Les tracasseries routières et le racket continuent d’entraver gravement l’activité économique déjà éprouvée par la crise. Le Premier ministre Guillaume Soro qui entend prendre la pleine mesure de la situation a initié hier un séminaire sur la fluidité routière à Bouaké.
Le seminaire de Bouaké hier sur la fluidité routière a pris l’allure d’une rencontre au sommet entre Etat et privé. Outre le Premier ministre, onze membres du gouvernement ont effectué le déplacement de la capitale du Centre pour échanger avec les opérateurs économiques sur les entraves à la circulation des biens et des personnes. Mais, à cette importante réunion, le directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, a brillé par son absence alors qu’il occupe le devant de la scène depuis des semaines pour dénoncer le racket sur les routes de la zone Cno. Il serait alité, selon ses collaborateurs. Il n’a même pas daigné se faire représenter par son adjoint. Avec lui étaient également absents les présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Jean-Louis Billon et de la Confédération générale des entreprises (Cgeci), Jean Kacou Diagou.
Mabri Toikeuse, ministre des Transports a ouvert les débats pour situer le cadre d’intervention de la rencontre. « Nous sommes là pour traiter à votre demande, de la question importante de la fluidité routière, qui a une incidence à la fois économique et sociale », a-t-il précisé. Pour lui, les nombreux barrages et postes de contrôle nés de la volonté de lutter contre les coupeurs de routes et les braqueurs pèsent lourdement sur le développement du transport multimodal et sur l’économie nationale et met à mal, la cohésion sociale du fait des entraves à la libre circulation des personnes et des biens. L’Etat, selon le ministre, a donc fait de la lutte contre ce phénomène, une préoccupation majeure du gouvernement depuis plus d’une décennie. A cet effet, des mesures réglementaires et politiques ont été prises mais n’ont pas permis d’atteindre les objectifs poursuivis aussi bien au plan national que communautaire. Les choses se sont dégradées avec la crise sociopolitique du19 septembre 2002, qui a provoqué une recrudescence des barrages et des postes de contrôle. Les bavures et les tracasseries ont eu pour résultat, le contournement des ports et corridors ivoiriens, entrainant ainsi l’asphyxie de l’économie nationale. Les chiffres de la chambre de consulaire démontrent éloquemment la multiplicité des barrages sur les routes. Sur l’axe Abidjan-Noé distant de 170 km, il y avait 11 barrages au début de la crise, soit un barrage tous les15 km. Au plus fort du conflit on est passé à 1 barrage tous les 6 km. Sur l’axe Abidjan-Ouangolo long de 120 km, de 29 barrages au départ, soit 1 barrage tous les 20 km, on s’est retrouvé à un barrage tous les 7 km. En terme de perte de temps, une étude effectuée sur l’axe Gesco-Pogo par l’Union des commerçants de bétail a quantifié les arrêts aux barrages à 5 heures 43 min. De Bondoukou à Abidjan pour un camion de 20 à 30 tonnes qui était loué avant la crise à 400.000 Fcfa, on est passé à 1.200.000 Fcfa du fait des nombreux risques liés au transport. Comme conséquence, cela entraîne pour le Port autonome d’Abidjan des baisses en terme de trafic de 20% entre 2007 et 2008. Vu la gravité de la situation selon le ministre des Transports, la communauté portuaire a proposé des solutions. Il sagit de la levée des barrages routiers illicites, la fin du racket, la participation à l’encadrement des trafics routiers, l’implication des autorités politiques et gouvernementales et la prise de mesures idoines, la sensibilisation des forces de défense et de sécurité ainsi que des opérateurs économiques des pays de l’hinterland à revenir afin que «nous puissions rattraper le trafic perdu. La Sitarail a perdu en 2007 plus de 300 millions Fcfa au titre des faux frais payés à plusieurs corridors. Il faut agir.»
Allah Kouamé Correspondant régional
Le seminaire de Bouaké hier sur la fluidité routière a pris l’allure d’une rencontre au sommet entre Etat et privé. Outre le Premier ministre, onze membres du gouvernement ont effectué le déplacement de la capitale du Centre pour échanger avec les opérateurs économiques sur les entraves à la circulation des biens et des personnes. Mais, à cette importante réunion, le directeur général du Port autonome d’Abidjan, Marcel Gossio, a brillé par son absence alors qu’il occupe le devant de la scène depuis des semaines pour dénoncer le racket sur les routes de la zone Cno. Il serait alité, selon ses collaborateurs. Il n’a même pas daigné se faire représenter par son adjoint. Avec lui étaient également absents les présidents de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Jean-Louis Billon et de la Confédération générale des entreprises (Cgeci), Jean Kacou Diagou.
Mabri Toikeuse, ministre des Transports a ouvert les débats pour situer le cadre d’intervention de la rencontre. « Nous sommes là pour traiter à votre demande, de la question importante de la fluidité routière, qui a une incidence à la fois économique et sociale », a-t-il précisé. Pour lui, les nombreux barrages et postes de contrôle nés de la volonté de lutter contre les coupeurs de routes et les braqueurs pèsent lourdement sur le développement du transport multimodal et sur l’économie nationale et met à mal, la cohésion sociale du fait des entraves à la libre circulation des personnes et des biens. L’Etat, selon le ministre, a donc fait de la lutte contre ce phénomène, une préoccupation majeure du gouvernement depuis plus d’une décennie. A cet effet, des mesures réglementaires et politiques ont été prises mais n’ont pas permis d’atteindre les objectifs poursuivis aussi bien au plan national que communautaire. Les choses se sont dégradées avec la crise sociopolitique du19 septembre 2002, qui a provoqué une recrudescence des barrages et des postes de contrôle. Les bavures et les tracasseries ont eu pour résultat, le contournement des ports et corridors ivoiriens, entrainant ainsi l’asphyxie de l’économie nationale. Les chiffres de la chambre de consulaire démontrent éloquemment la multiplicité des barrages sur les routes. Sur l’axe Abidjan-Noé distant de 170 km, il y avait 11 barrages au début de la crise, soit un barrage tous les15 km. Au plus fort du conflit on est passé à 1 barrage tous les 6 km. Sur l’axe Abidjan-Ouangolo long de 120 km, de 29 barrages au départ, soit 1 barrage tous les 20 km, on s’est retrouvé à un barrage tous les 7 km. En terme de perte de temps, une étude effectuée sur l’axe Gesco-Pogo par l’Union des commerçants de bétail a quantifié les arrêts aux barrages à 5 heures 43 min. De Bondoukou à Abidjan pour un camion de 20 à 30 tonnes qui était loué avant la crise à 400.000 Fcfa, on est passé à 1.200.000 Fcfa du fait des nombreux risques liés au transport. Comme conséquence, cela entraîne pour le Port autonome d’Abidjan des baisses en terme de trafic de 20% entre 2007 et 2008. Vu la gravité de la situation selon le ministre des Transports, la communauté portuaire a proposé des solutions. Il sagit de la levée des barrages routiers illicites, la fin du racket, la participation à l’encadrement des trafics routiers, l’implication des autorités politiques et gouvernementales et la prise de mesures idoines, la sensibilisation des forces de défense et de sécurité ainsi que des opérateurs économiques des pays de l’hinterland à revenir afin que «nous puissions rattraper le trafic perdu. La Sitarail a perdu en 2007 plus de 300 millions Fcfa au titre des faux frais payés à plusieurs corridors. Il faut agir.»
Allah Kouamé Correspondant régional