Le ministre de la Culture, Augustin Kouadio Komoé donne son sentiment sur la réforme du Burida qui selon lui apporte des avancées notables dans la vie des créateurs.
•Comment expliquez-vous le fait qu’il y ait encore des grincements de dents malgré la signature du décret portant réforme du Burida ?
Je pense que le président de la République, en signant le décret portant réforme du Burida, a tenu son engagement, un engagement qu’il a pris quelques années plus tôt auprès des créateurs pour demander qu’ils s’impliquent dans la gestion de leur maison. Il vient de concrétiser cela et je pense que c’est une très bonne chose. En plus de l’aspect formel de signature de ce texte, il convient d’indiquer qu’il fait des avancées importantes dans le domaine de la gestion collective des droits. Je me réjouis de la signature de ce décret en même temps que les créateurs eux-mêmes dont la majorité a salué l’avènement de cette réforme. Maintenant vous dites qu’il y a encore des grincements de dents, mais la vie est ainsi faite. Dans une société, tout le monde ne peut pas être content, tout le monde ne peut pas être d’accord sur un point donné. Il y aura toujours des points de vue qui vont diverger. L’essentiel, c’est que ce texte est novateur. C’est un texte avant-gardiste qui hisse le Burida au niveau des sociétés des droits collectifs à travers le monde. La plupart des créateurs à travers la Côte d’Ivoire, en tout cas ceux qui comptent, et qui sont associés du Burida ont approuvé le texte.
•Les artistes interprètes et intermittents du spectacle estiment que le décret fait la part belle aux musiciens…
Oui, les artistes interprètes et intermittents m’ont effectivement fait savoir leur inquiétude par rapport à la répartition dans les collèges. Ils auraient voulu une répartition égalitaire. Je leur ai expliqué que nous sommes en démocratie en ce sens que l’équité et la justice commandent que l’on tienne compte de la présence effective et du poids des différentes corporations au sein du Burida. Les auteurs-compositeurs d’œuvres musicales représentent 95% de l’effectif des associés du Burida. Il était important qu’on leur accorde un nombre de places conséquent à l’assemblée générale et c’est ce que j’ai cru devoir faire. Il y a même des métiers qui ne sont pas encore représentés au Burida, à qui j’ai accordé des places à l’assemblée générale dans l’optique d’ouvrir le Burida à tous ces corps de métiers comme le prévoit la loi de 1996 sur la protection des œuvres de l’esprit. Je pense donc qu’ils ont compris après la séance de travail que j’ai eue avec eux. Les artistes interprètes et intermittents ont bien compris le bien fondé de la mesure que j’ai prise et en principe il n’y a plus de problème.
•Les musiciens ont toujours bloqué le fonctionnement normal du Burida. Ne pensez-vous pas qu’il y a des risques de perturbations dans le fonctionnement du nouveau Burida en leur permettant d’être plus nombreux que les autres ?
Je crois qu’il n’est pas juste de dire que l’on donne le pouvoir exclusivement aux artistes compositeurs d’œuvres musicales. Ce sont tous les créateurs qui retrouvent le droit de gérer la maison commune. Qu’ils soient plus nombreux que les autres corporations, c’est un fait qu’on ne peut pas nier et dont on doit tenir compte dans la gestion du Burida. Faire autre chose, serait faire la dictature de la minorité contre la majorité. Donc je pense que le plus important, ce sont les nouvelles règles du jeu, les nouvelles règles de gestion du Burida. Quelle que soit la personnalité qui aura à charge de gérer cette maison demain, elle sera obligée de se conformer aux règles qui ont été édictées et qui sont claires désormais. Par le passé, les conflits ne sont pas venus du fait que ce soient les artistes qui voulaient forcément contrôler le Burida. Mais ces conflits sont nés de l’opacité des textes et des procédures.
•Maintenant que le Burida revient aux artistes, quelle sera la part de l’Etat dans cette maison?
Le Burida revenant aux artistes, l’Etat va continuer à jouer son role de tutelle. L’activité est sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Francophonie. L’Etat, qui est garant des droits des individus et en particulier des droits des créateurs, va continuer à regarder, même si c’est de loin, mais en tout cas, va continuer de regarder le fonctionnement de cette maison pour s’assurer que les droits sont correctement perçus et repartis entre les sociétaires. L’Etat va se donner les moyens de faire appliquer le décret qui a été signé par le président de la République. Voilà un peu ce que nous allons faire. L’Etat ne va plus s’ingérer dans la gestion quotidienne de cette maison comme il a pu le faire par le passé.
•Pourtant lors de l’annonce du décret aux artistes, vous avez dit que s’il y a des incompréhensions au sein du Burida, l’Etat reprendrait le contrôle de cette maison. A quoi faites-vous allusion ?
Quand vous réglementez une situation, il faut toujours prévoir des cas de blocage. Nous sommes dans une société humaine et tout n’est pas réglementé comme à l’usine et il peut y avoir des défaillances, des blocages. Nous avons prévu dans le décret qu’en cas de blocage du fonctionnement des organes, ce qui peut arriver, l’Etat puisse se donner les moyens d’intervenir pour éviter la déliquescence totale de la structure. Si on ne le faisait pas, ce ne serait pas du tout responsable. On laisserait la structure voguer au gré des humeurs des uns et des autres et en cas de blocage absolu, il n’y aurait pas de recours pour faire avancer la machine. Et nous avons prévu une disposition dans les dispositions transitoires pour cela. Il appartient aux créateurs de faire preuve de responsabilité et de laisser les organes fonctionner comme le décret le prévoit. Et je pense que s’ils agissent de la sorte, il ne devrait pas avoir de blocage. Mais on le prévoit quand même par mesure de sécurité.
•Le décret prend aussi en compte la lutte contre la piraterie. Quelles sont les actions qui seront menées pour éradiquer ce fléau ?
La piraterie, c’est-à-dire la contrefaçon des œuvres, est un délit puni par nos lois. Mais nous avons estimé, à l’occasion des états généraux sur la propriété littéraire et artistique, que les délits sur les œuvres de l’esprit n’étaient pas suffisamment réprimés. Ça l’est déjà, mais pas suffisamment au point que les délinquants ne sont pas dissuadés par ces mesures répressives. Et donc, nous avons souhaité un renforcement de cet arsenal juridique-là pour dissuader tous ceux qui seraient tentés d’attenter à la propriété littéraire et artistique. Ensuite, dans l’ancien texte qui régissait le Burida, les agents qui sont chargés de collecter et de contrôler également la consommation des œuvres de l’esprit n’avaient pas la possibilité, le droit, au plan juridique, de mener un certain nombre d’actions. Nous pensons que la lutte contre la piraterie doit être une lutte tous azimuts. Il faut élargir les moyens de cette lutte-là pour qu’elle aboutisse. C’est vrai, l’Etat a les moyens notamment par les forces de l’ordre, mais les agents du Burida eux-mêmes peuvent également être mis à contribution pour constater les infractions à la propriété littéraire et artistique
•Pensez-vous que l’Unartci est le partenaire indiqué pour mener la lutte contre ce fléau quand on sait qu’il y a déjà des forces publiques assignées à cette tâche ?
En matière de lutte contre la délinquance, l’abondance ne nuit pas. Au contraire, c’est la faiblesse des moyens, des ressources, qui peut constituer un problème dans la lutte contre la délinquance. Vous l’avez signalé, nous avons au sein du Burida une brigade chargée de réprimer la piraterie. Dans le courant de l’année 2008, à la demande de l’Unartci qui regroupe un certain nombre d’artistes créateurs, le Burida a consenti un soutien pour permettre à cette structure, à cette union, de mener à son niveau, cette lutte contre la piraterie. D’emblée, l’on pourrait dire que ce n’est pas le rôle d’un particulier, d’un privé, de réprimer les infractions. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, en la matière, l’abondance ne nuit pas. On peut collaborer et on va collaborer avec toutes les structures, toutes les personnes de bonne volonté qui veulent s’associer à la lutte contre la piraterie. Le reste est une question de coordination. Et la coordination va être assurée par la brigade qui est dotée d’agents, d’officiers de police. Elle va donc coordonner toutes les actions menées par elle-même la brigade, par la police, la gendarmerie et aussi par les structures privées comme les associations.
•La brigade culturelle manque de moyens, que comptez-vous faire pour la rendre efficace ?
La brigade culturelle a été créée dans des conditions de crise que tout le monde sait, et donc elle n’a pas eu les moyens de son action. Nous nous attelons à créer les conditions favorables pour que la brigade œuvre efficacement à éradiquer la piraterie. A cet effet, en 2008, nous avons crée un fonds de soutien à la culture et à la création artistique. Ce fonds-là va dégager des moyens pour la brigade culturelle pour traquer les pirates des œuvres de l’esprit. En 2009, ce sera l’année de la lutte contre la piraterie, parce que nous allons nous donner les moyens pour cela. La brigade culturelle aura ces moyens-là.
•Quelle politique culturelle comptez-vous mettre en place quand on sait que vous avez un budget pratiquement insignifiant ?
J’ai eu ce sentiment-là en arrivant au ministère de la Culture en 2007. Je me suis demandé ce que je pouvais faire dans un ministère sans moyens. Pour vous dire, j’ai été pendant longtemps, directeur d’un établissement public et quand j’ai pris la charge du ministère de la Culture, j’ai regardé le budget, il est moins important que celui de l’établissement public que je gérais avant d’arriver ici. Cela m’a alors donné des inquiétudes. Mais très rapidement, avec mes collaborateurs, j’ai compris que c’est le manque d’ambition, le manque de projet qui fait qu’il n’y a pas de financement à la culture. Et nous nous sommes mis à la tâche depuis, et nous sommes en train de trouver les moyens, et nous allons trouver les moyens de faire éclore la culture de la Côte d’Ivoire, je peux vous rassurer.
•Jusqu’à ce jour, les lauréats de « Vacances culture » n’ont pas encore reçu leurs Prix. Quelles en sont les raisons ?
Ce qui explique cette situation malheureuse, c’est le manque d’argent, le manque de moyens. En 2008, vous savez que nous avons traversé une année très difficile au plan de la trésorerie de l’Etat. En plus de Vacances culture que vous citez, il y a le Festival du Zanzan pour lequel nous n’avons pas distribué les Prix aux lauréats. Nous allons corriger cela cette année. Nous prenons les dispositions pour organiser une cérémonie de récompense de tous ceux qui ont participé à ces deux festivals-là pour leur donner leurs Prix dans le courant de cette année. Nous allons le faire.
Interview réalisée par Issa T. Yéo
•Comment expliquez-vous le fait qu’il y ait encore des grincements de dents malgré la signature du décret portant réforme du Burida ?
Je pense que le président de la République, en signant le décret portant réforme du Burida, a tenu son engagement, un engagement qu’il a pris quelques années plus tôt auprès des créateurs pour demander qu’ils s’impliquent dans la gestion de leur maison. Il vient de concrétiser cela et je pense que c’est une très bonne chose. En plus de l’aspect formel de signature de ce texte, il convient d’indiquer qu’il fait des avancées importantes dans le domaine de la gestion collective des droits. Je me réjouis de la signature de ce décret en même temps que les créateurs eux-mêmes dont la majorité a salué l’avènement de cette réforme. Maintenant vous dites qu’il y a encore des grincements de dents, mais la vie est ainsi faite. Dans une société, tout le monde ne peut pas être content, tout le monde ne peut pas être d’accord sur un point donné. Il y aura toujours des points de vue qui vont diverger. L’essentiel, c’est que ce texte est novateur. C’est un texte avant-gardiste qui hisse le Burida au niveau des sociétés des droits collectifs à travers le monde. La plupart des créateurs à travers la Côte d’Ivoire, en tout cas ceux qui comptent, et qui sont associés du Burida ont approuvé le texte.
•Les artistes interprètes et intermittents du spectacle estiment que le décret fait la part belle aux musiciens…
Oui, les artistes interprètes et intermittents m’ont effectivement fait savoir leur inquiétude par rapport à la répartition dans les collèges. Ils auraient voulu une répartition égalitaire. Je leur ai expliqué que nous sommes en démocratie en ce sens que l’équité et la justice commandent que l’on tienne compte de la présence effective et du poids des différentes corporations au sein du Burida. Les auteurs-compositeurs d’œuvres musicales représentent 95% de l’effectif des associés du Burida. Il était important qu’on leur accorde un nombre de places conséquent à l’assemblée générale et c’est ce que j’ai cru devoir faire. Il y a même des métiers qui ne sont pas encore représentés au Burida, à qui j’ai accordé des places à l’assemblée générale dans l’optique d’ouvrir le Burida à tous ces corps de métiers comme le prévoit la loi de 1996 sur la protection des œuvres de l’esprit. Je pense donc qu’ils ont compris après la séance de travail que j’ai eue avec eux. Les artistes interprètes et intermittents ont bien compris le bien fondé de la mesure que j’ai prise et en principe il n’y a plus de problème.
•Les musiciens ont toujours bloqué le fonctionnement normal du Burida. Ne pensez-vous pas qu’il y a des risques de perturbations dans le fonctionnement du nouveau Burida en leur permettant d’être plus nombreux que les autres ?
Je crois qu’il n’est pas juste de dire que l’on donne le pouvoir exclusivement aux artistes compositeurs d’œuvres musicales. Ce sont tous les créateurs qui retrouvent le droit de gérer la maison commune. Qu’ils soient plus nombreux que les autres corporations, c’est un fait qu’on ne peut pas nier et dont on doit tenir compte dans la gestion du Burida. Faire autre chose, serait faire la dictature de la minorité contre la majorité. Donc je pense que le plus important, ce sont les nouvelles règles du jeu, les nouvelles règles de gestion du Burida. Quelle que soit la personnalité qui aura à charge de gérer cette maison demain, elle sera obligée de se conformer aux règles qui ont été édictées et qui sont claires désormais. Par le passé, les conflits ne sont pas venus du fait que ce soient les artistes qui voulaient forcément contrôler le Burida. Mais ces conflits sont nés de l’opacité des textes et des procédures.
•Maintenant que le Burida revient aux artistes, quelle sera la part de l’Etat dans cette maison?
Le Burida revenant aux artistes, l’Etat va continuer à jouer son role de tutelle. L’activité est sous la tutelle du ministère de la Culture et de la Francophonie. L’Etat, qui est garant des droits des individus et en particulier des droits des créateurs, va continuer à regarder, même si c’est de loin, mais en tout cas, va continuer de regarder le fonctionnement de cette maison pour s’assurer que les droits sont correctement perçus et repartis entre les sociétaires. L’Etat va se donner les moyens de faire appliquer le décret qui a été signé par le président de la République. Voilà un peu ce que nous allons faire. L’Etat ne va plus s’ingérer dans la gestion quotidienne de cette maison comme il a pu le faire par le passé.
•Pourtant lors de l’annonce du décret aux artistes, vous avez dit que s’il y a des incompréhensions au sein du Burida, l’Etat reprendrait le contrôle de cette maison. A quoi faites-vous allusion ?
Quand vous réglementez une situation, il faut toujours prévoir des cas de blocage. Nous sommes dans une société humaine et tout n’est pas réglementé comme à l’usine et il peut y avoir des défaillances, des blocages. Nous avons prévu dans le décret qu’en cas de blocage du fonctionnement des organes, ce qui peut arriver, l’Etat puisse se donner les moyens d’intervenir pour éviter la déliquescence totale de la structure. Si on ne le faisait pas, ce ne serait pas du tout responsable. On laisserait la structure voguer au gré des humeurs des uns et des autres et en cas de blocage absolu, il n’y aurait pas de recours pour faire avancer la machine. Et nous avons prévu une disposition dans les dispositions transitoires pour cela. Il appartient aux créateurs de faire preuve de responsabilité et de laisser les organes fonctionner comme le décret le prévoit. Et je pense que s’ils agissent de la sorte, il ne devrait pas avoir de blocage. Mais on le prévoit quand même par mesure de sécurité.
•Le décret prend aussi en compte la lutte contre la piraterie. Quelles sont les actions qui seront menées pour éradiquer ce fléau ?
La piraterie, c’est-à-dire la contrefaçon des œuvres, est un délit puni par nos lois. Mais nous avons estimé, à l’occasion des états généraux sur la propriété littéraire et artistique, que les délits sur les œuvres de l’esprit n’étaient pas suffisamment réprimés. Ça l’est déjà, mais pas suffisamment au point que les délinquants ne sont pas dissuadés par ces mesures répressives. Et donc, nous avons souhaité un renforcement de cet arsenal juridique-là pour dissuader tous ceux qui seraient tentés d’attenter à la propriété littéraire et artistique. Ensuite, dans l’ancien texte qui régissait le Burida, les agents qui sont chargés de collecter et de contrôler également la consommation des œuvres de l’esprit n’avaient pas la possibilité, le droit, au plan juridique, de mener un certain nombre d’actions. Nous pensons que la lutte contre la piraterie doit être une lutte tous azimuts. Il faut élargir les moyens de cette lutte-là pour qu’elle aboutisse. C’est vrai, l’Etat a les moyens notamment par les forces de l’ordre, mais les agents du Burida eux-mêmes peuvent également être mis à contribution pour constater les infractions à la propriété littéraire et artistique
•Pensez-vous que l’Unartci est le partenaire indiqué pour mener la lutte contre ce fléau quand on sait qu’il y a déjà des forces publiques assignées à cette tâche ?
En matière de lutte contre la délinquance, l’abondance ne nuit pas. Au contraire, c’est la faiblesse des moyens, des ressources, qui peut constituer un problème dans la lutte contre la délinquance. Vous l’avez signalé, nous avons au sein du Burida une brigade chargée de réprimer la piraterie. Dans le courant de l’année 2008, à la demande de l’Unartci qui regroupe un certain nombre d’artistes créateurs, le Burida a consenti un soutien pour permettre à cette structure, à cette union, de mener à son niveau, cette lutte contre la piraterie. D’emblée, l’on pourrait dire que ce n’est pas le rôle d’un particulier, d’un privé, de réprimer les infractions. Mais comme je l’ai dit tout à l’heure, en la matière, l’abondance ne nuit pas. On peut collaborer et on va collaborer avec toutes les structures, toutes les personnes de bonne volonté qui veulent s’associer à la lutte contre la piraterie. Le reste est une question de coordination. Et la coordination va être assurée par la brigade qui est dotée d’agents, d’officiers de police. Elle va donc coordonner toutes les actions menées par elle-même la brigade, par la police, la gendarmerie et aussi par les structures privées comme les associations.
•La brigade culturelle manque de moyens, que comptez-vous faire pour la rendre efficace ?
La brigade culturelle a été créée dans des conditions de crise que tout le monde sait, et donc elle n’a pas eu les moyens de son action. Nous nous attelons à créer les conditions favorables pour que la brigade œuvre efficacement à éradiquer la piraterie. A cet effet, en 2008, nous avons crée un fonds de soutien à la culture et à la création artistique. Ce fonds-là va dégager des moyens pour la brigade culturelle pour traquer les pirates des œuvres de l’esprit. En 2009, ce sera l’année de la lutte contre la piraterie, parce que nous allons nous donner les moyens pour cela. La brigade culturelle aura ces moyens-là.
•Quelle politique culturelle comptez-vous mettre en place quand on sait que vous avez un budget pratiquement insignifiant ?
J’ai eu ce sentiment-là en arrivant au ministère de la Culture en 2007. Je me suis demandé ce que je pouvais faire dans un ministère sans moyens. Pour vous dire, j’ai été pendant longtemps, directeur d’un établissement public et quand j’ai pris la charge du ministère de la Culture, j’ai regardé le budget, il est moins important que celui de l’établissement public que je gérais avant d’arriver ici. Cela m’a alors donné des inquiétudes. Mais très rapidement, avec mes collaborateurs, j’ai compris que c’est le manque d’ambition, le manque de projet qui fait qu’il n’y a pas de financement à la culture. Et nous nous sommes mis à la tâche depuis, et nous sommes en train de trouver les moyens, et nous allons trouver les moyens de faire éclore la culture de la Côte d’Ivoire, je peux vous rassurer.
•Jusqu’à ce jour, les lauréats de « Vacances culture » n’ont pas encore reçu leurs Prix. Quelles en sont les raisons ?
Ce qui explique cette situation malheureuse, c’est le manque d’argent, le manque de moyens. En 2008, vous savez que nous avons traversé une année très difficile au plan de la trésorerie de l’Etat. En plus de Vacances culture que vous citez, il y a le Festival du Zanzan pour lequel nous n’avons pas distribué les Prix aux lauréats. Nous allons corriger cela cette année. Nous prenons les dispositions pour organiser une cérémonie de récompense de tous ceux qui ont participé à ces deux festivals-là pour leur donner leurs Prix dans le courant de cette année. Nous allons le faire.
Interview réalisée par Issa T. Yéo