Le Premier ministre Soro Guillaume a rendu visite à la chefferie traditionnelle de Yamoussoukro, hier jeudi 09 avril à la résidence privée du Président Félix Houphouët-Boigny. Au centre de cette rencontre, la pérennisation d'une alliance inter- ethnique entre le peuple Akouè et les Sénoufo. Le chef du gouvernement a échangé, hier, avec les dépositaires de la tradition dans la ville natale du père fondateur de la Côte d'Ivoire moderne. Guillaume Soro et sa délégation se sont ressourcés au pied de la Basilique. Après les civilités d’usage, le porte-parole de ladite délégation, le ministre Dosso Moussa a livré ce message aux sages: "Nous sommes venus saluer le chef des Akouè, rendre hommage à ce peuple pour toutes les prières faites pour la Côte d'Ivoire afin que le processus de paix puisse aboutir. Même si par moments, nous n'avons pas été sages, il faut le reconnaître, le Président Félix Houphouët-Boigny a toujours cultivé la paix. Voici pourquoi nous sommes venus rendre hommage à sa résidence. Nous nous souvenons aujourd'hui de ce slogan : "La Paix, ce n'est pas un vain mot, mais c'est un comportement. Depuis le 04 mars 2007, nous sommes à la recherche du dialogue et de la paix qui lui sont chers." Le Secrétaire général de la chefferie traditionnelle à Yamoussoukro, Yao Maurice a dit pour sa part: "Les Sénoufo sont les alliés des Akouè. Les circonstances ont fait que le Premier ministre est venu se confier à nous, ses pères. Pour accomplir le travail du pays. On ne peut pas laisser un Gbon se perdre, un Soro se perdre. Désormais, Yamoussoukro est chez lui". Au sortir de cette visite guidée, le Premier ministre Soro n'a pas manqué d'exprimer ses sentiments à la presse en ces termes : "Je suis venu ici depuis quelques jours concernant la visite du président ghanéen avec le chef de l'Etat. J'ai pris le temps de venir me ressourcer sur la tombe du Président feu Félix Houphouët-Boigny. Vous le savez, c'est lui qui a bâti le pays, qui a donné l'orientation de la Côte d'Ivoire moderne. C'est en mon sens un agréable devoir de venir pour m'inspirer de l'homme qu'il a été. Vous savez, je voudrais humblement profiter pour reconnaître, pour dire que nous avions été de la génération 90 qui a mené la contestation en Côte d'Ivoire. Nous avions quelque fois élevé des critiques sur la gestion du Président Houphouët-Boigny. Aujourd'hui, je suis obligé de reconnaître, le Premier ministre que je suis, que feu Houphouët-Boigny est un grand homme. Quand nous n'étions pas aux affaires, les critiques étaient aisées. Maintenant que nous avions été à ce poste de responsabilité, l'honnêteté et le devoir d'humilité nous amènent à reconnaître que Houphouët-Boigny a été un grand homme. Il avait déjà une grande vision pour la Côte d'Ivoire. Et je suis venu aussi de façon formelle et symbolique pour demander au Président Houphouët-Boigny, au moment où nous avons franchi les étapes importantes qui nous mènent à la sortie définitive de la crise, je suis venu lui demander que son esprit de paix, de réconciliation, saisisse l'ensemble des acteurs politiques pour que nous puissions aller à des élections démocratiques, transparentes. Parce qu'il ne sert à rien d'aller à des élections qui relanceront la guerre, plus de problème. Donc, nous sommes venus et j'invite tout le monde à faire de ce lieu un lieu de pélerinage. Car Houphouët appartient à tout le monde."
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro
Jean Paul Loukou à Yamoussoukro