Crise interne, audit gouvernemental, les dirigeants de la Société nationale des transports terrestres sont en difficulté. En conférence de presse mercredi, ils tentent de désamorcer la bombe.
Pour les lendemains qui chantent, la Société nationale de transports terrestres (Sonatt) attendra encore...longtemps. Dix-huit mois après avoir pâti des effets de la mauvaise gestion, les agents de la structure se remettent à nouveau à trembler face aux périls qui menacent la maison. Selon de premiers décomptes non officiels, les caisses seraient « exposées » à hauteur de plusieurs millions de Fcfa. Les incidences de ces dysfonctionnements commencent à se faire sentir. En interne en effet, l`atmosphère n`est plus au beau fixe. Tous les bureaux y compris ceux des dirigeants de l`entreprise sont désormais gouvernés par de la suspicion de tous ordres. Certaines directions s`accusent mutuellement même si elles hésitent, pour l`instant, à faire monter le mercure. Probablement agacé, le Premier ministre a décidé de voir un peu plus clair dans la gestion de cette profonde marmite au contenu mal maîtrisé. Il a instruit le ministre de l`Economie et des Finances en vue de diligenter un audit sérieux de cette société d`Etat. Selon toute vraisemblance, cette nouvelle donne des sueurs froides à la Direction générale de la Sonatt qui tente, à l`évidence, d`étouffer le rigoureux projet de Guillaume Soro. Le secrétaire général de la structure, Blé Guirao, est monté au créneau mercredi à Abidjan pour présenter «les actions majeures initiées en 2008» et dire « comment son administration entrevoyait l`année 2009 ». Un peu comme si on cherchait à détourner l`attention de l`opinion publique. Entouré du président de la mutuelle et d’un délégué du personnel, Blé Guirao a surtout voulu faire d`une pierre deux coups. «Nous avons une gestion managériale de type participatif. Ils sont là pour prouver qu`il y a la cohésion entre tous les agents de la société. Ceux qui émettent des accusations de malversations se trompent. Nos procédures sont transparentes », a déclaré M. Guirao, accusant le secrétaire général du Syndicat national des agents de la direction général des transports terrestres (Sonatt), Martin Ouondé, de clown. «Ce n`est pas un syndicaliste, c`est un manipulateur. Il ne connaît pas le B.A-BA des objectifs d`un syndicat. Et puis, il n`a aucune légitimité parce qu`il n`a porté aucune action sociale en faveur des syndiqués », a dit Blé Guirao. La faute de M. Ouondé, c`est sans doute d`avoir encouragé la semaine dernière, qu`on diligente un audit et surtout d`avoir critiqué la Sonatt de marcher sur ses plates-bandes. «Il est étonnant que de tels dysfonctionnements perdurent. Le gouvernement doit prendre un nouveau décret », avait plaidé le syndicaliste qui, dit-on, mène le combat de sa direction par procuration. Il faut dire que les deux structures s`accusent régulièrement de s`arroger les attributions de l`une ou de l`autre. Tous les griefs formulés de part et d`autre semblent mettre en évidence une défaillance systémique du dispositif de régulation et de gestion des titres de transports. «La portée de l`audit à la Sonatt ne sera pas mineure », pronostique un responsable de la tutelle. « Alors qu`on avait à peine commencé à digérer les conséquences des problèmes passés, note-t-il, l`insuffisance du contrôle des chiffres sème à nouveau l`inquiétude». Mais à aucun moment de la conférence, la question des chiffres n`a figuré sur le calepin de la Direction générale. Pis, elle a été purement et simplement esquivée. «Ce n`est pas à nous de parler des chiffres. C`est plutôt la tutelle. Sauf, si elle nous donne une autorisation expresse », a justifié le dirigeant de la Sonatt. En fait, la question des chiffres reste un véritable chiffon rouge pour les patrons. Rompue aux conflits longs, la Sonatt est à nouveau sur des braises ardentes.
Lanciné Bakayoko
Pour les lendemains qui chantent, la Société nationale de transports terrestres (Sonatt) attendra encore...longtemps. Dix-huit mois après avoir pâti des effets de la mauvaise gestion, les agents de la structure se remettent à nouveau à trembler face aux périls qui menacent la maison. Selon de premiers décomptes non officiels, les caisses seraient « exposées » à hauteur de plusieurs millions de Fcfa. Les incidences de ces dysfonctionnements commencent à se faire sentir. En interne en effet, l`atmosphère n`est plus au beau fixe. Tous les bureaux y compris ceux des dirigeants de l`entreprise sont désormais gouvernés par de la suspicion de tous ordres. Certaines directions s`accusent mutuellement même si elles hésitent, pour l`instant, à faire monter le mercure. Probablement agacé, le Premier ministre a décidé de voir un peu plus clair dans la gestion de cette profonde marmite au contenu mal maîtrisé. Il a instruit le ministre de l`Economie et des Finances en vue de diligenter un audit sérieux de cette société d`Etat. Selon toute vraisemblance, cette nouvelle donne des sueurs froides à la Direction générale de la Sonatt qui tente, à l`évidence, d`étouffer le rigoureux projet de Guillaume Soro. Le secrétaire général de la structure, Blé Guirao, est monté au créneau mercredi à Abidjan pour présenter «les actions majeures initiées en 2008» et dire « comment son administration entrevoyait l`année 2009 ». Un peu comme si on cherchait à détourner l`attention de l`opinion publique. Entouré du président de la mutuelle et d’un délégué du personnel, Blé Guirao a surtout voulu faire d`une pierre deux coups. «Nous avons une gestion managériale de type participatif. Ils sont là pour prouver qu`il y a la cohésion entre tous les agents de la société. Ceux qui émettent des accusations de malversations se trompent. Nos procédures sont transparentes », a déclaré M. Guirao, accusant le secrétaire général du Syndicat national des agents de la direction général des transports terrestres (Sonatt), Martin Ouondé, de clown. «Ce n`est pas un syndicaliste, c`est un manipulateur. Il ne connaît pas le B.A-BA des objectifs d`un syndicat. Et puis, il n`a aucune légitimité parce qu`il n`a porté aucune action sociale en faveur des syndiqués », a dit Blé Guirao. La faute de M. Ouondé, c`est sans doute d`avoir encouragé la semaine dernière, qu`on diligente un audit et surtout d`avoir critiqué la Sonatt de marcher sur ses plates-bandes. «Il est étonnant que de tels dysfonctionnements perdurent. Le gouvernement doit prendre un nouveau décret », avait plaidé le syndicaliste qui, dit-on, mène le combat de sa direction par procuration. Il faut dire que les deux structures s`accusent régulièrement de s`arroger les attributions de l`une ou de l`autre. Tous les griefs formulés de part et d`autre semblent mettre en évidence une défaillance systémique du dispositif de régulation et de gestion des titres de transports. «La portée de l`audit à la Sonatt ne sera pas mineure », pronostique un responsable de la tutelle. « Alors qu`on avait à peine commencé à digérer les conséquences des problèmes passés, note-t-il, l`insuffisance du contrôle des chiffres sème à nouveau l`inquiétude». Mais à aucun moment de la conférence, la question des chiffres n`a figuré sur le calepin de la Direction générale. Pis, elle a été purement et simplement esquivée. «Ce n`est pas à nous de parler des chiffres. C`est plutôt la tutelle. Sauf, si elle nous donne une autorisation expresse », a justifié le dirigeant de la Sonatt. En fait, la question des chiffres reste un véritable chiffon rouge pour les patrons. Rompue aux conflits longs, la Sonatt est à nouveau sur des braises ardentes.
Lanciné Bakayoko