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Sport Publié le samedi 1 août 2009 | Nord-Sud

Cyril Domoraud (Ex-international) : “Ma nouvelle vie de présentateur télé”

L’ancien capitaine des Eléphants anime depuis quelques mois des émissions télévisées sur le sport et le football en particulier sur la chaîne internationale « Africa 24 ». Dans cet entretien, il explique comment il est devenu journaliste. .


Ces derniers temps, on vous voit sur la chaîne de télévision internationale, «Africa24», où vous êtes devenu présentateur. Expliquez nous un peu comment cela s’est passé ?

Je ne fais que répondre à des sollicitations. J’étais à Paris, et quand j’étais encore en activité, j’ai rencontré un des responsables de cette chaîne. Et lorsque la chaîne de télévision a été créée, il m’a demandé d’animer une émission sur le sport. Au début j’avais des appréhensions. Mais par la suite, je me suis retrouvé.


Quelles sont les émissions que vous animez ?

J’anime un magazine qui parle de football. J’échange avec des joueurs africains. Avec eux, j’évoque les questions liées à leur parcours professionnel pour savoir où est-ce qu’ils ont débuté avant d’atterrir en Europe. L’émission évoque aussi la vie en dehors du sport, leurs goûts, leurs préférences etc.


Etes-vous vraiment actionnaire dans cette chaîne de télé comme cela se raconte ?

Non. Je ne suis pas actionnaire, je suis en co-production.


Vos premiers pas comme présentateur d’émission ont-ils été difficiles ?

Cela n’a pas été facile parce que je ne suis pas un homme de la télé. Je me rappelle que ma première émission s’est déroulée dans les locaux d’une maison de téléphonie mobile avec un président d’un club de D1. Ce n’était pas facile au début mais au fil du temps, j’ai pu retrouver mes marques.


En Europe, c’est la mode, les anciens joueurs de football deviennent consultants télé. On les trouve aussi dans des magazines comme José Touré sur une chaîne cryptée. Vous intervenez sur Africa 24 mais n’y a-t-il pas une similarité entre vos deux émissions ?

Oui, José Touré anime une émission sur une chaîne privée. Moi aussi. Je vais rencontrer les joueurs à l’entraînement, chez eux à domicile. Je crois que c’est dans le même contexte.


Vous êtes aussi le président de l’Association des footballeurs ivoiriens (Afi). Pourquoi la création d’une telle association ?

Nous avons mis sur pied cette association pour permettre à nos jeunes frères qui évoluent ici de pouvoir bénéficier d’une structure qui pourra leur permettre d’évoluer sereinement. Nous allons également mettre en place des structures qui pourront permettre aux footballeurs, après leur carrière, d’avoir un futur métier en dehors du football où dans le football. L’Afi va enfin permettre aux joueurs d’avoir une assistance sur place comme nous avons pu en bénéficier lorsque nous étions en Europe.


Voulez-vous dire que l’Afi regroupe donc les joueurs locaux et professionnels ?

Déjà, 24 joueurs de l’effectif de l’équipe nationale y ont adhéré. L’Afi est une structure qui appartient à tous les joueurs qu’ils soient locaux ou internationaux.


Est-ce que les joueurs locaux, notamment ceux de l’Asec mimosas et de l’Africa Sports, ont adhéré à cette structure ?

Non, pas encore. Pour le moment, ce sont les joueurs de l’équipe nationale qui ont adhéré mais tout va véritablement commencer au début de la saison prochaine. Les activités de l’association ne sont pas encore visibles parce que nous sommes arrivés en court de saison. Nous avons rencontré la conférence des présidents et l’association des présidents de clubs. J’ai entamé des démarches pour approcher chaque président pour lui dire que l’Afi, ce n’est pas un syndicat comme certains le pensent. C’est une association qui, avec le concours des présidents et celui de la fédération, nous permettra de mettre en place cette structure qui va amener les joueurs à bénéficier d’une assurance complémentaire. L’association va aussi instaurer une cotisation. Les joueurs de première division vont cotiser la somme de 10.000 Fcfa et ceux de la deu­xième division paieront 5.000 Fcfa. Nous pourrons avoir une somme importante chaque année. L’Afi va ensuite approcher une maison d’assurance de la place en vue de capitaliser l’argent recueilli. Cette somme permettra aux joueurs qui ont pris leur retraite sur le plan sportif de débuter une affaire, parce que vous n’ignorez pas que les joueurs après leur carrière ne bénéficient pas de pension.


Pourquoi avez- vous accepté d’être à la tête de cette association ?

C’est en 2008, lorsque nous étions à la Coupe d’Afrique des Nations au Ghana, que l’idée est née. Aruna Dindane avait rencontré les responsables de l’Union nationale des footballeurs professionnels (Unfp), une structure en France qui accompagne les footballeurs professionnels. Ceux-ci sont venus à Kumassi au Gha­na. Après le match de classement contre le Ghana, ils nous ont dit qu’ils ont commencé à mener une campagne pour permettre aux Africains d’avoir une structure qui soit capable d’accompagner les joueurs. Et donc, il y a eu une rencontre avec Didier Drogba, Kolo Touré, Didier Zokora et Aruna Dindane. Jean- Jacques Tizié et moi n’étions pas là mais après la rencontre, ils nous ont fait le compte- rendu. C’est là qu’on a émis nos idées et les amis m’ont spontanément désigné président de l’association. J’ai mis pas mal de temps pour réfléchir parce qu’aujourd’hui, je ne suis plus footballeur. Ce qui suppose que j’ai d’autres activités qui me prennent du temps.


N’est-ce pas un gros challenge ?

Cette tâche ne sera effectivement pas facile. C’est surtout pour nos jeunes frères que nous faisons cela. Nous pensons que les footballeurs qui viennent d’entamer une carrière doivent nécessairement adhérer. On espère convaincre le président de la Fédération ivoirienne de football. Je pense que le milieu du football est composé de personnes intelligentes. Et je pense que la professionnalisation du football dans notre pays passe aussi par la mise sur pied de cette association.


Les Eléphants sont en voie de se qualifier pour le Mondial 2010. Aujourd’hui quel regard portez- vous sur cette équipe ?

C’est un regard positif. Cette équipe a mûri, elle a grandi, elle a des joueurs de très haut niveau. La sélection nationale regorge de joueurs qui n’ont pratiquement rien à prouver. Mais je crois que les joueurs ont un objectif, celui de remporter la Coupe d’Afri­que.


Qu’est-ce qui manque encore selon vous à cette équipe pour être plus conquérante ?

Cette équipe produit déjà du beau football mais doit régler encore un petit détail afin de devenir compétitive. Les joueurs ont jusque-là montré de grosses qualités techniques et mentales. Donc pour moi, c’est un problème de détail qui fera de cette équipe une machine redoutable.


Interview réalisée par Choilio Diomandé
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