Un fonds est mis à la disposition du 7e art africain pour soutenir les créations.
Expliquer et toujours expliquer. C'est ce qu'ont décidé les experts chargés de la gestion du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, doté d'un budget de 2,2 millions d'euros par an " repartis à part égale entre les projets cinéma et télévision ". Sans pouvoir s'entendre toujours avec les producteurs audio-visuels du Sud, concernant ce Fonds mis en place pour les aider ; sans craindre les empoignades verbales auxquelles ils son désormais habitués, les experts de la Francophonie dans ce domaine (Frédéric Bouilleux, directeur, Paul-Charlemagne Coffie, responsable de projets de coopération chargé du secteur Télévision et Frédéric Pitard, expert pour l'Oif) ont organisé à l'hôtel Azalaï Indépendance, une rencontre avec les professionnels du Sud. Une rencontre de plus, nécessaire aussi, pour expliquer le but de ce Fonds et surtout leur faire entendre un autre discours qui entend rompre les amarres avec les anciennes méthodes qui n'ont guère porté les fruits escomptés.
Cette aide et la nouvelle donne viennent à point nommé, surtout que l'état des lieux, en matière de diffusion, de circulation des œuvres qui avaient bénéficié de l'aide n'est guère reluisant. Problème majeur, entre autres : la difficulté, pour les productions du Sud, faites par le Sud pour le Sud, à atteindre le public africain pour lequel elles étaient destinées, avant tout. Que faire donc ? Il faut repenser ce fonds.
D'un. Désormais, l'aide à la production à l'endroit des pays africains en développement reposera sur de nouveaux critères définis, à l'occasion, pour sélectionner et financer des projets qualitativement et quantitativement viables. A cet effet, un formulaire de présentation du projet a été distribué aux concernés. Il comporte : le type d'intervention souhaitée, la caractéristique du projet, le plan de financement, le montant souhaité, l'état des négociations, etc. Il aidera aussi, deuxièmement, à appuyer la promotion, à travers les festivals (Fespaco, Namur, Vues d'Afrique, le Marché international du films de Cannes, etc.) ; et, troisièmement, à donner un coup de pouce nécessaire à l'exploitation commerciale desdites oeuvres. A cette vocation, s'ajoutera le volet formation pour renforcer les compétences des professionnels, entre autres. A ce niveau, plus d'une centaine en ont bénéficié. Mais, dans la nouvelle politique, l'on veut mettre l'accent sur la cohérence dans ce volet, pour éviter les formations-doublons; formations qui se suivent et se ressemblent toutes.
Un des aspects principaux de l'action de l'Organisation internationale de la Francophonie, c'est de conduire une réflexion, à ce niveau, sur la viabilité économique de ce secteur, la promotion de l'audiovisuel dans le Sud. Pour les experts de ce Fonds, il y va aussi, pour la bonne marche de cette politique, des responsabilités à assumer au niveau des Etats africains. Qui doivent engager une véritable politique de l'audiovisuel. Sinon, cas, comme ils le disent si bien, "nous risquons de galérer longtemps".
Bonne nouvelle, dans le cadre de la réforme du Fonds : un projet ambitieux, le catalogue numérisé francophone des images du Sud. L'idée même avait été lancée, précise-t-on, dès janvier 2007, à Bruxelles. Son but : constituer un Fonds patrimonial et vivant des œuvres du Sud, disséminées, et parfois conservées dans des conditions douteuses. Ce catalogue sera une mémoire de la création africaine, et adressera tout autant les images produites dans le passé que les productions actuelles, notamment, afin d'en favoriser la diffusion. Il comprendra plusieurs aspects : une sélection des longs métrages et d'œuvres audiovisuelles disponibles à la distribution et des images d'archives des Radios et Télévisions. Les objectifs sont nobles : renforcer les diffusions des œuvres par la société de l'Internet ; permettre que les diffuseurs puissent trouver facilement ce qui se fait en Afrique, et ce, de la manière la plus attrayante possible. A terme, ce projet vise la possibilité de télécharger les œuvres répertoriées. C'est, dit-on, le souhait du Secrétaire général de l'Oif, Abdou Diouf, qui a invité les uns et les autres, ses collaborateurs, à travailler à l'avenir de l'audiovisuel dans les pays du Sud. Car le constat est établi : "Toutes les œuvres qui ont bénéficié de l'aide par le passé (depuis 1988), sont invisibles, rarement achetées par une télévision ; rarement diffusées dans un festival. Même si l'Organisation n'a pas les moyens de faire un Google audiovisuel des réalisateurs du Sud, elle entend se donner les moyens de pouvoir sauver le maximum, à défaut du tout, du péril qui les guette.
Michel Koffi
Envoyé spécial à Ouagadougou
Expliquer et toujours expliquer. C'est ce qu'ont décidé les experts chargés de la gestion du Fonds francophone de production audiovisuelle du Sud, doté d'un budget de 2,2 millions d'euros par an " repartis à part égale entre les projets cinéma et télévision ". Sans pouvoir s'entendre toujours avec les producteurs audio-visuels du Sud, concernant ce Fonds mis en place pour les aider ; sans craindre les empoignades verbales auxquelles ils son désormais habitués, les experts de la Francophonie dans ce domaine (Frédéric Bouilleux, directeur, Paul-Charlemagne Coffie, responsable de projets de coopération chargé du secteur Télévision et Frédéric Pitard, expert pour l'Oif) ont organisé à l'hôtel Azalaï Indépendance, une rencontre avec les professionnels du Sud. Une rencontre de plus, nécessaire aussi, pour expliquer le but de ce Fonds et surtout leur faire entendre un autre discours qui entend rompre les amarres avec les anciennes méthodes qui n'ont guère porté les fruits escomptés.
Cette aide et la nouvelle donne viennent à point nommé, surtout que l'état des lieux, en matière de diffusion, de circulation des œuvres qui avaient bénéficié de l'aide n'est guère reluisant. Problème majeur, entre autres : la difficulté, pour les productions du Sud, faites par le Sud pour le Sud, à atteindre le public africain pour lequel elles étaient destinées, avant tout. Que faire donc ? Il faut repenser ce fonds.
D'un. Désormais, l'aide à la production à l'endroit des pays africains en développement reposera sur de nouveaux critères définis, à l'occasion, pour sélectionner et financer des projets qualitativement et quantitativement viables. A cet effet, un formulaire de présentation du projet a été distribué aux concernés. Il comporte : le type d'intervention souhaitée, la caractéristique du projet, le plan de financement, le montant souhaité, l'état des négociations, etc. Il aidera aussi, deuxièmement, à appuyer la promotion, à travers les festivals (Fespaco, Namur, Vues d'Afrique, le Marché international du films de Cannes, etc.) ; et, troisièmement, à donner un coup de pouce nécessaire à l'exploitation commerciale desdites oeuvres. A cette vocation, s'ajoutera le volet formation pour renforcer les compétences des professionnels, entre autres. A ce niveau, plus d'une centaine en ont bénéficié. Mais, dans la nouvelle politique, l'on veut mettre l'accent sur la cohérence dans ce volet, pour éviter les formations-doublons; formations qui se suivent et se ressemblent toutes.
Un des aspects principaux de l'action de l'Organisation internationale de la Francophonie, c'est de conduire une réflexion, à ce niveau, sur la viabilité économique de ce secteur, la promotion de l'audiovisuel dans le Sud. Pour les experts de ce Fonds, il y va aussi, pour la bonne marche de cette politique, des responsabilités à assumer au niveau des Etats africains. Qui doivent engager une véritable politique de l'audiovisuel. Sinon, cas, comme ils le disent si bien, "nous risquons de galérer longtemps".
Bonne nouvelle, dans le cadre de la réforme du Fonds : un projet ambitieux, le catalogue numérisé francophone des images du Sud. L'idée même avait été lancée, précise-t-on, dès janvier 2007, à Bruxelles. Son but : constituer un Fonds patrimonial et vivant des œuvres du Sud, disséminées, et parfois conservées dans des conditions douteuses. Ce catalogue sera une mémoire de la création africaine, et adressera tout autant les images produites dans le passé que les productions actuelles, notamment, afin d'en favoriser la diffusion. Il comprendra plusieurs aspects : une sélection des longs métrages et d'œuvres audiovisuelles disponibles à la distribution et des images d'archives des Radios et Télévisions. Les objectifs sont nobles : renforcer les diffusions des œuvres par la société de l'Internet ; permettre que les diffuseurs puissent trouver facilement ce qui se fait en Afrique, et ce, de la manière la plus attrayante possible. A terme, ce projet vise la possibilité de télécharger les œuvres répertoriées. C'est, dit-on, le souhait du Secrétaire général de l'Oif, Abdou Diouf, qui a invité les uns et les autres, ses collaborateurs, à travailler à l'avenir de l'audiovisuel dans les pays du Sud. Car le constat est établi : "Toutes les œuvres qui ont bénéficié de l'aide par le passé (depuis 1988), sont invisibles, rarement achetées par une télévision ; rarement diffusées dans un festival. Même si l'Organisation n'a pas les moyens de faire un Google audiovisuel des réalisateurs du Sud, elle entend se donner les moyens de pouvoir sauver le maximum, à défaut du tout, du péril qui les guette.
Michel Koffi
Envoyé spécial à Ouagadougou