Le président en exercice du Mémorandum d’entente sur le contrôle des navires par l’Etat du port dans la région d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Mou Abuja), créé à Abuja le 22 octobre 1999, le ministre congolais des Transports et de la Marine marchande, Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou, était du 13 au 15 avril derniers à Abidjan. Pour discuter avec les autorités ivoiriennes concernées par la question, de la nécessité de donner une vitalité audit mémorandum qui regroupe les Etats allant de la Mauritanie à l’Afrique du Sud. Mou Abuja a pour objectif de sécuriser la navigabilité des eaux des Etats membres en boutant hors de cette zone de l’océan de la méditerranée les navires pirates ou ceux qui ne remplissent pas les conditions de navigabilité et de côtabilité, et donc qui ne devraient pas entrer dans certains ports. De 1999 à ce jour, explique le président de Mou Abuja, les principes fondamentaux du mémorandum ont été respectés par les 19 Etats concernés, parce qu’ils ont tous ratifiés la convention les régissant et se sont engagés à respecter, ce faisant, les manuels de procédures en vigueur au niveau international. Mais dans la mise en œuvre effective des principes fondateurs dudit mémorandum, seulement neuf Etats sur les 19 qui l’ont ratifié s’en sont conformés en transmettant à la présidence les instruments d’acceptation formelle. Parmi les dix qui n’ont pas transmis les instruments d’acceptation, figure la Côte d’Ivoire. Ces dix pays « réfractaires » s’appuient sur leur souveraineté – ce que reconnaît de toute façon Mou Abuja - pour ne pas appliquer la clause d’instruments d’acceptation qui voulait que les Etats se passent des droits payés par les navires contrôlés comme c’est le cas en Europe. Cela a constitué naturellement un couac étant donné le besoin criant en ressources financières endogènes desdits Etats. Accepter de se passer de tels droits mettrait en péril de nombreuses structures dans les Etats. C’est pourquoi à la réunion de Brazzaville et tenant compte des réalités socioéconomiques, il est apparu nécessaire d’harmoniser les systèmes de contrôle selon les normes internationales en vigueur, et de facturer ces contrôles de manière à éviter la mise en œuvre des principes fondateurs par quelques Etats seulement. Le président de Mou Abuja a fait savoir qu’il se rendra d’ailleurs le 19 mai prochain à Londres pour plaider pour la facturation par les Etats membres de Mou Abuja, des contrôles qui se font dans leurs eaux territoriales. Mais en attendant Martin Parfait Aimé Coussoud-Mavoungou a décidé, en sa qualité de président du Mémorandum d’Abuja (Mou a qualité d’observateur dans l’Omaoc), de se rendre dans chacun des 19 Etats membres pour informer les autorités nationales, notamment celles du transport maritime, de la nouvelle donne, mais aussi pour recueillir leurs conseils éventuellement. Pour lui, eu égard à l’importance de ses activités maritimes et de la place qu’elle occupe dans ce domaine en Afrique de l’Ouest et du Centre, l’implication de la Côte d’Ivoire dans la dynamisation des activités du Mémorandum est déterminante. D’où les trois jours qu’il a consacré au pays (du 13 au 15 avril). Mais au-delà de la volonté de conforter les actions visant à bouter hors des côtes les navires clandestins et/ou pirates, il entendait aussi rendre hommage à une équipe de garde-côtes ivoirien qui ont été, en mars dernier, abattus par des navires pirates. Face aux pirates dont l’activité semble prospérer, hélas, dans nos Etats, le président de Mou Abuja estime que les Africains doivent œuvrer à intégrer le lobby de la sécurité de la navigabilité et la côtabilité. Et cela, dit-il, exige qu’on soit membre des organismes internationaux qui s’en préoccupent et qu’on respecte également des normes internationales, c’est-à-dire être partie prenante dans les conventions internationales.
En tout état de cause, une intégration des Etats reste et demeure la véritable clé de voûte quand on sait que des navires pirates sont originaires de certains Etats membres de Mou d’Abuja.
Gooré Bi Hué
En tout état de cause, une intégration des Etats reste et demeure la véritable clé de voûte quand on sait que des navires pirates sont originaires de certains Etats membres de Mou d’Abuja.
Gooré Bi Hué