Prenant part à la 36e session ordinaire de la Cedeao, le chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo a fait montre de la maîtrise du secteur des Transports et de l’Energie. C’était le lundi 22 juin 2009 à Abuja, au Nigeria.
Excellence Monsieur le Président de la République fédérale du Nigeria, Président en exercice de la Cedeao,
Excellences Madame, Messieurs les Présidents,
Messieurs les Chefs de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de la Cedeao,
Monsieur le Président de la Commission de l'Uemoa,
Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions spécialisées de la Cedeao,
Mesdames, Messieurs les Commissaires de la Cedeao,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Je prends la parole en ma qualité de coordinateur des efforts de développement des infrastructures et services des transports, puis de l'extension des réseaux électriques et des télécommunications de la Cedeao, pour vous présenter les conclusions des différentes réflexions menées.
Notre région, l'espace de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a un important besoin de développement des infrastructures de son réseau de transport multimodal et de télécommunications. La satisfaction de ce besoin est contrariée par une préoccupation majeure liée au financement de ces infrastructures.
Plusieurs réunions de haut niveau que j'ai personnellement présidées ont été convoquées afin d'analyser ces préoccupations et y apporter des solutions.
Les conclusions de ces réunions traduites en plans d'actions ont été approuvées par notre 35e session ordinaire tenue à Abuja, le 19 décembre 2008. Au cours de cette session, vous avez souhaité des propositions concrètes relatives à la mise en œuvre desdites conclusions.
Excellence Madame et Messieurs les chefs d'Etat et de Gouvernement,
Un autre enjeu du développement de l'Afrique de l'Ouest est lié au secteur de l'énergie dont la crise a révélé la nécessité impérieuse de satisfaire une demande d'énergie sans cesse croissante.
Afin de pérenniser l'approvisionnement de la région en énergie, un plan d'actions commun Cedeao/Uemoa articulé autour des projets régionaux prioritaires a été adopté.
Le présent rapport qui porte sur les plans d'actions consolidés, s'articule autour des infrastructures, des services de Transport et de l'Energie.
Infrastructures de Transport
En ce qui concerne le transport routier, bien que 97% du réseau routier inter- état soit bitumé, il connaît aujourd'hui, une certaine détérioration.
Il s'agit de mettre en œuvre les projets de réhabilitation, de modernisation et d'extension de ce réseau.
Au titre des projets d'infrastructures ferroviaires, il est nécessaire de mettre en œuvre les projets prioritaires définis dans le plan d'actions adopté à notre 35e session de décembre 2008.
En ce qui concerne le transport aérien, il s'agit :
Pour nos Etats :
u d'accélérer la création d'un marché commun du transport aérien par l'adoption avant fin 2009 d'une réglementation appropriée,
u d'améliorer la sécurité du transport aérien par la mise en place de programmes et de systèmes de gestion de la sécurité, la transformation des projets Coscap des Etats membres de l'Uemoa et des Etats membres du groupe de l'Accord de Banjul en agences régionales de la sécurité et de la sureté au plus tard fin 2010,
u d'accorder des facilités aux compagnies aériennes de la sous-région.
Pour les Compagnies aériennes, d'intensifier leur coopération commerciale, technique et financière comme elles s'y sont engagées, en vue d'assurer une meilleure desserte de la sous-région.
En ce qui concerne le transport maritime, il s'agit :
de créer un armement de cabotage sous-régional afin de mieux maîtriser les taux de fret maritime,
de créer et de mettre en réseau les garde-côtes nationales afin de lutter efficacement contre la piraterie maritime et les agressions à main armée dans les approches communautaires,
de mettre nos ports aux normes internationales,
de mettre en œuvre le projet du fonds maritime.
ENERGIE
Une crise énergétique sans précédent frappe notre région de façon persistante depuis près d'une décennie. Elle est caractérisée notamment par des délestages dans la fourniture d'énergie électrique et les difficultés d'extension de réseaux pour satisfaire la demande sans cesse croissante des consommateurs.
La condition primordiale pour sortir de cette crise de l'énergie est la construction de centrales électriques et des lignes d'interconnexion dans les délais requis. A ce titre, beaucoup de projets ont été identifiés et des études de faisabilité ont été faites. Il convient de rappeler ici quatre projets qui pourraient être prioritaires :
L'appui au Centre des énergies renouvelables : les frais de fonctionnement du centre sur la période d'établissement est de Uss 4,1 millions et le coût des programmes est estimé à Us$ 122,3 millions sur la période 2010-2016 ;
La réalisation à l'échelle régionale de centrales solaires et de centrales éoliennes qui seront baptisées centrale Espagne-Cedeao pour cet important projet, le Royaume d'Espagne pourrait procéder dès maintenant, au financement des études de faisabilité et des études d'exécution qui détermineront le coût final du projet ;
La mise en place du Fonds pour faire face à la crise énergétique : ce fonds pourrait être opérationnel avec une mise initiale de Uss 100 millions ;
L'appui au développement du réseau ferroviaire en contribuant au financement des études des tronçons complémentaires.
Excellences,
Nous devons avoir à l'esprit que nos infrastructures, une fois réalisées, doivent être maintenues afin de garantir un état de service parfait.
Vous conviendrez aussi avec moi que la problématique de financement de tous ces projets reste plus que jamais au cœur de la mise en œuvre du plan d'actions que la région a adopté en 2008 et qui vise l'amélioration des infrastructures. Aussi ce financement doit-il prendre en compte la maintenance de ces infrastructures.
Excellences Madame, Messieurs les chefs d'Etat et de Gouvernement,
Aussi voudrais-je vous exhorter à adhérer à l'idée de création d'un fonds de développement des secteurs des transports et de l'énergie.
La mise en œuvre de ce fonds sera conduite par un comité composé des Etats membres de la Cedeao, des partenaires techniques et financiers.
Ce fonds sera alimenté par les prélèvements sur les recettes générés par les principaux produits des Etats membres de la Cedeao sur la base d'une politique de développement volontariste. Des études à mener permettront d'en définir les modalités de mise en place, d'alimentation et de fonctionnement.
Ce fonds aura pour objet la garantie des emprunts pour le développement des secteurs des transports et de l'énergie dans les pays de la Cedeao.
Par ailleurs, nous savons aussi que la problématique de réalisation des infrastructures dans les pays en voie de développement n'est pas simple : il faut de prime abord identifier les priorités dans un environnement où tout est prioritaire.
C'est pourquoi, je voudrais pour terminer mon propos, réitérer l'engagement que nous avons pris de concentrer nos efforts sur le développement des infrastructures régionales, notamment le secteur de l'énergie et les liaisons intracommunautaires routières, ferroviaires et aériennes pour servir de catalyseur au développement économique et à l'intégration de notre région.
Laurent Gbagbo
Excellence Monsieur le Président de la République fédérale du Nigeria, Président en exercice de la Cedeao,
Excellences Madame, Messieurs les Présidents,
Messieurs les Chefs de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de la Cedeao,
Monsieur le Président de la Commission de l'Uemoa,
Mesdames, Messieurs les Présidents des Institutions spécialisées de la Cedeao,
Mesdames, Messieurs les Commissaires de la Cedeao,
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Je prends la parole en ma qualité de coordinateur des efforts de développement des infrastructures et services des transports, puis de l'extension des réseaux électriques et des télécommunications de la Cedeao, pour vous présenter les conclusions des différentes réflexions menées.
Notre région, l'espace de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a un important besoin de développement des infrastructures de son réseau de transport multimodal et de télécommunications. La satisfaction de ce besoin est contrariée par une préoccupation majeure liée au financement de ces infrastructures.
Plusieurs réunions de haut niveau que j'ai personnellement présidées ont été convoquées afin d'analyser ces préoccupations et y apporter des solutions.
Les conclusions de ces réunions traduites en plans d'actions ont été approuvées par notre 35e session ordinaire tenue à Abuja, le 19 décembre 2008. Au cours de cette session, vous avez souhaité des propositions concrètes relatives à la mise en œuvre desdites conclusions.
Excellence Madame et Messieurs les chefs d'Etat et de Gouvernement,
Un autre enjeu du développement de l'Afrique de l'Ouest est lié au secteur de l'énergie dont la crise a révélé la nécessité impérieuse de satisfaire une demande d'énergie sans cesse croissante.
Afin de pérenniser l'approvisionnement de la région en énergie, un plan d'actions commun Cedeao/Uemoa articulé autour des projets régionaux prioritaires a été adopté.
Le présent rapport qui porte sur les plans d'actions consolidés, s'articule autour des infrastructures, des services de Transport et de l'Energie.
Infrastructures de Transport
En ce qui concerne le transport routier, bien que 97% du réseau routier inter- état soit bitumé, il connaît aujourd'hui, une certaine détérioration.
Il s'agit de mettre en œuvre les projets de réhabilitation, de modernisation et d'extension de ce réseau.
Au titre des projets d'infrastructures ferroviaires, il est nécessaire de mettre en œuvre les projets prioritaires définis dans le plan d'actions adopté à notre 35e session de décembre 2008.
En ce qui concerne le transport aérien, il s'agit :
Pour nos Etats :
u d'accélérer la création d'un marché commun du transport aérien par l'adoption avant fin 2009 d'une réglementation appropriée,
u d'améliorer la sécurité du transport aérien par la mise en place de programmes et de systèmes de gestion de la sécurité, la transformation des projets Coscap des Etats membres de l'Uemoa et des Etats membres du groupe de l'Accord de Banjul en agences régionales de la sécurité et de la sureté au plus tard fin 2010,
u d'accorder des facilités aux compagnies aériennes de la sous-région.
Pour les Compagnies aériennes, d'intensifier leur coopération commerciale, technique et financière comme elles s'y sont engagées, en vue d'assurer une meilleure desserte de la sous-région.
En ce qui concerne le transport maritime, il s'agit :
de créer un armement de cabotage sous-régional afin de mieux maîtriser les taux de fret maritime,
de créer et de mettre en réseau les garde-côtes nationales afin de lutter efficacement contre la piraterie maritime et les agressions à main armée dans les approches communautaires,
de mettre nos ports aux normes internationales,
de mettre en œuvre le projet du fonds maritime.
ENERGIE
Une crise énergétique sans précédent frappe notre région de façon persistante depuis près d'une décennie. Elle est caractérisée notamment par des délestages dans la fourniture d'énergie électrique et les difficultés d'extension de réseaux pour satisfaire la demande sans cesse croissante des consommateurs.
La condition primordiale pour sortir de cette crise de l'énergie est la construction de centrales électriques et des lignes d'interconnexion dans les délais requis. A ce titre, beaucoup de projets ont été identifiés et des études de faisabilité ont été faites. Il convient de rappeler ici quatre projets qui pourraient être prioritaires :
L'appui au Centre des énergies renouvelables : les frais de fonctionnement du centre sur la période d'établissement est de Uss 4,1 millions et le coût des programmes est estimé à Us$ 122,3 millions sur la période 2010-2016 ;
La réalisation à l'échelle régionale de centrales solaires et de centrales éoliennes qui seront baptisées centrale Espagne-Cedeao pour cet important projet, le Royaume d'Espagne pourrait procéder dès maintenant, au financement des études de faisabilité et des études d'exécution qui détermineront le coût final du projet ;
La mise en place du Fonds pour faire face à la crise énergétique : ce fonds pourrait être opérationnel avec une mise initiale de Uss 100 millions ;
L'appui au développement du réseau ferroviaire en contribuant au financement des études des tronçons complémentaires.
Excellences,
Nous devons avoir à l'esprit que nos infrastructures, une fois réalisées, doivent être maintenues afin de garantir un état de service parfait.
Vous conviendrez aussi avec moi que la problématique de financement de tous ces projets reste plus que jamais au cœur de la mise en œuvre du plan d'actions que la région a adopté en 2008 et qui vise l'amélioration des infrastructures. Aussi ce financement doit-il prendre en compte la maintenance de ces infrastructures.
Excellences Madame, Messieurs les chefs d'Etat et de Gouvernement,
Aussi voudrais-je vous exhorter à adhérer à l'idée de création d'un fonds de développement des secteurs des transports et de l'énergie.
La mise en œuvre de ce fonds sera conduite par un comité composé des Etats membres de la Cedeao, des partenaires techniques et financiers.
Ce fonds sera alimenté par les prélèvements sur les recettes générés par les principaux produits des Etats membres de la Cedeao sur la base d'une politique de développement volontariste. Des études à mener permettront d'en définir les modalités de mise en place, d'alimentation et de fonctionnement.
Ce fonds aura pour objet la garantie des emprunts pour le développement des secteurs des transports et de l'énergie dans les pays de la Cedeao.
Par ailleurs, nous savons aussi que la problématique de réalisation des infrastructures dans les pays en voie de développement n'est pas simple : il faut de prime abord identifier les priorités dans un environnement où tout est prioritaire.
C'est pourquoi, je voudrais pour terminer mon propos, réitérer l'engagement que nous avons pris de concentrer nos efforts sur le développement des infrastructures régionales, notamment le secteur de l'énergie et les liaisons intracommunautaires routières, ferroviaires et aériennes pour servir de catalyseur au développement économique et à l'intégration de notre région.
Laurent Gbagbo