Sa révolte a été fatale aux défenseurs adverses vers la fin de la première partie du championnat national de Ligue 1. Blagnon Goué, que les Membres associés sifflaient en début de saison quand il ratait des occasions en or, a retrouvé ses sensations de buteur pour le bonheur de la famille vert et rouge. L’Africa lui doit en partie ses quatre victoires successives (de la 9e à la 13e journées). Au terme de la première manche, Blagnon Goué a inscrit sept buts. Pour Gba Bernadin, entraîneur adjoint de l’équipe, Blagnon est en pleine confiance. « L’arrivée du nouveau coach, Gianni, y est pour quelque chose. Le joueur a accepté de se plier aux exigences du staff technique en se mettant sérieusement au travail. Il ne tremble plus devant les buts adverses. Les qualités athlétiques et physiques de Blagnon peuvent lui permettre de réussir une belle saison sur le front de l’attaque de l’Africa ». Toutefois, Gba demande à son poulain de garder la tête sur les épaules car il traîne encore beaucoup de lacunes. «Blagnon doit travailler son temps de jeu pour pouvoir aller jusqu’au bout d’un match. Pour l’instant, il n’y arrive pas», soutient-il. Depuis le départ d’Olié Koffi Kan, l’Africa était à la recherche d’un buteur. Le jeune Guy Serges recruté à Ouragahio n’arrive pas à s’imposer. Il est pataud, brouillon et maladroit. Pour un attaquant, c’est beaucoup de défauts. Et le retour en force de Blagnon Goué fait du bien aux Aiglons. Désormais, il n’a plus droit à l’erreur. Il en est conscient. «J’ai traversé des moments difficiles. Entre les Membres associés et moi, le courant ne passait pas bien parce que je ratais de nombreuses occasions de but. J’avais trop de pression et à force de vouloir bien faire, je me fourvoyais finalement devant les buts. Mais avec la bénédiction de Dieu, les conseils des uns et des autres et également le travail psychologique de l’entraîneur Gianni, j’ai retrouvé la joie de jouer. Je suis libéré et j’espère que c’est pour de bon. Je tenais à remercier mes coéquipiers qui m’ont soutenu dans mes moments de doute», soutient le goléador des Aiglons. Il faut rappeler que Blagnon Goué a fourbi ses armes dans la cité du Bas-Sassandra (San-Pedro) avant d’atterrir à l’Africa en 2006 sous l’ère du président Donwahi. A 21 ans, il est encore un joueur perfectible. L’avenir lui appartient, pourvu qu’il ne dorme pas sur ses lauriers.
Jean-Baptiste Behi
Jean-Baptiste Behi
