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Économie Publié le jeudi 30 avril 2009 | Fraternité Matin

Aéroport d’Abidjan : Gbagbo pas content des Forces de l’ordre

Attendu depuis longtemps pour voir et inaugurer les nouvelles installations de l’aéroport Félix Houphouet-Boigny (dixit), le Président Laurent Gbagbo est enfin arrivé hier et il a vu. Du clinquant et du pas beau. Il raconte lui-même : «Pendant que je visitais les lieux, une dame, membre du Conseil d’administration d’Aéria (la société en charge du développement de l’aéroport, Ndlr), à qui je voulais faire la politesse et qui s’avançait vers moi, s’est vu repousser sans ménagement par les forces de l’ordre».

Loin d’être anodine, cette démonstration de force n’est pas sans rappeler au Chef de l’Etat un autre incident : «Il y a quelques années, au moment où nous négocions avec la Banque islamique de développement pour le financement de la construction de l’aérogare fret, un membre de cette banque a été brutalisé, sans raison, à l’aéroport par les forces de l’ordre». Cela a valu des «retards dans l’allumage des négociations», a regretté le Président de la République, déplorant que les forces de l’ordre déployées sur l’espace aéroportuaire (douaniers, policiers, gendarmes, militaires) «n’ont pas conscience» de l’importance stratégique de cet espace et des conséquences que leur manque de courtoisie peut avoir sur l’économie nationale.

La Côte d’Ivoire, dira-t-il, est «un petit pays» qui a besoin de faire du commerce avec les autres. L’aéroport, vitrine de choix, ne saurait s’accommoder de brutalité quel que soit l’impératif de sécurité. «Assurer la sécurité, ce n’est pas être brutal avec ceux qui sont auprès. On peut être rigoureux sans être brutal. On peut être très ferme et être courtois», a-t-il souligné avec force, instruisant la haute hiérarchie des Forces de défense et de sécurité, présente à la cérémonie, à faire passer le message dans les rangs et assurer la formation adéquate à leurs hommes. «Nous allons insister sur cette formation, car ceux qui servent à l’aéroport nous font beaucoup de mal», promet le Président Gbagbo.

Le ministre des Infrastructures économiques, M. Patrick Achi, prenant la parole avait lui aussi fustigé ce comportement antiéconomique, dénonçant «des attitudes vexatoires, humiliantes des forces de l’ordre envers certains passagers» et vice-versa. La création prochaine d’une Académie des métiers aéroportuaires et de l’aviation civile, d’une valeur de 1,5 milliard de francs, cristallise à cet égard bien des espoirs. «C’est un accessoire indispensable pour accompagner le développement harmonieux des infrastructures et services aéronautiques par des ressources humaines dont les qualifications répondent aux exigences internationales du secteur», fait savoir M. Patrick Achi. Le Chef de l’Etat a également procédé à la pose de la première pierre d’un aérogare charter et pèlerins. Près de deux milliards de francs seront engagés dans cet ouvrage qui se veut une réponse au souci de traiter les pèlerins dans les normes d’accueil, de confort et de sécurité, tout en créant des conditions réelles de développement du tourisme par l’introduction de vols à bas prix en Côte d’Ivoire.

Il a aussi posé l’acte symbolique de construction de l’aérogare fret et des hangars d’entreposage. Un accord de financement à hauteur de 20 milliards de francs a été obtenu auprès de la Banque islamique de développement, du Fonds de l’Opep et de l’Etat de Côte d’Ivoire.

Ce triple événement (inauguration et poses de premières pierres) qui a réuni ministres, ambassadeurs et présidents d’institution, procède des ambitions de la Côte d’Ivoire d’être le hub régional (destination privilégiée et de transit des passagers et des compagnies aériennes), soulignera le ministre des Infrastructures économiques. La société Aéria (Aéroport international Félix Houphouet-Boigny d’Abidjan) chargée par l’Etat de traduire cette ambition en acte par le biais d’une convention signée en juillet 1996, assure la manœuvre à la satisfaction et du Chef de l’Etat et du ministre de tutelle, malgré des menaces économiques réelles consécutives à la crise militaro-politique dont sort la Côte d’Ivoire.

Hier confiné sur 10 000 m2, l’aéroport d’Abidjan s’étend aujourd’hui sur 25 000 m2 pour une capacité de deux millions de passagers par an. D’un coût total de 26 milliards de francs, les investissements réalisés portent sur un parking avions de 21 postes, un parking autos de 650 places, une piste de 3 000 mètres contre 2 700 et une clôture de sécurité de six kilomètres de long.

Le président du Conseil d’administration d’Aéria, M. Simplice De Messé Zinsou, s’est félicité de l’aide des partenaires français dans cette «aventure professionnelle et humaine» qui, assure-t-il, promet encore. Pour cet aéroport au nom mythique qu’il présente comme «le mieux équipé de l’Afrique de l’Ouest», il émet un vœu ardent : «Que tous les avions qui en partent aillent porter partout dans le monde le message d’amour, de paix que nous a enseigné le père fondateur». 22 compagnies aériennes commerciales fréquentent de manière permanente cet aéroport, de par une embellie de 8% de progression annuelle constatée à partir de 2006, qui laisse augurer de réelles perspectives de développement du trafic.

Elvis Kodjo
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