Prendre la place qui leur revient dans la Côte d’Ivoire, c’est le mobile qui a conduit à la création de Sérénity S.A qui vient de voire le jour. Dans cette interview le Président Directeur Général, M. Kipré Digbeu présente sa structure et donne les raisons qui l’ont conduit avec les autres actionnaires à investir dans le secteur des Assurances en Côte d’Ivoire.
Vous avez longtemps dirigé la compagnie commune de réassurance des Etats-membres de la conférence internationale des contrôles d`assurance CICA-RE, basée au Togo, au nom de l`Etat de Côte d`Ivoire. Aujourd`hui vous décidez de vous installer à votre propre compte. Qu’est-ce qui explique cela?
Nous avons, en tant que membre de la direction générale, des mandats de cinq ans renouvelables. Et la CICA-RE qui a été créée en 1984 a eu pour premier directeur général, M. Ahmadou Kourouma, l’écrivain qui a passé 9 ans à la tête de cette structure. C`est à partir de 1993 que j`ai commencé à présider aux destinées de cette société multinationale. La CICA-RE est une institution de réassurance, regroupant sept états de l’UEMOA et cinq Etats de la CEMAC. Avec un bon nombre de sociétés d’assurance du secteur privé. Et je dois dire, très humblement, qu’on a eu à conférer à cette institution de réassurance une certaine notoriété. Si bien qu’au moment où je quittais mes fonctions, elle était dans le peloton de tête des sociétés de réassurance du continent africain. Grâce au travail abattu et au soutien de tous les marchés d’assurances, j’ai pu avoir trois mandats consécutifs. Et ça, au niveau international, dans les institutions d`assurance et de réassurance de la conférence internationale des contrôles d`assurance (CIMA). C’est une performance assez rare. 15 années, c`est certainement une reconnaissance du travail que nous avons abattu à la tête de l`entreprise. Mais nous avons trouvé qu`il fallait changer un peu d`air et entrevoir une nouvelle aventure. Pour nous il était opportun de revenir en Côte d’Ivoire, en tant qu`assureur direct et en tant qu`actionnaire et bien plus, président directeur général de la nouvelle société d`assurance pour laquelle nous travaillons, il s`agit de Serenity-SA. C’est ce qui explique mon retour au pays pour essayer de prendre une place sur le marché des assurances de Côte d’Ivoire.
Vous n`êtes pas encore retraité. Mais vous abandonnez le public pour le secteur privé.
Les Ivoiriens doivent apprendre à sortir des schémas classiques. Qui veulent qu’après avoir obtenu des diplômes universitaires, qu`ils soient embauchés dans une structure privée ou publique et qu`ils y passent toute leur vie. Je pense que de plus en plus les ivoiriens devraient se tourner vers l’entreprenariat. Parce que cela crée non seulement de l`emploi mais aussi de la richesse. Pour ma part, je me sens capable d’apporter quelque chose de neuf dans le monde des assurances. Serenity S.A est une compagnie d’assurance avec un capital de 1 milliard de FCFA. Par ces temps de crise, il a fallu qu’un groupe d’ivoiriens et de non ivoiriens nous fassent confiance pour investir une telle somme.
Malgré la crise en Côte d’Ivoire, même si la tempête a quelque peu baissé, vous débloquez un milliard. Etes-vous sûr de rentabiliser cet investissement ?
Ceux qui connaissent le secteur des assurances peuvent en témoigner. Malgré la crise, ce secteur a connu une croissance régulière. Certes pas très forte, mais de l’ordre de 5 %. Et je pense qu’il y a matière à investir dans ce secteur. D`ailleurs, cette période est le moment opportun pour nous d’investir. Puisque nous sommes en train de sortir progressivement de la crise. Parce que les assureurs sont ce qu’on appelle les investisseurs institutionnels. Et vous voyez la plus grande partie des emprunts obligataires du trésor lancés par l’Etat de Côte d’Ivoire ont été souscrits par les compagnies d’assurance. Nous allons en tant que société d’assurance participer aux investissements et jouer notre partition dans la relance de l`activité économique.
Quelle différence y-a-t-il entre la réassurance et l’assurance directe ? Et pourquoi vous qui avez intervenu dans le domaine de la réassurance à la CICA-RE, vous choisissez d’opérer, pour votre nouvelle aventure dans l’assurance directe ?
J’ai eu à travailler à différents niveaux dans l’assurance. Je suis actuaire de formation, c`est-à-dire le mathématicien de l’assurance sur la vie. J’ai commencé en tant qu’actuaire stagiaire dans le groupe AIG (American International Group). Par la suite, je me suis retrouvé au ministère de l’Economie et des Finances où on fait le contrôle des assurances, l’organe de tutelle des compagnies d’assurance et qui veille au bon fonctionnement de ces compagnies. Je me suis ensuite retrouvé en tant qu’expert à la CIMA et contrôleur. Avant de servir plus tard au niveau de la réassurance. Pour la définition, retenons que la réassurance c’est l’assurance des compagnies d’assurance. De même que les individus et les entreprises vont s’assurer dans les compagnies d’assurances, ces dernières en font autant en se tournant vers des sociétés de réassurance pour pouvoir les aider à partager les risques. Donc l’assurance directe et la réassurance se rencontrent quelque part puisqu’elles tentent toutes les deux à apporter la sécurité, la sérénité aux assurés directs. C’est vrai que j’aurais pu continuer dans le domaine de la réassurance, mais elle a beaucoup d’exigences que l’assurance directe. Je crois qu’aujourd’hui une compagnie d’assurance directe est plus porteuse qu’une société de réassurance. Le domaine de la réassurance est plus vaste et peut couvrir toutes les régions du monde. Parce qu’un réassureur qui est installé à Abidjan a la vocation de couvrir non seulement la Côte d’Ivoire, mais toute l’Afrique et au-delà de l’Afrique.
Vous êtes sans ignorer que la concurrence est rude dans le secteur. Est-ce qu’il y a une particularité qui puisse vous distinguer des autres compagnies déjà existantes ?
Je crois qu’on ne s’engage pas dans une aventure comme celle-là sans s’assurer d’avoir autour de soi de jeunes gens professionnels et dynamiques. Avec qui on peut atteindre des résultats probants. Après trente années dans le domaine des assurances, j’ai pu quand même m’établir un réseau d’hommes de compétence, une banque de données fiables. Des atouts sur lesquels nous comptons pour conquérir le marché. Mais il n’est pas question pour nous de réinventer la roue. Nous allons plutôt nous insérer dans le tissu assuranciel de Côte d’Ivoire. Les compagnies d’assurance commercialisent les mêmes produits. Nous avons des idées par rapport aux produits que nous allons commercialiser. Nous allons faire des packages qui entreront dans notre stratégie commerciale. Nous nous attèlerons à mettre le client au centre de notre préoccupation.
Le règlement des sinistres a été, maintes fois, à l’origine des relations conflictuelles entre client et assureur. Que comptez-vous faire pour donner une nouvelle image des assurances en Côte d’Ivoire, à ce niveau?
De part notre expérience, nous avons été longtemps à l’écoute du marché africain de l’assurance. Nous savons les griefs qui sont faits aux assureurs, nous savons les espérances de la population d’assurés et d’assurables vis-à-vis des compagnies d’assurance. Nous allons faire en sorte que leurs griefs à l’encontre des sociétés d’assurance soient levés, s’estompent. La qualité de nos services, la promptitude dans le règlement des sinistres fera que le client sera le premier commercial de notre compagnie d’assurance. C’est autant de choses que nous voulons mettre en avant.
Quels sont les produits dont dispose Serenity S.A ?
Nous allons servir des produits classiques. Ce sont des produits auto, individuel accident, multi risques habitation… Nous avons également un programme pour le monde rural. Nous voulons mettre les coopératives agricoles au centre de nos préoccupations. Comment faire pour apporter l’assurance à des prix modiques à toutes ces personnes. Comment faire pour apporter le bien-être par rapport à l’assurance maladie. Nous avons aussi l’ambition d’aller vers les promoteurs immobiliers.
Quel accueil vous ont réservé les autorités du pays ?
Oui on ne peut pas exercer dans le domaine des assurances sans avoir l’agrément qui est la forme achevée du soutien des autorités. Nous avons eu l’avis favorable de la commission de la CIMA, couronné par l’agrément du ministre de l’Economie et des Finances.
En tant qu’investisseur, quel message à l’endroit de tous les investisseurs potentiels ou de tous ces opérateurs économiques qui ont quitté la Côte d’Ivoire du fait de la crise ?
Je pense que les opérateurs avisés commencent à venir. Parce qu’après la crise, il y a une embellie. Malgré la crise, l’Etat est resté debout. L’économie ivoirienne repose sur des fondamentaux solides. Même aux investisseurs avisés on n’a pas besoin de leur lancer un appel. Ils savent que c’est le moment opportun de venir investir en Côte d’Ivoire. Il y a de la place pour tout le monde dans la Côte d’Ivoire post-crise.
Sylvanus Djédjé
Photo Kipré Digbeu
Vous avez longtemps dirigé la compagnie commune de réassurance des Etats-membres de la conférence internationale des contrôles d`assurance CICA-RE, basée au Togo, au nom de l`Etat de Côte d`Ivoire. Aujourd`hui vous décidez de vous installer à votre propre compte. Qu’est-ce qui explique cela?
Nous avons, en tant que membre de la direction générale, des mandats de cinq ans renouvelables. Et la CICA-RE qui a été créée en 1984 a eu pour premier directeur général, M. Ahmadou Kourouma, l’écrivain qui a passé 9 ans à la tête de cette structure. C`est à partir de 1993 que j`ai commencé à présider aux destinées de cette société multinationale. La CICA-RE est une institution de réassurance, regroupant sept états de l’UEMOA et cinq Etats de la CEMAC. Avec un bon nombre de sociétés d’assurance du secteur privé. Et je dois dire, très humblement, qu’on a eu à conférer à cette institution de réassurance une certaine notoriété. Si bien qu’au moment où je quittais mes fonctions, elle était dans le peloton de tête des sociétés de réassurance du continent africain. Grâce au travail abattu et au soutien de tous les marchés d’assurances, j’ai pu avoir trois mandats consécutifs. Et ça, au niveau international, dans les institutions d`assurance et de réassurance de la conférence internationale des contrôles d`assurance (CIMA). C’est une performance assez rare. 15 années, c`est certainement une reconnaissance du travail que nous avons abattu à la tête de l`entreprise. Mais nous avons trouvé qu`il fallait changer un peu d`air et entrevoir une nouvelle aventure. Pour nous il était opportun de revenir en Côte d’Ivoire, en tant qu`assureur direct et en tant qu`actionnaire et bien plus, président directeur général de la nouvelle société d`assurance pour laquelle nous travaillons, il s`agit de Serenity-SA. C’est ce qui explique mon retour au pays pour essayer de prendre une place sur le marché des assurances de Côte d’Ivoire.
Vous n`êtes pas encore retraité. Mais vous abandonnez le public pour le secteur privé.
Les Ivoiriens doivent apprendre à sortir des schémas classiques. Qui veulent qu’après avoir obtenu des diplômes universitaires, qu`ils soient embauchés dans une structure privée ou publique et qu`ils y passent toute leur vie. Je pense que de plus en plus les ivoiriens devraient se tourner vers l’entreprenariat. Parce que cela crée non seulement de l`emploi mais aussi de la richesse. Pour ma part, je me sens capable d’apporter quelque chose de neuf dans le monde des assurances. Serenity S.A est une compagnie d’assurance avec un capital de 1 milliard de FCFA. Par ces temps de crise, il a fallu qu’un groupe d’ivoiriens et de non ivoiriens nous fassent confiance pour investir une telle somme.
Malgré la crise en Côte d’Ivoire, même si la tempête a quelque peu baissé, vous débloquez un milliard. Etes-vous sûr de rentabiliser cet investissement ?
Ceux qui connaissent le secteur des assurances peuvent en témoigner. Malgré la crise, ce secteur a connu une croissance régulière. Certes pas très forte, mais de l’ordre de 5 %. Et je pense qu’il y a matière à investir dans ce secteur. D`ailleurs, cette période est le moment opportun pour nous d’investir. Puisque nous sommes en train de sortir progressivement de la crise. Parce que les assureurs sont ce qu’on appelle les investisseurs institutionnels. Et vous voyez la plus grande partie des emprunts obligataires du trésor lancés par l’Etat de Côte d’Ivoire ont été souscrits par les compagnies d’assurance. Nous allons en tant que société d’assurance participer aux investissements et jouer notre partition dans la relance de l`activité économique.
Quelle différence y-a-t-il entre la réassurance et l’assurance directe ? Et pourquoi vous qui avez intervenu dans le domaine de la réassurance à la CICA-RE, vous choisissez d’opérer, pour votre nouvelle aventure dans l’assurance directe ?
J’ai eu à travailler à différents niveaux dans l’assurance. Je suis actuaire de formation, c`est-à-dire le mathématicien de l’assurance sur la vie. J’ai commencé en tant qu’actuaire stagiaire dans le groupe AIG (American International Group). Par la suite, je me suis retrouvé au ministère de l’Economie et des Finances où on fait le contrôle des assurances, l’organe de tutelle des compagnies d’assurance et qui veille au bon fonctionnement de ces compagnies. Je me suis ensuite retrouvé en tant qu’expert à la CIMA et contrôleur. Avant de servir plus tard au niveau de la réassurance. Pour la définition, retenons que la réassurance c’est l’assurance des compagnies d’assurance. De même que les individus et les entreprises vont s’assurer dans les compagnies d’assurances, ces dernières en font autant en se tournant vers des sociétés de réassurance pour pouvoir les aider à partager les risques. Donc l’assurance directe et la réassurance se rencontrent quelque part puisqu’elles tentent toutes les deux à apporter la sécurité, la sérénité aux assurés directs. C’est vrai que j’aurais pu continuer dans le domaine de la réassurance, mais elle a beaucoup d’exigences que l’assurance directe. Je crois qu’aujourd’hui une compagnie d’assurance directe est plus porteuse qu’une société de réassurance. Le domaine de la réassurance est plus vaste et peut couvrir toutes les régions du monde. Parce qu’un réassureur qui est installé à Abidjan a la vocation de couvrir non seulement la Côte d’Ivoire, mais toute l’Afrique et au-delà de l’Afrique.
Vous êtes sans ignorer que la concurrence est rude dans le secteur. Est-ce qu’il y a une particularité qui puisse vous distinguer des autres compagnies déjà existantes ?
Je crois qu’on ne s’engage pas dans une aventure comme celle-là sans s’assurer d’avoir autour de soi de jeunes gens professionnels et dynamiques. Avec qui on peut atteindre des résultats probants. Après trente années dans le domaine des assurances, j’ai pu quand même m’établir un réseau d’hommes de compétence, une banque de données fiables. Des atouts sur lesquels nous comptons pour conquérir le marché. Mais il n’est pas question pour nous de réinventer la roue. Nous allons plutôt nous insérer dans le tissu assuranciel de Côte d’Ivoire. Les compagnies d’assurance commercialisent les mêmes produits. Nous avons des idées par rapport aux produits que nous allons commercialiser. Nous allons faire des packages qui entreront dans notre stratégie commerciale. Nous nous attèlerons à mettre le client au centre de notre préoccupation.
Le règlement des sinistres a été, maintes fois, à l’origine des relations conflictuelles entre client et assureur. Que comptez-vous faire pour donner une nouvelle image des assurances en Côte d’Ivoire, à ce niveau?
De part notre expérience, nous avons été longtemps à l’écoute du marché africain de l’assurance. Nous savons les griefs qui sont faits aux assureurs, nous savons les espérances de la population d’assurés et d’assurables vis-à-vis des compagnies d’assurance. Nous allons faire en sorte que leurs griefs à l’encontre des sociétés d’assurance soient levés, s’estompent. La qualité de nos services, la promptitude dans le règlement des sinistres fera que le client sera le premier commercial de notre compagnie d’assurance. C’est autant de choses que nous voulons mettre en avant.
Quels sont les produits dont dispose Serenity S.A ?
Nous allons servir des produits classiques. Ce sont des produits auto, individuel accident, multi risques habitation… Nous avons également un programme pour le monde rural. Nous voulons mettre les coopératives agricoles au centre de nos préoccupations. Comment faire pour apporter l’assurance à des prix modiques à toutes ces personnes. Comment faire pour apporter le bien-être par rapport à l’assurance maladie. Nous avons aussi l’ambition d’aller vers les promoteurs immobiliers.
Quel accueil vous ont réservé les autorités du pays ?
Oui on ne peut pas exercer dans le domaine des assurances sans avoir l’agrément qui est la forme achevée du soutien des autorités. Nous avons eu l’avis favorable de la commission de la CIMA, couronné par l’agrément du ministre de l’Economie et des Finances.
En tant qu’investisseur, quel message à l’endroit de tous les investisseurs potentiels ou de tous ces opérateurs économiques qui ont quitté la Côte d’Ivoire du fait de la crise ?
Je pense que les opérateurs avisés commencent à venir. Parce qu’après la crise, il y a une embellie. Malgré la crise, l’Etat est resté debout. L’économie ivoirienne repose sur des fondamentaux solides. Même aux investisseurs avisés on n’a pas besoin de leur lancer un appel. Ils savent que c’est le moment opportun de venir investir en Côte d’Ivoire. Il y a de la place pour tout le monde dans la Côte d’Ivoire post-crise.
Sylvanus Djédjé
Photo Kipré Digbeu