Face au déficit financier du secteur, l’état pris un certain nombre de mesures.
On apprend que le gouvernement pourrait procéder à une hausse du tarif de l’électricité dans les tout prochains jours. Quelle est la vérité ?
La hausse tarifaire annoncée est une mesure qui est nécessaire pour l’équilibre du secteur de l’électricité. Nous avons eu une première hausse le 22 février 2008. Celle-ci concernait exclusivement les tarifs professionnels. C’est donc dans la même foulée que l’Etat procède à cette nouvelle augmentation. Qui cette fois-ci concerne le domestique général. Elle a été décidée par arrêté interministériel, le 30 décembre 2008.
Cette hausse ne touche pas les ménages à faibles revenus. C`est-à-dire ceux qui sont au tarif modéré de 5 ampères.
Quel est le niveau d’augmentation décidé?
Il est de l’ordre de 10% environ. Cette hausse va rapporter 4 milliards par an sur un chiffre d’affaires d’environ 220 milliards de francs.
Vous avez soutenu tantôt que la hausse était une nécessité. En quoi cela est-il nécessaire ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que le secteur est en proie à un déficit financier qu’il faut combler. Pour minimiser le déséquilibre, il faut procéder à des réajustements tarifaires. Je voudrais faire remarquer que si nous voulions juguler tout le déséquilibre, la hausse des tarifs aurait un niveau plus élevé, insupportable pour la population.
A combien s’élève le déficit ?
En termes de coût d’exploitation, il atteint 80 milliards de francs. Si nous tenons compte des besoins d’investissements qui sont de l’ordre de 30 milliards de francs, ce serait donc beaucoup plus que les 80 milliards de francs. Les deux hausses vont générer une vingtaine de milliards de francs.
L’arrêté d’augmentation du tarif domestique général a été pris depuis le 30 décembre 2008. Pourquoi avoir attendu plus de trois mois pour sa mise en application ?
Il fallait attendre que l’arrêté soit publié au Journal officiel pour que la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) puisse appliquer ces dispositions.
Les abonnés concernés vont constater la hausse sur les factures qu’ils recevront à partir de maintenant.
Cette augmentation intervient au moment où l’on assiste de plus en plus à des interruptions de fourniture de courant. La dernière en date est la grave panne qui a plongé Yopougon et Anyama dans le noir le mercredi 8 avril. N’est-ce pas que cela paraît injuste ?
Pour vous répondre, je reviens sur l’état de santé du secteur de l’électricité. Il n’arrive pas à s’autofinancer. Cela veut dire que quelqu’un paie quelque part. En réalité, l’Etat subventionne le coût du gaz. Cependant, le problème des investissements reste entier. Il n’y a pas d’argent. D’où le retard qu’accuse le secteur au niveau des investissements. Cela entraîne la vétusté des installations. Et partant, les fréquentes perturbations que peuvent subir les clients.
Il y a tout de même une bonne nouvelle. L’Etat, appuyé par la Banque mondiale, est en train de mettre en place un programme d’urgence pour la réhabilitation du secteur. Il y aura des études tarifaires pour permettre au secteur d’être indépendant. C`est-à-dire capable de s’autofinancer. Cela va nécessiter que nous appliquions la réalité des coûts. Il faut que la population comprenne que les tarifs actuels sont de l’époque de la production du courant hydroélectrique. Or maintenant, l’électricité est produite à 75% par les centrales thermiques que sont Azito et Ciprel. Faut-il le rappeler, cette forme de production coûte cinq fois plus cher que la production hydroélectrique. Il faut donc nécessairement revoir les tarifs. Celui qui consomme plus doit payer plus.
Propos recueillis par
Alakagni Hala
On apprend que le gouvernement pourrait procéder à une hausse du tarif de l’électricité dans les tout prochains jours. Quelle est la vérité ?
La hausse tarifaire annoncée est une mesure qui est nécessaire pour l’équilibre du secteur de l’électricité. Nous avons eu une première hausse le 22 février 2008. Celle-ci concernait exclusivement les tarifs professionnels. C’est donc dans la même foulée que l’Etat procède à cette nouvelle augmentation. Qui cette fois-ci concerne le domestique général. Elle a été décidée par arrêté interministériel, le 30 décembre 2008.
Cette hausse ne touche pas les ménages à faibles revenus. C`est-à-dire ceux qui sont au tarif modéré de 5 ampères.
Quel est le niveau d’augmentation décidé?
Il est de l’ordre de 10% environ. Cette hausse va rapporter 4 milliards par an sur un chiffre d’affaires d’environ 220 milliards de francs.
Vous avez soutenu tantôt que la hausse était une nécessité. En quoi cela est-il nécessaire ?
Ce qu’il faut savoir, c’est que le secteur est en proie à un déficit financier qu’il faut combler. Pour minimiser le déséquilibre, il faut procéder à des réajustements tarifaires. Je voudrais faire remarquer que si nous voulions juguler tout le déséquilibre, la hausse des tarifs aurait un niveau plus élevé, insupportable pour la population.
A combien s’élève le déficit ?
En termes de coût d’exploitation, il atteint 80 milliards de francs. Si nous tenons compte des besoins d’investissements qui sont de l’ordre de 30 milliards de francs, ce serait donc beaucoup plus que les 80 milliards de francs. Les deux hausses vont générer une vingtaine de milliards de francs.
L’arrêté d’augmentation du tarif domestique général a été pris depuis le 30 décembre 2008. Pourquoi avoir attendu plus de trois mois pour sa mise en application ?
Il fallait attendre que l’arrêté soit publié au Journal officiel pour que la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie) puisse appliquer ces dispositions.
Les abonnés concernés vont constater la hausse sur les factures qu’ils recevront à partir de maintenant.
Cette augmentation intervient au moment où l’on assiste de plus en plus à des interruptions de fourniture de courant. La dernière en date est la grave panne qui a plongé Yopougon et Anyama dans le noir le mercredi 8 avril. N’est-ce pas que cela paraît injuste ?
Pour vous répondre, je reviens sur l’état de santé du secteur de l’électricité. Il n’arrive pas à s’autofinancer. Cela veut dire que quelqu’un paie quelque part. En réalité, l’Etat subventionne le coût du gaz. Cependant, le problème des investissements reste entier. Il n’y a pas d’argent. D’où le retard qu’accuse le secteur au niveau des investissements. Cela entraîne la vétusté des installations. Et partant, les fréquentes perturbations que peuvent subir les clients.
Il y a tout de même une bonne nouvelle. L’Etat, appuyé par la Banque mondiale, est en train de mettre en place un programme d’urgence pour la réhabilitation du secteur. Il y aura des études tarifaires pour permettre au secteur d’être indépendant. C`est-à-dire capable de s’autofinancer. Cela va nécessiter que nous appliquions la réalité des coûts. Il faut que la population comprenne que les tarifs actuels sont de l’époque de la production du courant hydroélectrique. Or maintenant, l’électricité est produite à 75% par les centrales thermiques que sont Azito et Ciprel. Faut-il le rappeler, cette forme de production coûte cinq fois plus cher que la production hydroélectrique. Il faut donc nécessairement revoir les tarifs. Celui qui consomme plus doit payer plus.
Propos recueillis par
Alakagni Hala