Football: CAN Mondial 2010 (Burkina -Côte d’Ivoire) - Ouaga rêve d’exploit !

«Kédjénou d’Eléphants », voilà entre autres, un titre qui barrait la Une d’un confrère burkinabé, hier. Pour ce tabloïd, l’équipe nationale de Côte d’Ivoire passera à la casserole des Etalons, ce samedi après-midi, pour offrir au peuple burkinabé, un historique plat fumant, célébrant la première victoire des Etalons sur les Pachydermes. Le décor ainsi planté, il n’en fallait pas plus pour raviver la flamme de la rivalité entre ces deux pays frères si opposés ces derniers temps. Mais pourtant si proches. En tout cas, ce troisième match du groupe E comptant pour la dernière ligne droite des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial 2010, risque d’être le match référence sur le continent. Des Etalons, gonflés à bloc et soutenus par tout un peuple, veulent inverser le cours de l’histoire et infliger à la Côte d’Ivoire, sa première défaite dans cette compétition. Eux qui sont sur une très bonne lancée avec cinq victoires pour deux matchs nuls depuis le début des qualifications. Un palmarès d’autant plus respectable que l’équipe de Duarte Paolo est en tête du groupe 5 à égalité de points avec les Eléphants. Et une victoire ce samedi, au stade du 4 août, leur donnerait une avance confortable même si elle ne garantirait pas le ticket pour le mondial africain d’Afrique du Sud. Une nouvelle : l’entraîneur portugais comptera, et il l’a dit, sur la solidarité et la générosité de son groupe pour tenter de rester dans la bonne dynamique de son équipe depuis sa prise de pouvoir, il y a 16 mois.

Jeunesse contre expérience

Pour cela, le nouvel entraîneur du Mans comptera sur la fraîcheur de ses garçons et surtout, sur leur enthousiasme. « Ça va être difficile mais, nous avons étudié la possibilité de bloquer tactiquement la Côte d’Ivoire », prévient Duarte. Mais le portugais reconnaît tout de même que battre les Eléphants serait « un exploit ». Pour réaliser cette prouesse, Duarte misera, à coup sûr, sur Moumouni Dagano, Charles Kaboré, Jonathan Pitroipa, Traoré Sibiri Alain, Bancé Aristides, Mamadou Kéré, Panatiguiri et autres pour tenter de tomber les lourds Eléphants.

Une mission délicate, car en face, les Eléphants ont plus que du répondant. En effet, la Côte d’Ivoire, sans faire la fine bouche, peut se vanter d’avoir l’une des meilleures équipes du continent. Les Didier Drogba, Yaya Touré, Salomon Kalou, Kolo Touré, Sanogo, Méité, Demel, Copa, Maestro, Romaric, Chico, Kader Kéita, Koné Baky, Kouamatien, Gervinho …sont tous autant de redoutables joueurs que tout entraîneur aimerait avoir dans son effectif. En plus de toutes ces individualités, les Eléphants ont surtout acquis une grosse maturité qui leur permet de se sortir de pas mal de situations. Même les plus compliquées. « Dorénavant, c’est nous qui contrôlons les matchs. Nous avons gagné en maturité et notre collectif s’est amélioré », constate Didier Zokora dit Maestro, le milieu défensif ivoirien. Et cela s’est vérifié à Conakry (Guinée) où Didier Drogba et ses équipiers ont, aisément, contrôlé la partie. Et même quand les Guinéens ont égalisé, les Eléphants ont su réagir pour s’imposer au finish. Ce samedi, il s’agira pour eux, de confirmer leur statut de favoris et de tout mettre en œuvre pour faire un résultat, ici. Ce qui ne sera forcément pas la qualification pour la Coupe du Monde, mais ça y ressemblerait énormément.
Mais, de tout cela, les Hommes Intègres n’en ont cure. Ils veulent voir leur équipe battre la Côte d’Ivoire. Un point c’est tout. Et dans cette logique, tout un peuple se met à rêver d’un exploit.

Koné Lassiné, envoyé spécial à Ouagadougou