Triste journée pour la démocratie en Afrique. Au Niger, l'un des pays les plus pauvres de la planète, le président Mamadou Tandja a obtenu de pouvoir modifier la Constitution afin de se maintenir au pouvoir. Au terme d'un référendum dont les résultats ont été publiés vendredi 7 août, plus de 90 % des Nigériens se seraient prononcés en faveur d'une prolongation de trois ans du mandat présidentiel. A cette échéance, M. Tandja, 71 ans, sera libre de se représenter autant de fois qu'il le souhaite. Le Parlement avait tenté de s'opposer au projet du chef de l'Etat ; il a été dissous. La Cour constitutionnelle avait invalidé le décret de convocation du corps électoral ; ses membres ont été limogés.
Malheureusement, le président Tandja n'est pas le premier chef d'Etat africain à procéder à ce genre de coup d'Etat constitutionnel. Les exemples abondent. A la tête de son pays depuis plus de vingt ans, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a ainsi instauré une présidence à vie en Tunisie. Plus récemment, en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a sollicité et obtenu un troisième mandat, que la Constitution, modifiée pour l'occasion, lui interdisait auparavant. Oubliant leurs promesses, Idriss Déby au Tchad, Paul Biya au Cameroun ont, eux aussi, changé les textes fondamentaux et se cramponnent à leur siège sans que la communauté internationale y trouve à redire.
Cette indifférence ne peut qu'inciter d'autres chefs d'Etat à faire de même. C'est bien ce qui risque de se produire à Djibouti, où le président Ismaël Omar Guelleh a annoncé qu'il allait briguer un troisième mandat, au mépris de la Constitution. La situation est plus caricaturale encore au Burkina Faso, pays voisin du Niger, où les proches du président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 à la suite d'un putsch, commencent déjà à évoquer l'idée d'un changement de la Loi fondamentale pour autoriser un cinquième mandat présidentiel en... 2015.
Cette quête artificielle de légitimité est de mauvais augure pour les pays africains où une élection présidentielle doit prochainement permettre une sortie de crise. C'est le cas en Guinée et, surtout, en Côte d'Ivoire.
Après le président Barack Obama, Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine, n'avait évidemment pas tort de rappeler, le 5 août à Nairobi, que la "bonne gouvernance" est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement économique du continent. Cela commence par le respect des règles institutionnelles et démocratiques que chaque pays s'est données.
Article paru dans l'édition du 09.08.09.
Malheureusement, le président Tandja n'est pas le premier chef d'Etat africain à procéder à ce genre de coup d'Etat constitutionnel. Les exemples abondent. A la tête de son pays depuis plus de vingt ans, le Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a ainsi instauré une présidence à vie en Tunisie. Plus récemment, en Algérie, le président Abdelaziz Bouteflika a sollicité et obtenu un troisième mandat, que la Constitution, modifiée pour l'occasion, lui interdisait auparavant. Oubliant leurs promesses, Idriss Déby au Tchad, Paul Biya au Cameroun ont, eux aussi, changé les textes fondamentaux et se cramponnent à leur siège sans que la communauté internationale y trouve à redire.
Cette indifférence ne peut qu'inciter d'autres chefs d'Etat à faire de même. C'est bien ce qui risque de se produire à Djibouti, où le président Ismaël Omar Guelleh a annoncé qu'il allait briguer un troisième mandat, au mépris de la Constitution. La situation est plus caricaturale encore au Burkina Faso, pays voisin du Niger, où les proches du président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 à la suite d'un putsch, commencent déjà à évoquer l'idée d'un changement de la Loi fondamentale pour autoriser un cinquième mandat présidentiel en... 2015.
Cette quête artificielle de légitimité est de mauvais augure pour les pays africains où une élection présidentielle doit prochainement permettre une sortie de crise. C'est le cas en Guinée et, surtout, en Côte d'Ivoire.
Après le président Barack Obama, Hillary Clinton, secrétaire d'Etat américaine, n'avait évidemment pas tort de rappeler, le 5 août à Nairobi, que la "bonne gouvernance" est une condition indispensable, sinon suffisante, du développement économique du continent. Cela commence par le respect des règles institutionnelles et démocratiques que chaque pays s'est données.
Article paru dans l'édition du 09.08.09.