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International Publié le mercredi 25 février 2009 | Nord-Sud

Uemoa, Cedeao, Cen-Sad… : A quoi servent ces organisations ?

Il n`y a pas moins de quinze organisations sous-régionales pour l`intégration en Afrique. Aujourd`hui les populations ont du mal à percevoir l`intérêt à tirer quand leur pays appartient à ces organisations.

La mayonnaise a du mal à prendre. Depuis 1963, les chefs d`Etat africains sont en quête d`intégration à travers l`Organisation de l`unité africaine aujourd`hui Union africaine. A l`instar de cette organisation continentale, les regroupements régionaux ont du mal à atteindre leurs objectifs. Pour la plupart. Les dirigeants eux-mêmes n`y croient pas trop. Si l`on observe comment ils ont refilé leur patate chaude au guide libyen, Mouammar Kadhafi, lors du dernier sommet de l`UA à Addis Abeba. L`UA semble ne plus intéresser personne. C`est dans un tel contexte que les uns et les autres se demandent aujourd`hui à quoi sert la multitude d`organisations créees dans la fièvre des indépendances. Notamment la Cedeao, l`Uemoa, la Cen-Sad, la Ceac, la Sadc… Au lieu de cinq communautés régionales, il existe au moins quatorze communautés économiques au sein de l`espace géographique de l`Afrique. Quels intérêts pour les populations quand leur pays appartient à ces organisations ? Selon certains observateurs, s`il existe autant de communautés économiques en Afrique, c`est qu`elles ont vocation à long terme à aboutir à une concrétisation de la communauté économique africaine et à la réalisation d`une intégration économique, politique, sociale et culturelle totale dont les éléments les plus voyants seraient une banque centrale africaine unique, une monnaie africaine unique, un Parlement et une union économique et monétaire panafricaine.


Les Etats-Unis d`Afrique.

Cet objectif idéal serait prévu pour la période 2023 à 2028. La critique des populations est liée au fait que sur le terrain, l`intégration en Afrique en comparaison avec celle qui se pratique en Europe (Espace Schengen), en Amérique du Nord (Alena) ou Amérique du Sud (Mercosur) ne produit pas de résultats concrets. Contrairement à ces dernières, il semble que l`intégration régionale africaine n`aurait aucun effet sur la croissance ou sur le commerce régional. Il y a un fait qui est avéré, c`est que les Africains font plus de commerce avec l`Europe qu`avec leurs voisins. Par exemple 49% des exportations du Ghana vont à l`UE tandis que son voisin le Bénin ne représente que 2,6%. Il ne faut cependant pas se méprendre. Une source proche du ministère ivoirien de l`Intégration africaine précise que l`intégration est un processus. «Ce n`est pas une finalité. Mais un processus avec des objectifs. Je pense quand même que beaucoup de choses ont été réalisées. Dans le cadre des organisations auxquelles la Côte d`Ivoire appartient, il y a des résultats positifs. Le fait que nous ayons une monnaie commune dans l`espace Uemoa est un élément palpable», souligne notre interlocuteur. L`intégration semble plus économique dans l`entendement des dirigeants. C`est un choix que de commencer par l`économie, dit-on. Mais elle est également sociale. «L`intégration, c`est pour le développement économique, social. Le développement tout court de nos populations. Elle touche à la question de la sécurité à nos frontières. Nous avons des conventions, des protocoles, des décisions des chefs d`Etat pour faire en sorte que nous puissions gérer ensemble les questions de sécurité à nos frontières. En matière d`éducation, vous avez le Cames pour l`agrégation. Mais il n`est pas seulement pour les agrégés ivoiriens. Au niveau de la santé, il y a des efforts qui sont mis ensemble pour lutter contre certaines maladies. Il y a le SILS pour lutter contre l`avancée du désert », ajoute-t-on. On rappelle à l`envi qu`il y a beaucoup de choses qui sont faites. «En matière de santé, il y a des centres de recherche sous-régionaux qui existent sans oublier le domaine de la recherche scientifique, de la formation et du perfectionnement des cadres. Beaucoup d`études sont menées dans le cadre des organisations communautaires comme la Cedeao pour lutter contre la sécheresse, pour garantir la sécurité alimentaire, pour la gestion concertée de l`eau, pour les questions d`infrastructures permettant le développement des échanges et donc de renforcer l`intégration entre les Etats. Cela est important pour chaque Etat mais aussi pour l`ensemble des Etats qui constituent les ensembles sous-régionaux», soutient notre source. Ce qui n`éteint pas les réserves. Il semble que l`appartenance d`un pays à de multiples accords qui se chevauchent conduit à une dispersion, une duplication des efforts et au final à une mauvaise utilisation des ressources. Les pays sont incapables de payer leurs cotisations. Ces chevauchements conduisent également à des complications en matière d`harmonisation et de coordination des politiques, mais retardent aussi les fusions des communautés économiques régionales dans l`Union africaine. Les sceptiques mettent l`accent sur les fréquentes entraves à la libre circulation des personnes, et des biens et services au travers des frontières. L`une des raisons invoquées pour le Milan mitigé de l`intégration régionale africaine est l`appartenance pour un pays à plusieurs partenariats. Sur les 53 pays africains, 26 appartiennent à deux communautés économiques régionales et 20 appartiennent à trois. La République Démocratique du Congo est la seule à appartenir à quatre accords de partenariats économiques et seuls six pays n`appartiennent qu`à une seule. On se marche donc sur les pieds.

Bakayoko Youssouf
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