux qu’on appelle les soldats du feu, prévenir nos parents contre ses foyers incandescents qui couvent et qui risquent de se transformer en véritable incendie si l’on n’y prend garde.


12. Excellence Monsieur le Président de la République, permettez-moi de rappeler à nos parents que comme nous sommes plusieurs groupes ethniques à partager l’espace national, nous devons tout faire pour que «dans l’affirmation de nos identités culturelles respectives, nous recherchions toujours l’Equité».


13. Excellence Monsieur le Président de la République,

L’Equité que nous recherchons est «une situation dans laquelle les droits de l’individu et les droits de propriété sont appliqués de façon égale pour tous et/ou tous ont accès au service public et à l’infrastructure leur permettant de réaliser leur productivité et de matérialiser leur chance de réussite».


14. Excellence Monsieur le Président de la République, les événements que nous vivons dans notre pays nous autorisent à reconnaître qu’«une société n’est pas naturellement démocratique ; elle le devient, si la loi et les mœurs corrigent l’inégalité des ressources et leur concentration, si elles permettent la communication».

Nous avons conscience qu’il nous faut entretenir un dialogue interculturel permanent pour que tombent les murs de méfiance que certains tentent de dresser entre nous à dessein.

En se rendant ici, nos parents, pour la plupart paysans, donc membres de la sphère économique et de la société civile entendent dire à la sphère politique dominée par les partis politiques la nécessité de créer un équilibre tripartite entre les sphères politique, économique et civile. Ils souhaitent que soit mis un terme au monopole des partis politiques sur l’amour du pays, au point de le prendre en otage par leurs contradictions récurrentes.


15. Excellence Monsieur le Président de la République,

vous méritez nos soutiens et vous avez nos soutiens. Nous vous soutenons parce que vous aimez votre pays.

- Aimer son pays, «c’est être capable d’y laisser l’empreinte d’une trajectoire».

- Aimer son pays, «c’est y laisser l’écho d’une parole mémorable»,

- Aimer son pays, «c’est gagner une place sur la liste très sélective des références qui jalonnent l’histoire».

C’est pour marquer notre adhésion à votre noble combat pour la survie de la Nation ivoirienne que nous sommes venus, nous vos collaborateurs ressortissants des «pays baoulé», conduits par notre aîné, le Préfet N’ZI Paul David, Directeur de Cabinet du Président de la République, magnifier avec vous,

1. la Mobilité Sociale,
2. l’Equité,
3. le Patriotisme,
4. la Citoyenneté,
5. la Démocratie,
6. la Solidarité nationale,
7. la Liberté et l’Indépendance dans la diversité culturelle, socle d’un pluralisme positif qui donne à l’égalité des chances, tout son sens dans un régime démocratique.


16. Avec vous, Excellence Monsieur le Président de la République, comme cela se vit dans les grands pays de la liberté, nous vivons au quotidien votre idéal selon lequel «tout homme a le droit de s’élever aussi haut que lui permettent ses talents».


17. Avec vous, Excellence Monsieur le Président de la République, les Ivoiriens et les Ivoiriennes ont plus que compris, à la suite de bien d’autres peuples dans le monde que «Dieu a créé tous les hommes, et il n’en a pas créé certains pour qu’ils rampent et d’autres pour qu’ils leur grimpent sur le dos».

Merci Monsieur le Président de donner ainsi espoir aux ivoiriens de toutes conditions.

Bonne et heureuse année 2009, à Vous Monsieur le Président, Que Dieu vous donne la force et la sérénité nécessaires pour conduire notre pays vers des lendemains qui chantent,

Bonne et heureuse 2009 à chacun de nous,

Longue vie à vous, Monsieur le Président,

Longue vie à chacun de nous pour une Côte d’Ivoire éternelle.

Je vous remercie.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ