Après 10 ans à la tête de l’Etat du Niger, le Président Mamadou Tanja ne veut plus quitter le palais présidentiel de Niamey. Personne ne comprend ce qui arrive à Mamadou Tanja. Mais tout le monde sait que le Président du Niger n’est pas le seul chef d’Etat africain à violer sa propre constitution. Tout le monde sait aussi que Mamadou Tanja n’est pas le ‘’seul comédien’’ politique en Afrique. Cependant, le ‘’cas ‘’ Mamadou Tanja est insupportable. Il dissout le parlement et la cour constitutionnelle. Il balaie toutes les institutions républicaines qui l’ont aidé à rester pendant 10 ans au palais présidentiel de Niamey. Et Mamadou Tanja continue de rêver pour un mandat présidentiel illégal. Il ne reste plus à Mamadou Tanja de dissoudre les Forces armées nigériennes. Vraiment, Mamadou Tanja n’est plus clairvoyant. Lui qui a été félicité par la communauté internationale pour sa rigueur démocratique. Et à toutes les tribunes africaines, Mamadou Tanja a donné l’impression qu’il était sympathiquement démocratique vis-à-vis des institutions et des lois par rapport aux autres chefs d’Etat africains. Et tout le monde avait applaudi cet ‘’homme nouveau’’ d’Afrique. Mais que s’est-il passé ? Mamadou Tanja, tout à coup est devenu fragile. Il ne fait plus de cadeau à son propre pays, à ses lois et à ses adversaires politiques. Aujourd’hui, Mamadou Tanja doit ce drôle de comportement pour l’essentiel à l’armée nigérienne dont il est un officier supérieur. Mais ce que les Forces armées nigériennes ne savent pas, c’est que Mamadou Tanja dans ses rêves de réformes institutionnelles du Niger, va devoir lancer une offensive de ‘’grand balayage’’ au sein de toutes les forces de sécurité et de défense nigériennes. Et si Mamadou Tanja réussit sa mission de réforme constitutionnelle, c’est l’opposition politique conservatrice qui paiera… d’un purgatoire de dissolution, ou de poursuites judiciaires. Aux côtés de Blaise Compaoré, Paul Biya, Abdoulaye Wade,Obasajo, Idriss Deby, Hosni Moubarak, Bouteflika, le Nigérien Mamadou Tanja aura réussi l’exploit de rester au pouvoir, comme un ‘’comédien’’ politique. En balayant du revers de la main la cour constitutionnelle et le parlement, Tanja aurait fait 10 ans de piètre bilan politique à la tête du Niger. Il a parfaitement mal négocié sa sortie politique, rebondissant sur une catastrophe démocratique et surtout sur un dossier constitutionnel ‘’sans faute’’ qui lui a permis de remporter deux mandats, le locataire du palais présidentiel de Niamey, s’attire des ennuis. Mais, Mamadou Tanja n’est pas le seul comédien politique en Afrique par sa grande force de tout banaliser dans son propre pays. Moi, je suis déçu du Président nigérien. Aujourd’hui, je découvre que derrière Mamadou Tanja, homme d’Etat, militaro-politique, il n’y a ni concept comme le premier Président du Niger, Hamani Diori, ni ligne d’honnêteté comme le 2e Président du Niger, Seyni Kountché. Mamadou Tanja est un chef d’Etat totalement démuni… il ne sait rien de la politique. Aujourd’hui, Mamadou Tanja apparaît comme un metteur en scène : il joue au cinéma ; il joue au théâtre. Avec qui Mamadou Tanja gouverne-t-il aujourd’hui le Niger ? Les institutions ont disparu avec lui. Il ne reste plus rien actuellement. Si Mamadou Tanja gouverne, il prend cruellement ses forces juridiques seulement dans les ordonnances… Et là Mamadou Tanja fait un coup d’Etat… Mamadou Tanja dans ce registre ne s’est pas trompé, lui, soldat, dont la carrière professionnelle est militaire. Je comprends Mamadou Tanja dont la génération de soldats est au pouvoir en Afrique par un coup d’Etat militaire et qui n’a pas envie de laisser la place à d’autres. Ce n’est peut-être pas intelligent pour lui, mais le phénomène de déviation constitutionnelle reste le mode d’accès et de longévité au pouvoir, aujourd’hui en Afrique. Mamadou Tanja n’est pas le seul ‘’comédien’’ politique en Afrique, parfois apprécié par la France, les Etats-Unis. L’Ougandais Yoweri Museveni n’a pas de partis politiques d’opposition. En Libye, le colonel Muammar Kadhafi est au pouvoir sans élections depuis 1969. L’Afrique souffre cruellement, quand on sait que plus d’une quarantaine de pays africains sur 53 sont gouvernés par des militaires et des ‘’violeurs’’ de constitution. Et encore, le plus comique est là, avec le système de « royauté ». Le Sénégalais Abdoulaye Wade aurait bien souhaité que son fils Karim Wade accède au sommet de l’Etat sénégalais sans aucune compétition démocratique. Cette nouvelle fenêtre est en train de s’ouvrir, où Gamal Moubarak serait prêt à succéder à son père-Président Hosni Moubarak à la tête de l’Etat égyptien. Et personne ne peut arrêter ces ‘’comédiens’’ politiques en Afrique. La Cedeao et l’Union Africaine ne font pas le poids. Elles manquent cruellement de forces et de décisions politiques pour réguler le ‘’marché des Chefs d’Etat manipulateurs et fossoyeurs des institutions juridiques de leurs pays. C’est vraiment dommage pour l’Etat du Niger qui, ayant pris considérablement un poids démocratique en Afrique, se trouve ‘’isolé’’ à cause d’un Mamadou Tanja trop gourmand… et qui ne veut pas quitter le palais présidentiel de Niamey et avec des risques d’apparaître comme le Centrafricain, l’empereur Jean Bedel Bokassa 1er.
Par Ben Ismaël
Par Ben Ismaël