Lors d'une réunion spéciale de haut niveau du Conseil économique et social (ECOSOC) au siège de l'ONU avec les institutions de Bretton Woods, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a déclaré que la crise économique et financière mondiale a prouvé que le système actuel de gouvernance économique mondial n'était plus adéquat pour répondre au défis qui se posent aujourd'hui. « Nos institutions et nos structures de gouvernance doivent devenir plus représentatives, plus crédibles, plus comptables de leurs actes et plus efficaces », a jugé Ban Ki-moon. La confiance dans la dérégulation des marchés et leur autorégulation s'est fortement amoindrie, cédant la place à un engagement nouveau en faveur d'une réglementation et d'une supervision efficaces, non seulement au niveau des pays mais aussi au niveau international », a noté le Secrétaire général. Il s'est dit cependant inquiet de voir émerger de nouvelles formes de protectionnisme. Nous devons nous y opposer, non seulement dans le domaine du commerce, mais aussi dans ceux de l'investissement et des migrations internationales, a-t-il dit. Il y a un besoin urgent de compléter le Cycle de négociations de Doha, a-t-il ajouté. La réforme du système économique international, qui se fera en plusieurs étapes et qui devra impliquer tous les pays, exigera que l'ONU, son rôle essentiel et sa composition universelle, soient pleinement engagés dans le processus. Nous aurons une occasion importante de faire des progrès en ce sens au mois de juin, a dit le Secrétaire général, quand l'Assemblée générale convoquera sa Conférence sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement. Le Secrétaire général a souhaité que cette réunion de l'ECOSOC apporte une contribution à ce débat et qu'un meilleur suivi du processus du financement du développement soit assuré. La Présidente de l'ECOSOC, Sylvie Lucas, a estimé pour sa part que la crise avait d'ores et déjà gravement nui aux efforts déployés par les pays les plus pauvres et accentué l'ampleur des difficultés auxquelles pays développés et en développement se heurtent. « Quatre-vingt-dix millions de personnes de plus pourraient tomber dans la pauvreté cette année en raison de la crise, et le nombre de celles qui n'ont pas assez pour se nourrir pourrait dépasser le milliard », a dit Sylvia Lucas. Il est de ce fait vital de s'attaquer aux problèmes humains de la crise économique et financière mondiale et d'agir de manière coordonnée et cohérente pour empêcher qu'elle ne se transforme en drame humain généralisé, a-t-elle ajouté.
Catherine Fiankan-Bokonga. Source: ONU
Catherine Fiankan-Bokonga. Source: ONU