Le chef du gouvernement ivoirien effectue depuis hier une visite d'Etat à l'invitation du gouvernement malien. Au programme : des entretiens avec le sommet de l'Exécutif et des séances de travail en vue de relancer le Conseil de l'Entente.
«Il y a beaucoup de Premiers ministres qui sont venus ici récemment, mais je vous avoue que cet accueil-ci est particulièrement important. On le voit par le nombre de ministres présents, par la qualité des officiels invités et par l'effervescence inhabituelle qui s'est emparée du protocole ». Ces mots sont de Serges Daniel, journaliste, correspondant permanent de RFI à Bamako et bon connaisseur de la vie politique malienne qu'il suit depuis de longues années. En effet, quand le Fokker 100 du gouvernement ivoirien apparaît hier sur le tarmac de l'aéroport de Bamako-Senou, il est 10h 05, il fait beau, les dames arrangent leur basins chatoyants et froufroutants, les hommes réajustent machinalement leurs cravates et les danseurs révisent une dernière fois leurs pas de danse avant qu'ils n'aient à les exécuter devant l'étranger de marque qui arrive. Et qui a mobilisé la moitié du gouvernement malien. Deux délégations d'Ivoiriens sont dans la foule, reconnaissables à leurs banderoles. Celle du Front populaire ivoirien proclame « La section Fpi de Bamako souhaite bonne arrivée au Premier ministre et soutient les Accords de Ouaga ». Il y a également celle du Rassemblement des républicains (Rdr), qui, tout aussi fièrement clame « Bonne arrivée M. Le Premier ministre Soro Guillaume. Le Rdr-Bamako soutient l'Accord de Ouaga ». Rivaux, mais unis dans le soutien à l'Accord politique de Ouagadougou (Apo). Quand le vaisseau s'immobilise devant le tapis rouge, on devine que c'est Guillaume Soro qui est à bord. Tout son staff est présent : son chef de cabinet-adjoint, sa cellule de communication au complet, sa sécurité, le directeur du protocole de la primature, son ami le commandant Issiaka Ouattara dit « Wattao »… Conduits par le Premier ministre Modibo Sidibé, les officiels maliens s'avancent d'un pas rapide à la rencontre de leur hôte qui n'est pas encore descendu de l'avion. Koné Souleymane Kamaraté dit « Soul To Soul », monte à bord de l'appareil. Et cinq minutes plus tard la délégation ivoirienne en descend. Le premier à émerger de la cabine est le ministre Patrick Achy. Il est suivi par le ministre Sidiki Konaté. Enfin Guillaume Soro lui-même apparaît. Au sol, alignés comme pour une parade, quelques ministres ivoiriens, arrivés la veille, sont présents. Il s'agit du ministre des Affaires étrangères, Youssouf Bakayoko, ainsi que son collègue de l'Intégration africaine, Amadou Koné. Du côté malien, outre le chef du gouvernement, on reconnaît le ministre de la Défense, celui de l'Administration territoriale, celui de l'Agriculture et de l'Elevage, celle chargée des Relations avec le Parlement. La ministre chargée de la Promotion de la Femme et de l'Enfant est aussi là… En tout, une bonne dizaine de ministres. Beaucoup de généraux ainsi que des hauts gradés de l'armée malienne sont également reconnaissables dans les rangs des officiels. Le gouverneur de Bamako et le maire central de la capitale sont aussi à l'accueil. Le chef du gouvernement ivoirien a reçu en terre malienne un véritable accueil d'Etat. Tout le faste et le décorum de la République ont été mobilisés. Tapis rouge, garde présidentielle, escorte motorisée, bref tout sauf l'hymne national auquel n'ont droit que les chefs d'Etat. Portés par la foule, Guillaume Soro serre des mains, se fait présenter les personnalités et avance vers le salon d'honneur où il s'adresse brièvement aux journalistes. De son côté, le commandant Wattao qui, voulait se faire discret compte tenu de la présence du Premier ministre et de la solennité de l'événement, n'échappe pas aux hourras de la foule. Comme une rock star, son nom est scandé par des fans en délire qui chantent ses louanges à tue-tête et l'implore de venir leur serrer la main. Il est gêné et nous regarde. Nous lui conseillons d'aller vers eux et de leur serrer la main car on n'échappe pas à son statut. Il s'exécute et c'est le délire. Fpi, Rdr, Maliens tous se précipitent sur lui pour une photo ou juste le saluer ou lui soumettre un problème. Ses gardes du corps sont obligés de l'arracher des mains de la foule. Le tumulte s'apaise et, dans le salon d'honneur, Guillaume Soro reçoit l'hommage traditionnel réservé aux invités de marque : dix noix de colas rouges et blanches dans une calebasse neuve. Accompagnées d'un peu d'eau fraîche apportée par une fillette parée pour l'occasion. Après s'être désaltéré, il s'installe devant un pupitre dressé pour l'occasion, et, horreur ! Il y a une coupure d'électricité dans la salle ! En moins de deux minutes les choses sont rétablies. Et le chef du gouvernement ivoirien peut parler. Après son bref speech (1mn et 47 sec), il regagne son véhicule et est accompagné par le Premier ministre malien jusqu'à l'hôtel Libya (ex-hôtel Amitié, autrefois fleuron de l'hôtellerie malienne) où il a installé ses quartiers jusqu'à cet après-midi. Hier soir, après une séance de travail interministérielle, il a été reçu par le président de l'Assemblée nationale malienne. Le gouvernement malien a organisé en son honneur un dîner officiel dans les salons de l'hôtel Salam. Il rencontre ce matin le président Amadou Toumani-Touré pour clore avec lui, cette visite officielle d'amitié et de travail.
Touré Moussa, Envoyé spécial à Bamako
«Il y a beaucoup de Premiers ministres qui sont venus ici récemment, mais je vous avoue que cet accueil-ci est particulièrement important. On le voit par le nombre de ministres présents, par la qualité des officiels invités et par l'effervescence inhabituelle qui s'est emparée du protocole ». Ces mots sont de Serges Daniel, journaliste, correspondant permanent de RFI à Bamako et bon connaisseur de la vie politique malienne qu'il suit depuis de longues années. En effet, quand le Fokker 100 du gouvernement ivoirien apparaît hier sur le tarmac de l'aéroport de Bamako-Senou, il est 10h 05, il fait beau, les dames arrangent leur basins chatoyants et froufroutants, les hommes réajustent machinalement leurs cravates et les danseurs révisent une dernière fois leurs pas de danse avant qu'ils n'aient à les exécuter devant l'étranger de marque qui arrive. Et qui a mobilisé la moitié du gouvernement malien. Deux délégations d'Ivoiriens sont dans la foule, reconnaissables à leurs banderoles. Celle du Front populaire ivoirien proclame « La section Fpi de Bamako souhaite bonne arrivée au Premier ministre et soutient les Accords de Ouaga ». Il y a également celle du Rassemblement des républicains (Rdr), qui, tout aussi fièrement clame « Bonne arrivée M. Le Premier ministre Soro Guillaume. Le Rdr-Bamako soutient l'Accord de Ouaga ». Rivaux, mais unis dans le soutien à l'Accord politique de Ouagadougou (Apo). Quand le vaisseau s'immobilise devant le tapis rouge, on devine que c'est Guillaume Soro qui est à bord. Tout son staff est présent : son chef de cabinet-adjoint, sa cellule de communication au complet, sa sécurité, le directeur du protocole de la primature, son ami le commandant Issiaka Ouattara dit « Wattao »… Conduits par le Premier ministre Modibo Sidibé, les officiels maliens s'avancent d'un pas rapide à la rencontre de leur hôte qui n'est pas encore descendu de l'avion. Koné Souleymane Kamaraté dit « Soul To Soul », monte à bord de l'appareil. Et cinq minutes plus tard la délégation ivoirienne en descend. Le premier à émerger de la cabine est le ministre Patrick Achy. Il est suivi par le ministre Sidiki Konaté. Enfin Guillaume Soro lui-même apparaît. Au sol, alignés comme pour une parade, quelques ministres ivoiriens, arrivés la veille, sont présents. Il s'agit du ministre des Affaires étrangères, Youssouf Bakayoko, ainsi que son collègue de l'Intégration africaine, Amadou Koné. Du côté malien, outre le chef du gouvernement, on reconnaît le ministre de la Défense, celui de l'Administration territoriale, celui de l'Agriculture et de l'Elevage, celle chargée des Relations avec le Parlement. La ministre chargée de la Promotion de la Femme et de l'Enfant est aussi là… En tout, une bonne dizaine de ministres. Beaucoup de généraux ainsi que des hauts gradés de l'armée malienne sont également reconnaissables dans les rangs des officiels. Le gouverneur de Bamako et le maire central de la capitale sont aussi à l'accueil. Le chef du gouvernement ivoirien a reçu en terre malienne un véritable accueil d'Etat. Tout le faste et le décorum de la République ont été mobilisés. Tapis rouge, garde présidentielle, escorte motorisée, bref tout sauf l'hymne national auquel n'ont droit que les chefs d'Etat. Portés par la foule, Guillaume Soro serre des mains, se fait présenter les personnalités et avance vers le salon d'honneur où il s'adresse brièvement aux journalistes. De son côté, le commandant Wattao qui, voulait se faire discret compte tenu de la présence du Premier ministre et de la solennité de l'événement, n'échappe pas aux hourras de la foule. Comme une rock star, son nom est scandé par des fans en délire qui chantent ses louanges à tue-tête et l'implore de venir leur serrer la main. Il est gêné et nous regarde. Nous lui conseillons d'aller vers eux et de leur serrer la main car on n'échappe pas à son statut. Il s'exécute et c'est le délire. Fpi, Rdr, Maliens tous se précipitent sur lui pour une photo ou juste le saluer ou lui soumettre un problème. Ses gardes du corps sont obligés de l'arracher des mains de la foule. Le tumulte s'apaise et, dans le salon d'honneur, Guillaume Soro reçoit l'hommage traditionnel réservé aux invités de marque : dix noix de colas rouges et blanches dans une calebasse neuve. Accompagnées d'un peu d'eau fraîche apportée par une fillette parée pour l'occasion. Après s'être désaltéré, il s'installe devant un pupitre dressé pour l'occasion, et, horreur ! Il y a une coupure d'électricité dans la salle ! En moins de deux minutes les choses sont rétablies. Et le chef du gouvernement ivoirien peut parler. Après son bref speech (1mn et 47 sec), il regagne son véhicule et est accompagné par le Premier ministre malien jusqu'à l'hôtel Libya (ex-hôtel Amitié, autrefois fleuron de l'hôtellerie malienne) où il a installé ses quartiers jusqu'à cet après-midi. Hier soir, après une séance de travail interministérielle, il a été reçu par le président de l'Assemblée nationale malienne. Le gouvernement malien a organisé en son honneur un dîner officiel dans les salons de l'hôtel Salam. Il rencontre ce matin le président Amadou Toumani-Touré pour clore avec lui, cette visite officielle d'amitié et de travail.
Touré Moussa, Envoyé spécial à Bamako