Après l’échec des trois équipes engagées en huitièmes de finale de la Ligue des champions et de la Coupe de la Confédération, voici la réaction du Président de la FECAFOOT.
Monsieur le Président, le constat est cruel, tous les clubs camerounais engagés en Coupes d’Afrique sont sortis par la petite porte. Aigle Royal et Union de Douala ont subi de lourdes défaites lors des matches retour, quelles en sont les raisons ?
J’ai d’abord une pensée pour les joueurs, pour les dirigeants de clubs, pour les supporters. Le football camerounais entretient depuis toujours l’image de ceux qui ont fait sa réputation, Canon de Yaoundé, Union de Douala, équipes qui ont apporté au football de mon pays ses titres de noblesse. Nous vivons dans cette nostalgie de leur réussite et de leur rayonnement panafricain. Mais il ne faut pas se contenter de comptabiliser des années de douleurs, d’échecs répétés. Il faut analyser la situation. Chaque année, notre football subit une véritable saignée. Par dizaines, les joueurs les meilleurs, et pas eux seuls, quittent le pays et notre élite est constamment en train de chercher à retrouver des effectifs consistants. Ce n’est pas une excuse à nos déboires, mais une explication. C’est un tribut à la notoriété de notre football. Le Cameroun est probablement le pays d’Afrique, si on établit un rapport population/joueurs expatriés, qui possède le plus de joueurs partis à l’étranger. Le mouvement est incessant. Chaque saison, c’est toujours le même scénario. Et il ne nous est pas possible de l’endiguer. Dans ces conditions, il est quasiment impossible de l’endiguer.
Le Coton Sport de Garoua avait presenté beaucoup d’espoir la saison passée en accédant à la finale de la Ligue des champions. L’ascension a été brutalement stoppée. Vous êtes le fondateur du club et vous avez été le Président de 1989 à 1992. Aujourd’hui vous êtes le président d’honneur. En votre qualité de Directeur général de la SODECOTON, sponsor de l’équipe, avez-vous toujours un droit de regard sur la vie du club ?
Sept des joueurs qui ont disputé la finale contre Al Ahly au mois de novembre ne sont plus dans l’équipe. Ils sont partis. Deux autres joueurs qui devaient disputer le match retour contre Heartland n’étaient pas là parce qu’ils faisaient des tests en Europe. L’encadrement technique est aussi régulièrement soumis aux mêmes mouvements. Avant le coup d’envoi de chaque saison, le club se retrouve devant le casse-tête de reconstituer une équipe. Nous sommes dans un engrenage terrifiant. Le succès conduit au dépouillement. Il reste à Coton Sport de jouer sa chance pour disputer la phase finale de la Coupe de la Confédération. J’ai avec moi des collaborateurs qui sont chargés de la gestion de cette équipe. Ma casquette de président de la FECAFOOT ne me permet pas d’être souvent aux côtés du club. Néanmoins, je participe à la prise des décisions importantes de la vie de l’équipe.
Un mot sur la sélection nationale battue lors de la première journée de la dernière phase des éliminatoires CAN/Coupe du monde 2010 ?
La victoire en football n’est jamais un dû. Le pays s’est tellement habitué aux succès des Lions Indomptables que chaque défaite de la sélection est perçue comme un crime de lèse-majesté. Qui ne rêve pas de mettre à mal la réputation de notre sélection? Battre le Cameroun est une ambition et un motif de satisfaction pour chacun de nos adversaires. Nous avons perdu la bataille de Lomé mais nous n’avons pas perdu celle de la qualification pour la Coupe du monde, ce que tout notre public attend de nous. Comme beaucoup, c’est la manière de jouer de l’équipe qui ne m’a pas plu. J’ai trouvé qu’elle avait manqué de combativité. A la suite de ce résultat, nous avons pris la décision d’adjoindre au sélectionneur national trois adjoints, Jean Paul Akono qui dirigeait l’équipe championne olympique à Sydney, Martin Ndtoungou Mpilé qui était à la tête de la sélection olympique en Chine l’année dernière et Michel Kaham, ancien international et entraîneur très expérimenté. La défaite n ‘hypothèque pas les chances de qualification. Dans ces éliminatoires de longue haleine, il est impératif de gagner tous ses matches à domicile et d’aller marquer quelques points à l’extérieur. Il s’agit d’abord et avant tout de gagner chez nous.
Réalisé par Hamed Konin, coll: Antoine Bell
Monsieur le Président, le constat est cruel, tous les clubs camerounais engagés en Coupes d’Afrique sont sortis par la petite porte. Aigle Royal et Union de Douala ont subi de lourdes défaites lors des matches retour, quelles en sont les raisons ?
J’ai d’abord une pensée pour les joueurs, pour les dirigeants de clubs, pour les supporters. Le football camerounais entretient depuis toujours l’image de ceux qui ont fait sa réputation, Canon de Yaoundé, Union de Douala, équipes qui ont apporté au football de mon pays ses titres de noblesse. Nous vivons dans cette nostalgie de leur réussite et de leur rayonnement panafricain. Mais il ne faut pas se contenter de comptabiliser des années de douleurs, d’échecs répétés. Il faut analyser la situation. Chaque année, notre football subit une véritable saignée. Par dizaines, les joueurs les meilleurs, et pas eux seuls, quittent le pays et notre élite est constamment en train de chercher à retrouver des effectifs consistants. Ce n’est pas une excuse à nos déboires, mais une explication. C’est un tribut à la notoriété de notre football. Le Cameroun est probablement le pays d’Afrique, si on établit un rapport population/joueurs expatriés, qui possède le plus de joueurs partis à l’étranger. Le mouvement est incessant. Chaque saison, c’est toujours le même scénario. Et il ne nous est pas possible de l’endiguer. Dans ces conditions, il est quasiment impossible de l’endiguer.
Le Coton Sport de Garoua avait presenté beaucoup d’espoir la saison passée en accédant à la finale de la Ligue des champions. L’ascension a été brutalement stoppée. Vous êtes le fondateur du club et vous avez été le Président de 1989 à 1992. Aujourd’hui vous êtes le président d’honneur. En votre qualité de Directeur général de la SODECOTON, sponsor de l’équipe, avez-vous toujours un droit de regard sur la vie du club ?
Sept des joueurs qui ont disputé la finale contre Al Ahly au mois de novembre ne sont plus dans l’équipe. Ils sont partis. Deux autres joueurs qui devaient disputer le match retour contre Heartland n’étaient pas là parce qu’ils faisaient des tests en Europe. L’encadrement technique est aussi régulièrement soumis aux mêmes mouvements. Avant le coup d’envoi de chaque saison, le club se retrouve devant le casse-tête de reconstituer une équipe. Nous sommes dans un engrenage terrifiant. Le succès conduit au dépouillement. Il reste à Coton Sport de jouer sa chance pour disputer la phase finale de la Coupe de la Confédération. J’ai avec moi des collaborateurs qui sont chargés de la gestion de cette équipe. Ma casquette de président de la FECAFOOT ne me permet pas d’être souvent aux côtés du club. Néanmoins, je participe à la prise des décisions importantes de la vie de l’équipe.
Un mot sur la sélection nationale battue lors de la première journée de la dernière phase des éliminatoires CAN/Coupe du monde 2010 ?
La victoire en football n’est jamais un dû. Le pays s’est tellement habitué aux succès des Lions Indomptables que chaque défaite de la sélection est perçue comme un crime de lèse-majesté. Qui ne rêve pas de mettre à mal la réputation de notre sélection? Battre le Cameroun est une ambition et un motif de satisfaction pour chacun de nos adversaires. Nous avons perdu la bataille de Lomé mais nous n’avons pas perdu celle de la qualification pour la Coupe du monde, ce que tout notre public attend de nous. Comme beaucoup, c’est la manière de jouer de l’équipe qui ne m’a pas plu. J’ai trouvé qu’elle avait manqué de combativité. A la suite de ce résultat, nous avons pris la décision d’adjoindre au sélectionneur national trois adjoints, Jean Paul Akono qui dirigeait l’équipe championne olympique à Sydney, Martin Ndtoungou Mpilé qui était à la tête de la sélection olympique en Chine l’année dernière et Michel Kaham, ancien international et entraîneur très expérimenté. La défaite n ‘hypothèque pas les chances de qualification. Dans ces éliminatoires de longue haleine, il est impératif de gagner tous ses matches à domicile et d’aller marquer quelques points à l’extérieur. Il s’agit d’abord et avant tout de gagner chez nous.
Réalisé par Hamed Konin, coll: Antoine Bell