S’il y a une activité qui attire désormais beaucoup d’Ivoiriens et étrangers, c’est bien la gérance d’un kiosque de café express. Dans tous les quartiers des communes comme koumassi, Port bouët, Marcory, Treichville, ces kiosques pullulent. Car ils sont générateurs de revenus. A Koumassi pangolin, Sylla Aïcha est propriétaire et gérante de kiosque de café express. Ayant démarré cette activité en octobre 2008, elle ne se plaint pas. Son petit local en bois où est installée sa machine à café (de 100 000 Frs CFA) lui permet de recevoir ses clients en majorité des jeunes. Après avoir fait face aux charges (local et facture d’électricité) elle se retrouve avec un bénéfice de 30 000 Fcfa par mois en cas d’affluence ou de 10 000 Fcfa si elle ne reçoit pas assez de client. A la question de savoir pourquoi le café express attire tant, un jeune transporteur qui a préféré garder l’anonymat estime qu’il est plus fort que le café ordinaire et lui permet de lutter contre le sommeil et la fatigue au volant. O.B lui, gérant d’un kiosque de café à koumassi prodomo à quelques mètres d’un lieu de lavage auto réalise très souvent un bénéfice de 90 000 Fcfa par mois. Il affirme qu’au départ 90% des clients n’étaient que les transporteurs. Mais qu’actuellement tout le monde consomme le café express. Car le stress occasionné par le manque d’emploi pousse nombre de personnes à se retrouver quotidiennement pour passer le temps. Les propos du gérant ont été appuyés par K.M. un homme d’une quarantaine d’années, ouvrier en zone industrielle de koumassi compressé. En effet, K.M. préfère passer toute la journée au kiosque avec ses amis au lieu de fréquenter les maquis ou cabarets. Car avec 100 F, il a une tasse de café express et sa journée est gagnée. A koumassi In’challah, le jeune Bingaly Sékou travaille pour un particulier. Avec sa collègue il partage les jours de la semaine. Ces deux jeunes Ivoiriens n’ont pas hésité à : révéler leur salaire qui s’élève à 15 000 Fcfa toute les deux semaines soit 30 000 Fcfa par mois. A les entendre, cette prime leur permet de régler la plus grande partie de leurs problèmes financiers. A Port-bouët côté grand marché, D.A possède un kiosque un peu plus grand. En plus des prestations ordinaires des kiosques à café, il a reservé un espace pour les consommateurs de café express. Il persiste et signe qu’il a ouvert l’espace pour les transporteurs. Car ceux-ci l’ont réclamé. Au départ, il était hésitant. Mais aujourd’hui il n’a aucun regret. Il avoue que le café express qui se sert à 100 F seulement, lui rapporte 45 ou 50 000 Fcfa comme bénéfice par mois. Ce qui lui permet de payer son loyer (domicile) et de faire face à d’autres dépenses familiales. Un client qui a préféré garder lui aussi l’anonymat, abonde dans le même sens que D.A pour dire que ce commerce génère des revenus sûrs et qu’il cherche à présent un espace pour installer son kiosque à lui. Apparemment, les choses marchent comme sur des roulettes pour les tenanciers de kiosques de café express. Mais les difficultés ne sont pas à exclure dans le milieu. En effet, certains propriétaires sont victimes de vols dans la mesure où tout le monde fréquente ces kiosques. C’est le cas de C.M propriétaire de kiosque dans un quartier de Marcory. Un soir, alors qu’il s’apprêtait à fermer son kiosque, il a été agressé par deux hommes munis d’armes blanches qui ont emporté sa recette de 4000 Fcfa plus sa machine qu’il avait achetée à 70 000 Fcfa. Il avait suspendu l’activité pendant trois mois. Mais il vient de rouvrir le kiosque à crédit. Car il sait qu’il peut rembourser ce crédit dans un temps record et vivre de ce métier comme c’est le cas depuis bientôt deux ans. Concernant les avantages des kiosques de café express, le même son de cloche a retenti à Treichville Arras quand T.A, très occupé à servir ses clients, a résumé notre préoccupation en ces termes : « ça marche et ça rapporte. Je vis de ce métier. Je vous conseille vous-même d’ouvrir un kiosque pour faire la remarque. »
Réalisé par Samuel Amani
Réalisé par Samuel Amani