La compagne anacarde 2009 tire vers sa fin avec son corollaire de difficultés pour les producteurs consécutives à la mévente de ce produit. A ce sujet M. Tioté Mamadou, responsable de coopérative et opérateur agricole lève un coin de voile de cette filière.
Quelles sont les difficultés que les producteurs rencontrent aujourd`hui dans la filière ?
Les difficultés sont hélas nombreuses et notre grand problème aujourd`hui est incontestablement la maîtrise de la chaîne de commercialisation. Il n`y a aucun mécanisme de canalisation de ce flux et tous les systèmes que nous avons expérimentés jusque-là n`ont pas réussi parce qu`ils n`ont pas été mûris et ont été mal organisés .Nous sommes donc en train de chercher des mécanismes et des voies pour que nos produits soient rentabilisés et que les producteurs que nous représentons tirent le meilleur revenu de ce produit. Parce qu`aujourd`hui, le producteur d`anacarde est aux abois .Il est même tenté de couper les plants pour retourner à son vivrier parce que les campagnes se suivent et sont chaotiques aussi bien les unes que les autres. Puisque chaque année, on annonce des prix et après on fait la bagarre autour de ces prix. Ce qui fait qu`en cette fin de campagne, des producteurs ont encore leurs produits sous la main. D`où la
recherche de nouvelles alternatives pour permettre au producteur de vivre décemment.
Mais dans cette quête de nouvelles perspectives, avez-vous le soutien de l`Etat ?
L`Etat nous soutient dans la mesure où il nous laisse organiser .Et là encore nous devons faire attention parce que l`Etat risque de nous arracher la filière un jour puisque nous n`arrivons pas à nous organiser. Or, nous devons faire des propositions pour que l`Etat prenne des décrets pour nous aider à avancer. En plus de l`Areca qui a été créée pour organiser la filière coton et anacarde, il nous a laissé mettre sur pied une autre organisation interprofessionnelle qui est l`inter cajou. Celle-ci devait permettre que tous les problèmes de flux mal maîtrisés ne puissent plus exister. En clair, nous devons prendre nos responsabilités pour que l`espoir, que les parents ont mis en nous, ne soit pas perdu.
On parle des multinationales qui font le malheur des producteurs en pratiquant des prix hors norme. Que pouvez-vous en dire?
Justement, c`est parce que nous ne sommes pas organisés que les multinationales pratiquent les prix de leur choix. Elles font du business et elles ont la possibilité d`acheter le kilo à15f, 10f, ou 100f, tout simplement parce que nous ne sommes pas organisés de sorte qu`on puisse les empêcher de faire ce qu`on leur reproche. En fait, tant que nous n`avons pas résolu ce problème, on ne pourra rien faire contre elles. Ceci pour dire que, c`est le manque d`organisation qui tue la filière, parce que si les produits sont vendus dans la rue, c`est là-bas qu`elles iront les acheter, si c`est dans un cadre organisé, elles iront acheter là-bas.
Que faut-il alors pour que vous soyez réellement organisés ?
Notre gros problème, c`est que les différents responsables de nos structures que nous avons mis en place n`arrivent pas à se défaire de leurs intérêts personnels pour se consacrer entièrement et véritablement aux intérêts de la filière. Au niveau de l`inter cajou, nous étions récemment en réunion extraordinaire, au cours de laquelle, nous avons mis le conseil d`administration devant ses responsabilités, face à la désorganisation actuelle. Parce que nous estimons qu`il est inacceptable qu`en début de campagne, nous fixions des prix qui évoluent on ne sait sur quelle base. De 150f, on passe à 180f puis à 200f. Aujourd`hui, ceux qui ont dit 200f se cachent pour aller vendre à 150f. C`est cela la non maîtrise du circuit de commercialisation. Une preuve qu`il y a encore des apprentis dans le circuit.
La prochaine réunion annuelle de l`Alliance africaine pour le cajou est prévue à Abidjan, avec pour objectif principal la transformation des productions africaines. Qu`attendez réellement de cette rencontre ?
Cette réunion va d`abord permettre aux producteurs des autres pays de venir exposer leurs expériences et on saura comment ils font pour ne pas avoir les problèmes que nous rencontrons ici. Mais au-delà de cela, il est important que nous puissions arriver à la transformation, parce que ce n`est pas une fierté pour nous en tant que premier producteur africain, que nous soyons encore au stade primaire. Aujourd`hui, nous transposons toute la plus value que ce produit pourrait nous apporter en Inde. Cette réunion de l`Alliance est donc une aubaine pour sensibiliser les dirigeants de nos structures sur la nécessité d`aller à la transformation parce l`anacarde vendue brute n`a pas de prix.
Interview réalisée par Loïc D. Koukougnon
Quelles sont les difficultés que les producteurs rencontrent aujourd`hui dans la filière ?
Les difficultés sont hélas nombreuses et notre grand problème aujourd`hui est incontestablement la maîtrise de la chaîne de commercialisation. Il n`y a aucun mécanisme de canalisation de ce flux et tous les systèmes que nous avons expérimentés jusque-là n`ont pas réussi parce qu`ils n`ont pas été mûris et ont été mal organisés .Nous sommes donc en train de chercher des mécanismes et des voies pour que nos produits soient rentabilisés et que les producteurs que nous représentons tirent le meilleur revenu de ce produit. Parce qu`aujourd`hui, le producteur d`anacarde est aux abois .Il est même tenté de couper les plants pour retourner à son vivrier parce que les campagnes se suivent et sont chaotiques aussi bien les unes que les autres. Puisque chaque année, on annonce des prix et après on fait la bagarre autour de ces prix. Ce qui fait qu`en cette fin de campagne, des producteurs ont encore leurs produits sous la main. D`où la
recherche de nouvelles alternatives pour permettre au producteur de vivre décemment.
Mais dans cette quête de nouvelles perspectives, avez-vous le soutien de l`Etat ?
L`Etat nous soutient dans la mesure où il nous laisse organiser .Et là encore nous devons faire attention parce que l`Etat risque de nous arracher la filière un jour puisque nous n`arrivons pas à nous organiser. Or, nous devons faire des propositions pour que l`Etat prenne des décrets pour nous aider à avancer. En plus de l`Areca qui a été créée pour organiser la filière coton et anacarde, il nous a laissé mettre sur pied une autre organisation interprofessionnelle qui est l`inter cajou. Celle-ci devait permettre que tous les problèmes de flux mal maîtrisés ne puissent plus exister. En clair, nous devons prendre nos responsabilités pour que l`espoir, que les parents ont mis en nous, ne soit pas perdu.
On parle des multinationales qui font le malheur des producteurs en pratiquant des prix hors norme. Que pouvez-vous en dire?
Justement, c`est parce que nous ne sommes pas organisés que les multinationales pratiquent les prix de leur choix. Elles font du business et elles ont la possibilité d`acheter le kilo à15f, 10f, ou 100f, tout simplement parce que nous ne sommes pas organisés de sorte qu`on puisse les empêcher de faire ce qu`on leur reproche. En fait, tant que nous n`avons pas résolu ce problème, on ne pourra rien faire contre elles. Ceci pour dire que, c`est le manque d`organisation qui tue la filière, parce que si les produits sont vendus dans la rue, c`est là-bas qu`elles iront les acheter, si c`est dans un cadre organisé, elles iront acheter là-bas.
Que faut-il alors pour que vous soyez réellement organisés ?
Notre gros problème, c`est que les différents responsables de nos structures que nous avons mis en place n`arrivent pas à se défaire de leurs intérêts personnels pour se consacrer entièrement et véritablement aux intérêts de la filière. Au niveau de l`inter cajou, nous étions récemment en réunion extraordinaire, au cours de laquelle, nous avons mis le conseil d`administration devant ses responsabilités, face à la désorganisation actuelle. Parce que nous estimons qu`il est inacceptable qu`en début de campagne, nous fixions des prix qui évoluent on ne sait sur quelle base. De 150f, on passe à 180f puis à 200f. Aujourd`hui, ceux qui ont dit 200f se cachent pour aller vendre à 150f. C`est cela la non maîtrise du circuit de commercialisation. Une preuve qu`il y a encore des apprentis dans le circuit.
La prochaine réunion annuelle de l`Alliance africaine pour le cajou est prévue à Abidjan, avec pour objectif principal la transformation des productions africaines. Qu`attendez réellement de cette rencontre ?
Cette réunion va d`abord permettre aux producteurs des autres pays de venir exposer leurs expériences et on saura comment ils font pour ne pas avoir les problèmes que nous rencontrons ici. Mais au-delà de cela, il est important que nous puissions arriver à la transformation, parce que ce n`est pas une fierté pour nous en tant que premier producteur africain, que nous soyons encore au stade primaire. Aujourd`hui, nous transposons toute la plus value que ce produit pourrait nous apporter en Inde. Cette réunion de l`Alliance est donc une aubaine pour sensibiliser les dirigeants de nos structures sur la nécessité d`aller à la transformation parce l`anacarde vendue brute n`a pas de prix.
Interview réalisée par Loïc D. Koukougnon