Touba : Le gouvernement sollicité pour le règlement des conflits éleveurs-agriculteurs

Le ministre de la Production animale et des ressources halieutiques était dans la région du Bafing.

M. Alphonse Douati, ministre de la Production animale et des Ressources halieutiques, a rencontré récemment les populations des régions du Denguélé et du Bafing. pour s’imprégner de leurs réalités quotidiennes après sept longues années de crise.

C’est une salle de conférences de l’hôtel de ville d’Odienné archicomble qui a accueilli M. Alphonse Douati. Des notables, chefs de village, élus et responsables administratifs étaient présents. Fofana Brahim, président de la Chambre d’agriculture d’Odienné, a témoigné des difficultés rencontrées. «M. le ministre la cohabitation avec les éleveurs à Odienné est régulièrement animée de paiements surévalués des dégâts de culture et des bouviers sont très souvent battus et tués. Les dégâts des cultures causés par les animaux des éleveurs sont à l’origine de ces violences. Les troupeaux de bœufs, pour la plupart nomades sèment la désolation dans nos champs» a-t-il soutenu. M. Hamadou Touré, porte-parole de la chefferie traditionnelle à Odienné, a lui, demandé l’implication effective du gouvernement dans la recherche des solutions pour une coexistence pacifique entre éleveurs et agriculteurs. Afin d’éviter «de graves déchirures sociales». De 2002 à mai 2009, ce sont plus de 85 conflits opposant ces deux groupes ayant causé la mort de trois bouviers qui y ont été enregistrés. Mme Dosso Sita, député Pdci-Rda de Borotou Koro, au nom des élus et de la population a, dans son adresse, fait remarquer que le nombre de conflits entre éleveurs et agriculteurs à Touba va croissant depuis ces six dernières années. Elle a souligné que du fait de l’occupation «anarchique» des terres arables par les éleveurs, la région du Bafing connaît une nette régression de la production vivrière. Notamment le manioc, le maïs, l’igname, le piment…

Face à cette situation, les populations du Denguélé et du Baffing, au cours des échanges, ont proposé des solutions à court et long termes. Notamment la définition et la délimitation des parcelles pastorales, avec l’aménagement de points d’eau, l’identification et l’inscription dans un répertoire des éleveurs par zone, la définition d’un barème de dédommagement conséquent et dissuasif ; la promotion d’une politique d’autosuffisance en protéines en encourageant la création d’unités d’élevage intensif, le renforcement des capacités des comités locaux de règlement des conflits et enfin la mise en place d’une structure d’encadrement pour l’élevage à l’image de l’Ex-Sodepra.



Honore Droh
Correspondant régional