Konan Hervé (20ans), Serge Pascal, (16ans) Christian (9ans) et Joël (6ans), tous, le visage mangé par la tristesse, sont assis à même le sol au tour de leur mère, Mme N’guessan Elise en sanglots. Elle est inconsolable. L’appartement situé à Yopougon Toit Rouge de l’Adjudant Konan N’guessan, sauvagement abattu par une patrouille de police de proximité dans la nuit du mercredi à jeudi à Koumassi –Remblais, ne désemplit pas. Amis, parents et collègues venus, réconforter la famille éplorée devisent sur les circonstances de sa mort. Après moult tractations avec la hiérarchie policière, nous parvenons à rencontrer l’épouse de l’Adjudant Konan N’Guessan. « La hiérarchie est venue nous annoncer la mort de mon mari. Et il nous parvient de façon récurrente, que mon époux n’était pas en service encore moins en tenue au moment des faits » nous indique presque terrorisée, l’épouse du policier tué. Quant aux membres de la famille, ils s’expliquent difficilement ce qui se raconte autour de la mort de leur frère, l’Adjudant Konan « ‘c’est un monsieur sans histoire et surtout correcte. Il y a trop de versions sur les circonstances de sa mort » s’étonne son oncle N’Guessan Joseph. Avant de poursuivre : « nous avons peur. Avec tout ce qui se dit, nous ne savons plus qui croire et donc, on se méfie de tout le monde ». Et Mme N’Guessan Elise de préciser : « les enfants et moi souhaitons que la vérité triomphe et que justice soit rendue ». Rappelons que selon le Commandant du Corps Urbain du 6ème arrondissement Kadji Abel, que nous avons rencontré, l’Adjudant Konan N’Guessan en service au 6ème arrondissement était en patrouille avec deux autres agents. Un taxi compteur qui avait à son bord une femme avec des colis d’attiéké, réalise une mauvaise manœuvre. La patrouille de N’guessan Konan le prend en chasse et à quelques mètres de la pharmacie du Sable de Koumassi, l’immobilise. L’Adjudant Konan descend pour retirer les pièces du véhicule, au conducteur indélicat. Le conducteur oppose une résistance. L’agent de police s’engouffre dans le taxi et le conducteur démarre brusquement. À 100 mètres, une autre patrouille de police de proximité. Le taxi avec à son bord, l’Adjudant Konan et la passagère, double les agents de cette unité de patrouille et s’immobilise. L’Adjudant Konan intime l’ordre au jeune chauffeur de lui remettre les pièces du véhicule, la dispute prend des proportions inattendues. La passagère prise de paniques crie au secours et ouvre la portière. La patrouille opérant dans les environs, sans sommation, rafale les occupants du taxi. Version corroborée par plusieurs témoins que nous avons rencontrés.
Moussa KEITA
Moussa KEITA