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Politique Publié le vendredi 27 février 2009 | Nord-Sud

Point de presse de Méité Sindou (Porte-parole du PM) : "Le destin de la Côte d’Ivoire est entre ses propres mains"

Le porte-parole du Premier ministre s’est prêté aux questions des journalistes à la fin de son point de presse. L’exercice a permis d’apporter des éclairages sur des questions importantes. Nous vous en livrons quelques extraits.


•Si le règlement des questions militaires n’est pas effectif, cela ne va-t-il pas menacer la bonne tenue des élections notamment en termes de sécurisation ?

Ces questions sont résolues dans l’accord complémentaire de Ouaga 4. Qui a bien dit que le Cci va travailler à la sécurisation du processus d’identification et électoral jusqu’au plus tard un mois après l’élection du nouveau président. Cela veut dire que le destin de la Côte d’Ivoire est entre ses propres mains. La question de savoir si nous devrions confier notre destin sécuritaire aux forces impartiales est désormais résolue par elle-même. Les populations ivoiriennes, les armées ivoiriennes, les autorités politiques ivoiriennes, les chefs de partis politiques et les signataires de Ouagadougou sont face à leurs responsabilités quant à la sécurisation du processus. C’est maintenant à nous de faire une transition crédible, apaisée… et démontrer au monde que nous sommes capables de conduire des audiences foraines, un processus d’identification, de restaurer notre fichier d’état civil, de tenir un fichier électoral, de tenir des élections et de proclamer les résultats, d’investir un nouveau président de la République sans tirer un coup de feu, sans grabuge. Nous sommes face à notre responsabilité. La presse, vous êtes coresponsables aussi avec les politiques des engagements qui sont contenus dans l’Accord politique de Ouaga. Il n’y a pas les questions militaires d’un côté et le processus électoral de l’autre côté. Ce sont des questions liées que nous avons tous le devoir de faire aboutir.


•Vous avez dit que les com-zones continueront d’exister après avoir passé les charges aux préfets. Est-ce que cela ne consacrera pas un bicéphalisme dangereux ?

Nous sommes tous obligés d’avancer graduellement. Si nous faisons un pas, il faut consolider ce pas, rassurer les consciences, consolider la transparence avant de poser le prochain pas. C’est de cette manière que la question des passations de charges avec les com-zones doit être réglée. Les com-zones sont en l’état actuel de vraies autorités de proximité. C’est comme dans un pays où le maire est mieux renseigné que le président de la République. Ce sont les com-zones qui sont sur le terrain. Ce sont des institutions indéniables qui doivent être gravées comme des institutions d’utilité publique. Ils ont leurs faits d’armes, ils ont assuré une certaine tutelle militaire et politique. Il faut une petite phase transitoire pour organiser le départ de ces com-zones. Je pense qu’avec les procédures installées par le Premier ministre, il n’y aura pas de bicéphalisme. Il y aura tout au plus une répartition des rôles. Il y aura un protocole de transfert de pouvoir et le procès verbal qui va le sanctionner lors des passations des charges. Il est clair qu’au moins une fonction sera transmise par les Forces nouvelles, c’est la tutelle administrative des zones. Ils ne seront plus les chefs au plan administratif. Au plan de la défense comme de la sécurité, je pense qu’ils seront appelés à travailler dans le cadre de leur état-major en collaboration avec le Cci. Ce qui veut donc dire en collaboration aussi avec les autorités administratives locales. Il est clair que la tutelle militaire et sécuritaire sera quelque peu diluée de ce point de vue.


•Pourquoi le lancement officiel de l’unicité de caisse initialement prévu pour le 15 janvier a été reporté plusieurs fois. Est-il sûr que le prochain rendez-vous sera respecté ?

Ce n’est pas facile. C’est comme la question des com-zones, Quand une administration s’est installée pendant 7 ans, quand il en a découlé quelques organes qui ont organisé un maillage pour précompter les taxes diverses pour la survie du mouvement, démonter une telle administration ne se fait pas du jour au lendemain. Il faut une part de début avant l’accélération, d’intensification et de conclusion. C’est un processus. L’accord complémentaire 4 fixe des délais de pression, ce qui est bien. Le Premier ministre a l’obligation de tout mettre en œuvre pour que ces délais soient tenus ou tout au moins à tout mettre en œuvre pour que les programmes soient enclenchés. On a déclenché et je puis vous rassurer que la détermination du Premier ministre est ferme et claire. L’unicité de caisse sera faite. Il n’est pas concevable que nous ne souscrivions pas à cela. Elle est déjà en cours et les acquis sont énormes et visibles sur le terrain. La dernière étape, c’est le cordon douanier mixte à lancer pour définitivement assurer l’étanchéité au plan douanier et fiscal des frontières Nord et Ouest. Le Premier ministre part la semaine prochaine à Bouaké. Il n’y a pas d’inquiétude à se faire.

Propos recueillis par Djama Stanislas
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